Marcel Côté de Secor

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Les plans libéraux d'enrichissement des amis

À mon arrivée à l’UQAM en 1973 au département des sciences administratives, l’économiste Marcel Côté était mon collègue. Il quitta peu longtemps après l’institution pour fonder l’importante firme de consultation québécoise Secor avec d’autres professeurs, mais pas moi.
Un bon capitaliste, dont les positions ont toujours plu au patronat et aux politiciens tant péquistes que libéraux, qui lui ont souvent demandé son avis en plus de l’inviter à siéger sur les comités. Moi, jamais je n’ai été consulté par des partis au pouvoir, si ce n’est que par Québec Solidaire et le Nouveau parti démocratique.
Marcel Côté, qui n’est pas comptable agréé (CA), rédige depuis plusieurs années une chronique mensuelle dans la revue CA magazine. Moi, je n’ai jamais reçu d’invitation de cette publication même si je suis comptable agréé depuis 1970. Que le temps passe vite mes amis, je dirais même trop vite.
Dans une de ses chroniques parue dans le CA magazine du mois de mai 2008 intitulée : «Le contrôle canadien des entreprises», mon ex-collègue a pris partie pour un plus grand contrôle canadien de nos fleurons économiques. Bravo Marcel.
Mais voilà-t-y-pas qu’en juillet 2012, allant à l’encontre de ses beaux principes d’économie patriotique, il vend sa propre firme de consultation Secor à l’important cabinet d’experts-comptables étranger, KPMG.
Un lucide peut souvent changer d’idées et de principes au gré des besoins, afin de s’adapter à un environnement changeant. Peu importe ce que les économistes lucides prêchent, même s’ils modifient à l’occasion leurs politiques, en autant que ça demeure en conformité avec les mesures préconisées par leurs commanditaires.
Marcel, peux-tu, à l’instar des politiciens américains, nous dire combien de millions tu as réalisés à la vente de Secor, et, surtout, combien d’impôts tu as payés ? Si les Américains, que tu aimes bien, le font, pourquoi pas toi Marcel ?
C’est son ex-firme Secor, maintenant détenue par KPMG qui, recevant un gros contrat de consultation de l’industrie minière du Québec, a évidemment conclu, oh surprise, que : «Hausser les redevances ne serait pas plus payant» (La Presse, 1er août 2012).
Naturellement, même si cette pseudo-étude, qui s’assimile plus à une plogue, a été financée par le patronat, tous les médias écrits et parlés l’ont amplement couverte. J’en conclus donc que s’il n’est pas payant d’augmenter les redevances des minières pour le gouvernement du Québec ça rapporterait plus au Trésor si on les réduisait, même si plusieurs minières ne paient pas et n’ont jamais déboursé quelque redevance que ce soit.
Puis, dans une autre de ses très songées chroniques parue encore dans la même revue publiée en septembre 2004 et titrée : «Faut-il investir davantage en santé ?», Marcel Côté s’est montré très favorable à la santé privée et même encore toujours plus de santé privée.
C’est une théorie qui se défend et qui plait à la classe dominante. Alors, les préposés s’exécutent. Le seul petit «hic» qui me fait tiquer est que Marcel est actionnaire, non pas de la clinique privée, mais bel et bien de l’hôpital privé Rockland MD, qui reçoit beaucoup de contrats très lucratifs d’organismes publics financés par le monde ordinaire. En passant, selon vous, Marcel est-il favorable à plus d’investissements publics dans la santé publique ? Question de 100 points.
Enfin, Marcel, dans un autre écrit publié au mois de juin 2009 et intitulé : «La rémunération des hauts dirigeants», avait critiqué les salaires stratosphériques des dirigeants d’entreprises, ce qui ne l’a toutefois pas empêché en 1990 de se faire octroyer avec son ami Mario Bertrand (maintenant à la CAQ) des options d’achats d’actions très payantes de la société M3I, contrôlée è 81% par Hydro-Québec.
Ce qui a aidé nos larrons, c’est que Mario Bertrand siégeait à la fois au conseil d’administration d’Hydro-Québec et de M3I. Se graisser les pattes à même la trésorerie d’instruments collectifs c’est tellement facile pour les faiseux. Et la CAQ qui veut se faire passer pour d’infatigables incorruptibles qui font freiner la corruption au Québec. J’ai des doutes. De la belle argent vite réalisée par nos deux «entrepreneurs», sans prendre absolument aucun risque et sans fournir aucun véritable effort, sur le bras de la collectivité.
La morale de cette histoire est que peu importe ce que font et disent les «experts» néolibéraux, c’est tout le temps lucide, audacieux, courageux et pragmatique, même s’ils se contredisent à l’occasion et qu’ils font preuve de pas beaucoup de cohérence.
Pour des socialistes dans mon genre, c’est pas du tout pareil. Tout relève, dans le cas de mésadaptés comme moi, de la pensée magique, du caricatural, du populisme, du simplisme et même du «communishe». Que Dieu me protège et me pardonne.


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