Le prix de la jupe

une école publique dans un État laïc

Laïcité — débat québécois

La journée de la jupe

De Jean-Paul Lilienfeld. Avec Isabelle Adjani, Denis Podalydes, Yann Colette et Nathalie Besecon. Adjani incarne une prof de français qui pète les plombs un jour où sa classe multiethnique lui paraît plus dissipée qu’à l’habitude. Sorte d’lf. inversé à la rencontre d’Entre les murs, La journée de la jupe se révèle une comédie dramatique sociale d’une lourdeur embarrassante. (journal VOIR)
Le film récolte deux étoiles.
* *
Sous la jupe
La journée de la Jupe est un drame qui met en scène un professeur de français et ses élèves issus, de ce qu’on appelle ici au Québec, des communautés culturelles, et qui, dans la réalité des banlieues françaises, se révèlent être pour une large part, des jeunes d’origine maghrébine.
Pour se donner le courage d’aller travailler, Sonia Bergerac s’abrutit de calmants. Ses élèves, des adolescents, se bousculent, rigolent, s’insultent, se tapent dessus, ronchonnent. De toute évidence, ils ne vont pas à l’école pour apprendre. Ce jour-là, ils ont à découvrir une pièce de Molière dont ils se fichent éperdument. Deux d’entre eux s’esquivent. Bergerac les surprend avec un sac dont elle s’empare. Il contient une arme. Les deux garçons se montrent menaçants. Bergerac tire un coup de feu en l’air. La moitié de la classe réussit à sortir du local, l’autre demeure prisonnière.
Tandis que la police cherche une façon de mettre un terme à cette prise d’otages avec le concours d’une ministre, le professeur blesse un jeune au genou. Elle oblige un autre à retirer son bonnet qu’il prétend porter pour des raisons religieuses.
Sonia Bergerac, tout au long de ce huis clos, renvoie les élèves à leurs contradictions et leur rappelle qu’ils fréquentent une école publique dans un État laïc. Elle leur demande pourquoi, par exemple, ils s’autorisent à baiser des filles, à les violer ou à les filmer en train de se faire violer, mais n’acceptent pas de s’asseoir en classe à côté d’elles. Lorsqu’un garçon exige de savoir si elle juive, elle lui lance: «Je n’ai pas à répondre à ça!»
Au fil du temps qui passe, l’attachement qui lie le professeur et les élèves s’affirme. Sonia Bergerac leur rappelle à quel point leur réussite compte pour leurs parents qui ont consenti à d’énormes sacrifices pour eux. En tant que Noirs ou en tant qu’Arabes ils ont le devoir, estime-t-elle, de travailler encore plus fort. La vie ne leur fera pas de cadeaux. Elle les exhorte à manifester de l’intérêt pour leurs études et pour leur avenir. Lorsqu’un jeune en abat un autre, elle va jusqu’à prendre sa défense en s’accusant du crime.
Au moment où les parents de Sonia Bergerac arrivent sur les lieux, on découvre qu’ils sont musulmans et qu’ils ont renié leur fille parce qu’elle s’habille à l’occidentale et qu’elle a épousé un non-musulman. Le professeur s’efface alors derrière la femme en jupe qui revendique le droit de vivre en toute liberté, sans les contraintes imposées par la religion et sans se faire violer. On comprend alors que l’objet de son cours ne se résume pas à Molière.
La jupe québécoise
Dans le film de Jean-Paul Lilienfeld, l’enseignante réclame une journée de la jupe afin de faire admettre que les filles et les femmes ont le droit de se vêtir comme bon leur semble sans être punies d’un viol.
Dans certains pays, les femmes et les adolescentes ont à se couvrir les cheveux ou tout le corps, parfois même le visage. Cette exigence proviendrait de textes religieux et serait dictée par la volonté de ne pas exciter les pulsions sexuelles des hommes.
À entendre les femmes voilées d’ici, on a le sentiment qu’un violeur se cache en chaque homme. L’une d’elles raconte qu’elle n’a pas la permission de son mari pour aller au cinéma parce qu’elle pourrait se faire agresser dans la salle, une situation fréquente, affirme-t-elle, en Algérie. Il doit en être de même dans les piscines publiques, puisque les fillettes et les femmes ont obtenu d’y nager sans la présence des hommes. Pourtant, les hommes québécois n’ont pas la réputation de profiter de bains de foule pour agresser des femmes bien que cette tendance tende à se répandre un peu partout, comme une nouvelle mode, une trainée de poudre. Ainsi, en Égypte, les viols de femmes non voilées se multiplient. Des images filmées en témoignent.
Par ailleurs, les femmes d’ici ne sont pas à l’abri de ce genre de chantage du voile ou du viol. Un lavallois se vide le cœur: «J’étais absolument bouleversé de réaliser le nombre de femmes violées carrément ou arnaquées ($$$ argent ou pour citoyenneté) par des hommes, en majorité des (envahisseurs) d’ici ou des beaux-parleurs menteurs, des arabes de l’Afrique du nord. Vous en serez autant étonnée; je dirais un beau 9 sur 10 des femmes violées ou abusées à un moment donné de leur vie depuis leur naissance, par des leurs d’ici, ou des (envahisseurs) qui viennent d’ailleurs… C’est simplement ahurissant! Tous ces faux immigrants qui désintègrent notre pays je les appelle des envahisseurs venus d’ailleurs, rien de moins… »
Ces femmes n’osent évidemment pas faire appel à la police. Il devient donc difficile de recenser les cas et, surtout, d’agir. Ce silence laisse présager que les agressions se feront plus nombreuses. Les femmes en jupe se verront de plus en plus punies.
Pour avoir été victime d’une tentative de viol de la part d’un musulman originaire des Balkans; pour avoir été traitée, par des hommes et des femmes asiatiques et africaines de salope, de mauvaise femme, de prostituée; pour avoir été réprimandée par mon employeur sur la longueur de mes robes; pour ma fille de douze ans, j’estime que le film de Jean-Paul Lilienfeld doit être pris comme un avertissement.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2009

