Le Québec et l'Union européenne

Toute comparaison entre le Québec et l'Union européenne est fausse en partant.

L'idée fédérale




D'abord, au point de vue historique. L'Union européenne s'est créée sur une base volontaire. Chaque pays est entré librement dans l'Union et a consenti tout aussi librement à céder certains pouvoirs ou a refusé de le faire. Ex. L'Angleterre a refusé l'euro et la Norvège a refusé d'y entrer tout simplement.

Par contre, le Canada a été fondé par la contrainte et le vol de territoires. D'abord, les Acadiens qui en ont été chassés lors de la Déportation. La contrainte de la Conquête aussi. Le Québec, sans que jamais le fédéral ne consulte sa population par référendum, a été forcé d'entrer dans le carcan de la fédération à la suite d'un vote serré de ses députés. Terre-Neuve est entré à la suite d'un référendum volé comme les deux référendums volés du Québec. Les trois provinces de l'Ouest ont été volées aux Amérindiens par le fédéral à la suite de ses neuf traités frauduleux de Thompson. La confédération a acheté des provinces comme la Nouvelle-Écosse qui voulut en sortir rapidement, comme la Colombie-Britannique qui reluquait vers les USA. Toutes ces provinces ont été ajoutées à la fédération sans que le Québec ne donne son assentiment. Cet agrandissement de la fédération a minorisé d'autant plus la population francophone.

Pour que la comparaison soit juste, il faudrait imaginer un peuple européen comme la France sous Louis XIV et Napoléon, l'Espagne sous Charles Quint ou l'Allemagne sous Bismark et Hitler qui aurait conquis toute l'Europe pour ensuite créer de force l'Union européenne.

Sur le plan des pouvoirs politiques, la comparaison est tout aussi fausse. Les pays européens non seulement sont indépendants, ce qui n'est pas le cas du Québec, mais en plus ils cèdent volontairement et librement des pouvoirs à l'Union. Le Québec, c'est le contraire: il tente d'obtenir du fédéral de nouveaux pouvoirs pour améliorer son statut de nation. Un Québec indépendant récupérerait tous ses pouvoirs et, comme les pays d'Europe, pourrait céder par la suite librement des pouvoirs dans une éventuelle union avec le Canada. Ce n'est pas défaire et refaire. C'est refaire ce qui a été mal fait.

Normand Rousseau

Gatineau, Québec


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