Le PQ miné de l'intérieur

La pétition pour la création d'un nouveau parti souverainiste a été lancée par des membres en règle d'exécutifs péquistes

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Un des instigateurs de la pétition ne croit plus que Pauline Marois arrivera à faire l’indépendance, même si elle est «très gentille et très à l’écoute», a-t-il pris soin de préciser.

Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir


Québec — Ce sont des membres en règle d'exécutifs péquistes qui ont lancé une pétition cette semaine sur Facebook en faveur de la création d'un... nouveau parti souverainiste. L'un d'eux, Samuel Daigle, siège à l'exécutif péquiste de Richmond, mais aussi à celui du Bloc québécois de la circonscription fédérale de Richmond-Arthabaska, où l'un des derniers bloquistes, André Bellavance, a survécu à la vague orange du 2 mai. L'autre instigateur de la pétition, Julien Dubreuil-Théberge, siège à l'exécutif péquiste de Joliette, circonscription représentée par Véronique Hivon. Comme Le Devoir le mentionnait hier, cette pétition réclame que les quatre députés qui ont démissionné du Parti québécois il y a deux semaines, Jean-Martin Aussant, Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe, lancent un nouveau parti souverainiste.
Joint par Le Devoir, M. Daigle ne croit plus que Pauline Marois arrivera à faire l'indépendance, même si elle est «très gentille et très à l'écoute», a-t-il pris soin de préciser. Il dit être en réflexion au sujet de son appartenance à l'exécutif de Richmond. Le PQ, «malheureusement, ne lève pas dans les sondages», se plaint-il. Ce parti correspond toutefois à ses valeurs, puisqu'il est fondé sur l'«intégrité et la transparence». Mais avec l'affaire du projet de loi privé 204 sur l'entente Labeaume-Quebecor, tout a changé, croit M. Daigle: «On a été la doublure du Parti libéral du Québec!»
Sur sa page Facebook, l'autre instigateur de cette pétition, Julien Dubreuil-Théberge, membre de l'exécutif de Joliette, indique qu'Amir Khadir et Gilles Duceppe sont les personnalités politiques qui l'inspirent. À la question «Qui serait le meilleur chef pour le Parti québécois?», M. Dubreuil-Théberge indique «Jean-Martin Aussant». Il n'a pas rappelé Le Devoir hier. Tout comme «sa» députée, Véronique Hivon, qui a fait savoir par une porte-parole qu'elle ne ferait «pas de commentaire», car cette question relevait de la «gestion interne». «Bien sûr, elle aura des discussions avec cette personne», a-t-elle ajouté.
«Pitoyable et minable»
La direction du PQ non plus n'a pas voulu commenter l'affaire. Elle était sous le choc hier des enregistrements de conférences téléphoniques des présidents d'association de circonscriptions péquistes en conversation avec leur chef, enregistrements que La Presse a obtenus et divulgués hier. Ces conférences se sont tenues mercredi dernier et les extraits d'enregistrement illustrent l'état d'inquiétude profonde des présidents d'association dans l'après-2 mai, où le PQ a sombré dans une crise interne après avoir déposé un projet de loi privé protégeant l'entente Labeaume-Péladeau sur l'amphithéâtre de Québec. De plus, Québec solidaire semble faire des gains dans les circonscriptions péquistes à Montréal et la création imminente du parti de François Legault fait craindre le pire pour le prochain scrutin.
Le directeur des communications du PQ, Pascal Monette, a qualifié le coulage de l'enregistrement de «geste absolument pitoyable et minable». Le parti fera les «vérifications d'usage» pour trouver la personne qui a pu effectuer les enregistrements. Sur Twitter, le président controversé de Crémazie, Hadrien Parizeau, petit-fils de l'ancien chef péquiste, a dit trouver «déplorable la fuite [...] d'une conférence téléphonique où [il pensait] s'exprimer à huis clos».


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