Il y a quelque chose de bassement dédaigneux dans l’idée avancée par Philippe Couillard de rétrograder le ministère des Relations internationales au rang de secrétariat. En effet, au-delà d’une possible réduction des infrastructures mises à la disposition de la diplomatie québécoise, une telle rétrogradation aurait pour effet de permettre au premier ministre de s’aligner sur la diplomatie du gouvernement fédéral et de garder ainsi le contrôle sur un tel secrétariat.
En réalité, nous assisterions à la création d’une succursale fédérale sur le plan international, en bref, au retour en arrière d’un « p’tit Québec » au sein de la fédération canadienne, au grand plaisir de notre premier ministre défenseur de l’unité canadienne et pour qui le Québec n’a pas sa place sur la scène internationale.
Quant au titulaire en titre du MRI, Christine St-Pierre, elle a plutôt l’air d’une balle de ping-pong qui se fait renvoyer de chaque côté du filet, défendant tantôt l’importance de conserver aux Relations internationales leur statut de ministère, tantôt se rangeant béatement du côté du secrétariat après les déclarations de son chef.
Enfin, si je me fie à l’allure que prend cet exercice de compressions budgétaires, il faut s’attendre à ce que d’autres « enfants pauvres » tels la culture, l’immigration, l’environnement et, pourquoi pas la langue, risquent de passer dans l’amincisseur libéral !
Henri Marineau
Québec