TARIFICATION DU CARBONE

Les disparités sont contre-productives

Les provinces ont tout intérêt à harmoniser leurs politiques, plaide la Commission de l’écofiscalité du Canada

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Lorsque fédéralisme rime avec angélisme

Dans leurs efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les provinces canadiennes devraient avoir comme objectif d’aligner leurs politiques de tarification du carbone afin d’éviter certains effets collatéraux, estime le professeur universitaire qui dirige la Commission de l’écofiscalité.

L’organisme de recherche présidé par Christopher Ragan, qui enseigne l’économie à l’Université McGill, a publié mardi une analyse des systèmes de tarification de quatre provinces et conclu que celui de l’Alberta, compte tenu de son prix marginal, sera le plus strict d’ici 2018.

« Si les provinces alignaient leurs systèmes, ça pourrait réduire des enjeux de compétitivité qui préoccupent les entreprises », a dit M. Ragan lors d’un entretien téléphonique. « Les entreprises de la Colombie-Britannique et de l’Alberta préféreraient un monde où les prix du carbone sont équivalents au lieu d’un monde où il y a des écarts importants. »

Alors que le Québec et l’Ontario préconisent un système de plafonnement et d’échange de droits d’émission, la Colombie-Britannique et l’Alberta ont opté pour des taxes sur le carbone.

Le gouvernement albertain a annoncé à la fin de 2015 une hausse du prix du carbone pour les grands émetteurs et l’introduction d’une taxe de 20 $ la tonne pour l’ensemble des secteurs de l’économie à compter de 2017. La taxe passera à 30 $ l’année suivante. De l’autre côté de sa frontière, la Colombie-Britannique a un prix de 30 $ la tonne, mais ne couvre que 70 % de l’économie, ce qui a pour effet d’abaisser le prix effectif à 21 $, selon la Commission.

Au Québec, lors de la prochaine vente aux enchères de droits d’émission applicables à l’année 2016, le prix plancher sera de 12,82 $. Environ 85 % de l’économie est couverte par le système.

Les provinces pourraient tout simplement s’asseoir pour harmoniser leurs systèmes, a dit M. Ragan. Sinon, il évoque un deuxième scénario qui verrait le gouvernement fédéral jouer un rôle proactif. « Ottawa pourrait rassembler tout le monde et dire : “Regardons le pays comme un tout et donnons-nous les avantages qui viendraient d’un système pancanadien avec un prix du carbone commun, ou un prix approximativement commun.” » Est-il plausible qu’Ottawa réussisse ? « Il faudrait qu’il soit suffisamment charmant. »

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