En écoutant le journal télévisé hier soir sur l’heure du souper, mon épouse m’a demandé si je savais pourquoi lorsqu’on annonce des coupures d'emplois chez Avéos ou Électrolux ce sont toujours de mauvaises nouvelles et lorsque c’est chez Hydro-Québec ce sont de bonnes nouvelles.
François Legault a commencé sa campagne en disant qu’il fallait créer des emplois à 30 et 40 dollars de l’heure pour augmenter le PIB du Québec, qu’il fallait que les Québécois aillent plus longtemps à l’école pour pouvoir accéder à de meilleurs emplois.
Vous comprendrez ma totale stupéfaction lorsque j’ai appris que François Legault allait financer ses promesses électorales en réalisant des gains de productivité chez Hydro-Québec, c'est-à-dire en coupant des milliers d’emplois contractuels, des emplois à 40$ de l’heure comme il le disait si bien en début de campagne.
Annoncer en grande pompe qu’on va supprimer des emplois dans une promesse électorale, qui peut se réjouir de ça? Qui peut vraiment adhérer à ça ?
Ce n’est pas très différent de perdre son emploi chez Aveos, chez Electrolux ou chez Hydro-Québec. Perdre son emploi, c’est perdre son emploi et tout ce qui va avec.
Ceux qui sont passés par là savent comment il est difficile de se replacer sur le marché du travail après avoir travaillé tant d’années au sein d’une même organisation.
Encore plus difficile pour les plus âgés qui ne peuvent pas prendre leur retraite parce qu’ils n’en ont pas les moyens, surtout ceux qui ont des responsabilités familiales.
Combien parmi eux se retrouveront sur l'assurance-chômage et peut-être même l'aide sociale?
Si le comptable François Legault est élu le 4 septembre prochain, je sais très bien ce que beaucoup de personnes qui vont perdre leur emploi vont dire à leurs familles, à leurs banquiers, étant moi-même déjà passé par là.
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Quand un comptable coupe, il commence rarement par le haut, habituellement par le bas, chez les plus vulnérables. On ne lui demande pas de réfléchir, juste de couper là où c’est le plus facile, là où le syndicat offre le moins de protection, chez les employés à statut précaire.
Ce que ne sait probablement pas le comptable François Legault, c’est qu’on peut être 15 ans, 20 ans et même 30 ans employé contractuel chez Hydro-Québec sans jamais occuper un poste permanent. Une expertise d'une valeur inestimable dans laquelle Hydro-Québec a investi des milliards de dollars au fil des années. Ce qu'on appelle communément le "savoir-faire" dans le jargon des ressources humaines.
Comme rien ne se perd et rien ne se crée et que l’ouvrage devra se faire, surtout s’il faut entretenir, rénover et construire de nouveaux ouvrages pour fournir l’électricité aux Québécois, qui va accomplir le travail qui ne sera pas fait par les employés contractuels d'Hydro-Québec?
Des consultants amis du régime, approuvés par le policier Duchesneau, qui factureront des honoraires bien supérieurs aux salaires que toucheraient les employés congédiés?
Loin d’économiser, les mesures annoncées coûteront plus cher aux contribuables.
Une forme de privatisation déguisée d'Hydro-Québec au nom de présumés gains de productivité !
Tout un comptable, ce François Legault!
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Lundi le 20 août 2012.
P.S. Alors qu'il avait déclaré plus tôt en campagne qu'il mettrait fin aux contrats chez Hydro-Québec, François Legault est revenu sur sa "promesse" en annonçant aujourd'hui qu'il allait procéder par attrition de 4000 postes. Encore une bourde et un changement de cap !