    Complètement d'accord avec vous Monsieur Haché; il faut être aveugle pour ne pas
    s'en apercevoir ou ne pas s'en rendre compte. Je ne comprends pas le peuple
    québécois qui a élu un gouvernement qui travaille contre ses propres intérêts. C'est
    suicidaire cette politique d'immigration qui fera venir ici 275 000 nouveaux immigrants
    pour les 5 prochaines années au Québec durant une période économique, en plus,
    très instable. Il est clair que tout ça s'est planifié par le gouvernement fédéral avec
    l'aide des collabos du gouvernement Charest
    pour nous assimiler, pour détruire le tissu social québécois. C'est le multiculturalisme
    à la "CANADIAN" pour diluer, éclaircir la soupe aux pois.
    Si nous ne nous réveillons pas rapidement, il sera impossible de faire l'indépendance
    du Québec.
    En 1995, nous avons perdu le référendum à cause des votes ethniques avec une faible majorité de près de 50 000 votes. Imaginez
    l'arrivée de 275 000 autres immigrés qui se feront laver le cerveau par les Affaires
    Étrangères CANADIAN dans leurs ambassades avant d'arriver ici. Advenant un autre référendum par le PQ (le parti qui aime se tirer dans les pieds!), je suis sûr que nous le perdrions une troisième fois. Il n'y qu'une solution, selon moi, c'est d'y aller avec
    une élection décisionnelle. Vive la République libre du Québec! André Gignac 27/10/09

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2009

    M. Meloche, je vous invite à relire mon texte ou à aller voir le film. Il y a malentendu.
    C.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2009

    Dans les médias sont décrits, presque toutes les semaines, des cas de femmes et d'enfants brutalisés et ce jusqu'au meurtre. Mais on ne dit ou n'écrit presque rien sur les viols !!! Bizarre.
    Les journalistes pourraient peut-être s'en occuper. Ils ont un rôle essentiel dans ce pays - plusieurs ne le savent pas -.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2009

