Le devoir de nos institutions

Si Pratte beurre si épais, c'est que les intérêts du boss sont profondément menacés. La marmite linguistique est au bord de l'explosion. Elle peut se révéler l'étincelle appréhendée qui remette en cause ces intérêts... Dans ce contexte, son zèle frénétique se met alors en mode quasi-poétique...: "Le succès des grandes compagnies québécoises n'a pas de sens s'il est obtenu au détriment du français. D'ailleurs, à la longue, les organisations diminuant la place du français en leur sein perdront le souffle distinct qui est à la base de leur succès." Trop c'est trop... Comme elle fait déconner, cette absence de sincérité!


Après la Caisse de dépôt et la Banque nationale, le Club de hockey Canadien est à son tour plongé dans une controverse linguistique. La grande majorité des commentateurs et des partisans déplorent la nomination d'un entraîneur-chef unilingue anglophone.
Le monde du sport professionnel s'est transformé au fil des dernières décennies, tout comme celui des affaires. Les joueurs européens et américains sont si nombreux qu'il serait suicidaire pour le Canadien de limiter son bassin de recrutement au territoire québécois. Dans les affaires, le temps est révolu où les entreprises québécoises se contentaient d'une bonne place dans le marché local; aujourd'hui, les gens d'affaires du Québec visent le marché mondial. Or, en affaires comme dans le sport, l'anglais est la langue permettant aux gens de diverses origines de communiquer entre eux.
Dans ce contexte, les dirigeants de la Caisse, de la Banque nationale et du Canadien portent une responsabilité particulière. Par la place qu'elles occupent dans l'histoire du Québec, ces entreprises sont devenues des institutions. Ce statut comporte des avantages, notamment la fidélité de la clientèle francophone québécoise. Il comporte aussi des devoirs, en particulier celui de préserver et de promouvoir la langue française à l'intérieur et à l'extérieur de leurs murs. La mondialisation ne diminue pas cette responsabilité, au contraire. Évidemment, les entreprises d'ici doivent pouvoir fonctionner en anglais lorsque les circonstances l'exigent. Toutefois, elles doivent aussi s'assurer que cette évolution n'entraîne pas l'obligation pour les employés francophones de parler anglais entre eux ou avec leurs supérieurs. Il leur faut redoubler d'efforts pour que les outils de travail et le vocabulaire spécialisé utilisés dans l'entreprise soient en français.
Il s'agit de montrer aux Québécois et au monde que le français est une langue moderne et dynamique, qu'on n'a pas à abandonner pour réussir à l'échelle de la planète. Le succès des grandes compagnies québécoises n'a pas de sens s'il est obtenu au détriment du français. D'ailleurs, à la longue, les organisations diminuant la place du français en leur sein perdront le souffle distinct qui est à la base de leur succès. La créativité et l'entrepreneurship québécois sont étroitement liés à notre culture, une culture irriguée par la langue française.
Ainsi, moins le français sera la langue de travail au sein du Club de hockey Canadien, plus l'organisation s'éloignera de sa clientèle francophone. Elle deviendra moins sensible à l'humeur de ses partisans, ce qui finira par se répercuter sur ses profits. D'ailleurs, le fossé se creuse déjà. La preuve en est dans la gaffe magistrale que vient de commettre la direction de l'équipe. Le président, Geoff Molson, a cherché hier à réparer les pots cassés. Cependant, ce n'est pas une décision qu'il faut corriger mais la culture que cette décision révèle.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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