Les cachotteries de Jean Charest

Budget Québec 2010




La nouvelle est tombée hier, mais tout le monde s'en doutait : les tarifs gouvernementaux seront augmentés. Pour justifier cette annonce, le premier ministre Charest nous mentionne que certains tarifs n'ont pas augmenté depuis 1996 -- soit 13 ans.
Aussi, on nous indique qu'en moyenne, les revenus en provenance de tarifs gouvernementaux des autres provinces canadiennes s'élèvent à 60 % du budget annuel de ces mêmes provinces. Voilà deux arguments de poids pour nous faire croire en la nécessité de cette hausse. Le Québec doit rattraper le temps perdu ! Si le prix du beurre et du lait augmente, pourquoi n'en serait-il pas ainsi pour les tarifs du gouvernement ? Après tout, un service se doit d'être payé à sa juste valeur par l'utilisateur. Non ?
Avec un budget de 66 milliards de dollars par année, le Québec craque sous le poids des responsabilités. L'État québécois est devenu gargantuesque et ne cesse de croître, tel un obèse morbide. À chaque problème, on finit par créer une commission itinérante qui accouchera d'une structure que l'on pourrait qualifier de débilitante. Cette réingénierie de l'État promise par Jean Charest n'aura été qu'une simple promesse marquée par l'absence de courage politique.
Mais là où le bât blesse, c'est dans la rhétorique de Charest. Oui, la proportion des revenus en provenance des tarifs peut représenter 60 % du budget d'une province canadienne. Ainsi, les revenus reliés aux impôts et aux taxes sont donc moindres. Si l'on suit la logique de Charest et qu'on augmente les revenus des tarifs de 15 milliards de façon récurrente, on devrait donc s'attendre à une baisse conséquente et drastique des taxes et des impôts. Voilà la demi-vérité de Charest. Oui, nous allons subir une augmentation des tarifs, mais qu'arrivera-t-il à notre taux d'imposition et à nos taxes ? Vont-ils être réduits pour atteindre la moyenne des autres provinces canadiennes ? Le Québec demeure encore la province où l'on taxe le plus le citoyen ! Poser la question, c'est y répondre! Le ministre Bachand parle déjà d'une hausse de la TVQ afin de compenser les pertes occasionnées par la baisse de la TPS. Imaginer le reste est un jeu d'enfant.
Drame étranger
Au lieu de vouloir augmenter les tarifs sur le dos du pauvre monde et de la classe moyenne, Charest devrait se comporter en homme d'État - ce qu'il n'est pas - et imposer des redevances à toutes ces entreprises étrangères qui viennent piller nos régions et les dépouiller pour ensuite quitter et semer le drame et le désespoir chez les travailleurs. Osisko va développer un projet minier à Malartic durant 25 ans, et prendra l'or du Québec sans même payer un cent de redevance. L'or se négocie à 1000 $ l'once. Voilà un exemple du petit peuple de porteurs d'eau que nous sommes ! Les grandes compagnies aquifères font de même en pompant la nappe phréatique sans verser un cent à la collectivité. Idem pour les moulins à vent qui viennent détruire le paysage de nos campagnes. On s'emplit les poches, on «scrape» les régions, et on retourne à la caisse du parti libéral !
Merci Jean Charest pour cette vision à la petite semaine. L'arme des faibles, c'est d'augmenter les tarifs et les impôts sur le pilote automatique. Cette approche est bien moins fatigante intellectuellement que de revoir tous ensemble ce que nous voulons avoir comme État québécois.
Collaboration spéciale


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