    « À entendre les femmes voilées d’ici, on a le sentiment qu’un violeur se cache en chaque homme ».
    Madame,
    Oui, mais en chaque femme se dissimule une prostituée (Élever la condition humaine au-dessus de sa fange est un acte moral). À lire votre article, on sent le manichéisme : Homme contre femme, violence contre vertu. On rirait à moins. Une analyse sociale de l'explosion des moyens de communication qui appauvrissent serait à entreprendre. Vous parlez d'égalité. Mais, Madame, cela n'a jamais existé. La société de l'image voile et dévoile ce qui, « naturellement » et jadis, se manifestait. il en va de même de la violence. Tout, aujourd'hui, se dénude trop rapidement. Il n'existe plus cet effeuillage. À écouter les moralistes, on en arrivera à empêcher les enfants de, les uns les autres, s'effeuiller afin de les mettre plus rapidement au travail (déjà qu'on leur vole leur enfance! Vivement qu'on les abrutisse afin qu'ils ne goûtent pas aux joies de l'amour, du désir, de la liberté)! Les femmes revendiquent une place dans la société. Mais, Madame, si les femmes étaient au pouvoir, les guerres seraient aussi semblables. Mais les costumes seraient plus beaux! De grâce, ne hiérarchisons pas entre eux les femmes et les hommes. La bêtise sait très bien s'en charger...
    On associe la femme voilée à la vertu, à l'intelligence, l'homme, à sa bite et à sa bêtise (curieusement, les deux mots commencent par b). J'ai connu des hommes admirables comme des salopes (et une situation inverse où le vice versa). Cela dit, il faudra toujours chercher la justice et l'équité sans jamais les atteindre. Et il ne faudrait pas mettre en cause l'immigration qui n'est qu'un phénomène et non une volonté, contrairement à ce qu'en pensent les racistes. Ceux qui se prétendent « de souche » ne sont bons que pour le bûcher moyenâgeux.
    Finalement, dans les deux cas, on retrouve la fente. Celle par laquelle un regard « suggère ». L'autre, beaucoup plus voilée (dissimulée), qui n'est pas que fonction procréatrice mais cause de malheur (Lire L'Abbé C de Georges Bataille). En pensant de la sorte, vous évacuez, au nom d'une morale universalisante, une belle discussion où femmes et hommes peuvent débattre, énoncer, trinquer, se charmer mutuellement, hors de la violence qui nous caractérise tous et toutes. Vous cherchez un (une) coupable? Continuez à chercher! Vous trouverez. C'est ce que font ceux qui s'arrêtent là où commencent la réflexion, le vide et la peur...

  • Marcel Haché Répondre

    26 octobre 2009

    Il n’y en a pas de justifications à l’immigration. Mis à part le principe de la réunion des familles, tout le reste n’est qu’idéologie du multiculturalisme. Des « sélectionnés » jusqu’aux réfugiés.
    Les idéologues auront beau faire toutes les statistiques qu’ils voudront, nous conter et nous raconter jour et nuit notre déficit démographique, le « choc démographique », nos pénuries de main d’œuvre et quoi encore, la réalité c’est que nous payons très réellement de nos argents, simplement en faveur d’une construction idéologique, pour des arrivants qui n’en finissent plus d’arriver, et qui souvent après 4 générations ne seront pas encore arrivés.
    Nous commençons seulement d’en revenir.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2009

    Ce qui se passe depuis des lustres dans d'autres pays concernant les violences faites aux femmes risque fort de se reproduire au Québec. Voici pourquoi.
    Notre province acceuille près de 1000 nouveaux arrivants par semaine, à chaque semaine et ce depuis maintenant 8 ans. De plus nos politiciens nous promettent tous d'accroître ce nombre.
    Or ces nouveaux venus viennent trop souvent de plusieurs pays ou l'emprise des religions façonne leurs agissements. De plus l'idéologie du multiculturalisme aidant, étonnament ces gens ne peuvent que reproduire ici ce qu'ils viennent de fuir ailleurs.
    J'entends trop souvent dire que les femmes au Québec sont violentées. Triste réalité. Mais si vous laissé en circulation des livres religieux qui recommandent aux hommes de ce faire, alors ne croyez pas que la situation s'améliorera.
    Bien au contraire. Et pendant ce temps nos politiciens et politiciennes nous prêchent que tout va bien, et ajoutent même que si nous ne faisons rien, tout ira encore mieux.