OTTAWA | Les États-Unis tenteront de mettre fin au système canadien de gestion de l’offre laitière au moment de renégocier l’ALENA, laisse entendre leur plan de match publié lundi.
Les systèmes de quotas en agriculture font partie des « mesures injustifiées » du Canada et du Mexique qui empêchent les produits américains de traverser la frontière, selon le bureau du président Trump.
C’est ce qu’indique le rapport remis au congrès lundi, soit 30 jours avant le début des négociations de renégociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), prévu pour le 16 août.
Injustifié
La demande « très vague » de l’administration Trump d’ouvrir le marché canadien aux produits agricoles du sud de la frontière est « injustifiée » selon les Producteurs de lait du Québec.
« Dans les faits, le système américain est bien plus protectionniste que le nôtre. C’est leur politique de subvention agressive de leur agriculture qui nous empêche d’exporter, pas la gestion de l’offre », souligne leur porte-parole, François Dumontier.
Il note que même si la gestion de l’offre avait été exclue de l’ALENA lors de son entrée en vigueur en 1994, les Américains n’ont cessé d’augmenter leurs exportations laitières vers le Canada.
De son côté, le Parti conservateur aimerait que le premier ministre « se tienne debout » face à l’administration Trump.
« Nous souhaitons que Justin Trudeau mette tout son leadership pour protéger le système de gestion de l’offre », exige le député Alain Rayes.
Pour sa part, le Nouveau parti démocratique (NPD) est inquiet des conséquences de ces négociations pour les industries laitière et sidérurgique, et invite le gouvernement Trudeau à préciser ses intentions.
Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, se dit « ravie » de pouvoir moderniser l’ALENA et invite le public à participer aux consultations en ligne qui précèdent les négociations avec les États-Unis.
Déficit
Donald Trump a fait campagne en promettant de mettre l’Amérique d’abord et de renégocier les accords de libre-échange. Il a par exemple qualifié l’ALENA du « pire des accords » en campagne électorale.
Aussi espère-t-il qu’un nouvel accord permettra d’augmenter les exportations des États-Unis vers ses voisins, et éliminer ainsi son déficit commercial.
« Ce sont des demandes très vagues. Ça va prendre des mois à tout négocier », analyse l’avocat en droit des affaires Bernard Colas, du cabinet CMKZ.
Outre l’agriculture, il souhaite des mesures pour faciliter le commerce électronique et ouvrir le marché des télécommunications.
« Pendant trop longtemps, on a permis aux autres pays de profiter de nous », a-t-il lancé en inaugurant la semaine Made in America, lundi.
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