Nos élus: des zombies

Avec l'indépendance, il faut que le peuple soit souverain

Tribune libre

Zombies élus pour quatre ans.

Nos élus sont des zombies qui nous prennent pour des demeurés.

Dans un système démocratique, il est impératif qu’il y ait une nette séparation des pouvoirs: le judiciaire, le législatif et l’exécutif.

Chez nous, les trois pouvoirs sont entre les mains d’une seule personne: le premier ministre. Il contrôle de façon absolue les députés (le législatif); il nomme et dégomme les ministres(l’exécutif); il nomme les juges (le judiciaire). De plus, il nomme tous les hauts fonctionnaires et institue les commissions (enquête, administration, finance).Comble de l’ironie, il nomme le chef de l,UPAC qui aura à surveiller sa gouvernance.

Pendant tout son mandat il fait absolument tout ce qu’il veut, de la façon qu’il le veut. Un véritable dictateur. Il pourrait décider de jouer tout l’argent de la Caisse au casino et personne ne serait en mesure de l’arrêter. Et, à la fin de son mandat, il n’est imputable de rien.

Même le président des USA a moins de pouvoir que notre premier ministre. Il peut même être destitué.

Notre système est vicié et vicieux. À cause de la très grande concentration de pouvoir entre les mains du premier ministre, il invite à la corruption et à la collusion.

Une liste des exemples donnerait un livre aussi volumineux qu’une bible.

En notre système, notre représentant élu doit dire comme le chef, agir comme le chef, endosser toutes les décisions du chef. Pendant tout son mandat, il doit être à l’écoute exclusive du chef et non de ses électeurs. Quitter la ligne de parti équivaut à mettre fin à sa carrière. Et pourtant, sans gêne aucune, ces zombies nous disent et nous répètent qu’ils font oeuvre utile en l’Assemblée nationale. Pourtant ils savent fort bien qu’en notre système parlementaire, quand le gouvernement est majoritaire, ils n’ont aucun pouvoir réel.

Ils sont de véritables eunuques qui se gardent bien d’avouer leur impuissance. Carrière oblige.

Et ce grand souci de sauvegarder leur carrière les empêche de dénoncer ce système qu’ils ont l’heur de voir de l’intérieur leur permettant d’en déceler toutes les failles. Ils préfèrent nous raconter des bobards, prétendant qu’ils sont un lien utile entre les électeurs et la machine gouvernementale. En fait, ils ne sont alors que des cicerones payés au moins quatre fois trop cher. Ils refusent d’admettre qu’ils ont deux objectifs qui priment sur tout autre chose: appuyer le chef et travailler à sa propre ré-élection.
Le parlementarisme à la britannique est une pseudo-démocratie. Un embryon de système démocratique qui n’a jamais crû. Un système caduc .

Notre parlementarisme est une charrette à boeuf. Et certains voudraient l’améliorer en remplaçant ses roues par des ailes. D’autres proposent plutôt de remplacer le boeuf par une vache. Et d’autres encore de remplacer les roues par des skis. Nos élus savent fort bien que ce système est bien plus proche d’une dictature que d’une démocratie. Par intérêt personnel, il n’ose l’avouer.

Je comprends les élus fédéralistes de ne pas dénoncer ce système qui les avantage au plus haut point. Par ailleurs, je ne comprends pas que les élus indépendantistes, qui veulent nous donner un pays, supposément démocratique, n’en soufflent le moindre mot.

Notre actuelle «démocratie» se limite à voter pour des élus qui ne prendront même pas la peine de nous écouter. Une démocratie de pacotille que nul élu indépendantiste n’a, à ce jour, dénoncée. Faut-il en conclure qu’avec l’indépendance, nous allons adopter le même système où le peuple n’a qu’un pouvoir d’estampille à tous les quatre ans?


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 avril 2016

    Les Canadiens, de par leur culture anglo-saxonne, acceptent plus facilement que le pouvoir politique réside entre les mains d'une "élite" politique. En cette perspective, le peuple correspond à un sujet passif, celui qui est gouverné.
    Il y a deux façons de percevoir l'état. La façon libérale anglo-saxonne qui voit l'état comme étant le protecteur des droits individuels. Et la façon républicaine qui voit l'état au service et sous la pleine domination du peuple.
    Le parlementarisme à la britannique correspond bien à la première perspective.

  • Gilles Verrier Répondre

    21 avril 2016

    Le prétentieux Canada. Ce prétentieux Canada qui sur le plan formel ne s'est pas encore dépoussiéré de sa monarchie. Attardé ce pays où le pouvoir de l'exécutif est plus concentré que dans tout autre pays dit démocratique. Un modèle ? Modèle d'archaïsme et d'immobilisme, oui ! Là où le pouvoir du premier ministre surpasse celui de bien des dictateurs. Votre texte le rappelle tout simplement, preuves à l'appui et, comme vous dites, on pourrait en rajouter des pages.
    Inversement, Canada français,
    «Ton histoire est une épopée des plus brillants exploits !»
    Rien à voir avec les vainqueurs des plaines d'Abraham.
    Nos élites ont malheureusement intégré la pensée canadienne, délaissant le nationalisme organique pour le nationalisme civique à saveur mondialiste.

  • Robert J. Lachance Répondre

    21 avril 2016

    « Dans un système démocratique, il est impératif qu’il y ait une nette séparation des pouvoirs : le judiciaire, le législatif et l’exécutif. »
    Cette idée nous est connu de Locke et Montesquieu. Ils font le point et ajoutent à des façons de faire antérieures. Bien des affaires ont changé depuis, des « vraies » et des autres. Il faudra voir où on en [IRAI->https://irai.quebec]t.
    Les expressions « quatrième pouvoir » et « cinquième pouvoir » sont parfois utilisées pour qualifier respectivement les institutions telles que le pouvoir médiatique et le pouvoir monétaire. [Wikipédia->https://fr.wikipedia.org/wiki/Séparation_des_pouvoirs#Principes_et_origine]
    Il faudra considérer ajouter le pouvoir cognitif.
    Qu'en est-il du pouvoir religieux ?
    Il m'arrive de penser qu'il faudrait remplacer le mot pouvoir par l'expression pouvoir/charge.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 avril 2016

    Je regarde parfois les débats à l'Assemblée nationale. Lorsqu'il vient le temps de voter pour un projet de loi, tout le monde d'un même parti vote de la même façon. Tous les députés, tout à tour, se lèvent et appuient leur parti...qui a remporté leur circonscription par une minorité de voix. C'est ce que j'appelle le vote à cul levé. Notre parlementarisme est la voix de la minorité.

  • Serge Jean Répondre

    20 avril 2016

    Article accès interdit????????????????????

  • Archives de Vigile Répondre

    20 avril 2016

    Comme on dit, on est pogné avec ce système. La question qu'on devrait alors se poser est: "Comment pouvons-nous exploiter ce système à notre avantage?