En quoi les Québécois ont-ils aujourd’hui un meilleur gouvernement? Il est au contraire affaibli. Je crois en la stabilité dans les fonctions ministérielles, à moins qu’un gouvernement n’aille nulle part. Ce n’était pas le cas du gouvernement Couillard. Seuls des ajustements mineurs étaient nécessaires.

Un remaniement aussi important ne s’explique donc que par des préoccupations «esthétiques»: souci d’une image de rajeunissement, de dynamisme et d’un meilleur équilibre hommes/femmes. Parce qu’on est en 2016! dirait Trudeau.

L’Éducation

La plus grave erreur est le déplacement de François Blais de l’Éducation. Cet universitaire avait le profil parfait pour l’emploi.

Il faut un an à la barre de la Santé ou de l’Éducation pour apprivoiser ces deux monstres administratifs et leurs tentaculaires réseaux de services.

Philippe Couillard avait erré en donnant l’Éducation pour prix de consolation au docteur Yves Bolduc. Il l’a remplacé par François Blais il y a onze mois seulement. Depuis 1995, aucun ministre n’y est resté plus de deux ans; Pierre Moreau est le troisième depuis avril 2014.

L’économie

Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, était dans la mire des partis d’opposition. Le gouvernement et son bras financier, Investissement Québec, n’ont pas de plan directeur depuis deux ans.

La nouvelle députée Dominique Anglade, ex-PDG de Montréal International et transfuge de la CAQ, était assurée d’un ministère. Toutefois, inexpérimentée, elle hérite de l’Économie, Science et Innovation et Stratégie numérique.

L’Économie aurait bien convenu à l’ingénieur Sam Hamad, fort de son bagage ministériel et dans le monde des affaires.

David Heurtel aurait dû être remplacé à l’Environnement. Il ne l’est pas.

Je ne m’explique pas la rétrogradation surprise du ministre des Transports, Robert Poëti, aux banquettes arrière. Il ne méritait certainement pas ça.

Instabilité

Pertes d’expertises, instabilité inutile, alourdissement du cabinet résument bien le gros coup de balai donné jeudi à des fins cosmétiques.