Option Nationale: ça commence très mal

Il reste à souhaiter que Jean-Martin Aussant se ressaisisse et qu’il se débarrasse de cet anglomane multiculturaliste aux idées plus proches de celles d’un Trudeau que de celles d’un Bourgault.

Option nationale

Il y a de ces espoirs qui ne peuvent qu’être déçus. Comment pouvait-on espérer, par exemple, qu’un député péquiste peu connu à l’extérieur des cercles de l’orthodoxie du parti, se révélerait le sauveur tant attendu pour relancer le projet indépendantiste? Jean-Martin Aussant, avec la création d’Option Nationale, a fait couler beaucoup d’encre au sein du mouvement. Malheureusement, son alliance avec Philippe Leclerc, un ennemi du Québec français et un multiculturaliste assumé, est en train de tuer dans l’œuf tout projet de parti se distinguant réellement du Parti Québécois et faire de son parti un simple copier-coller du parti que Marois est en train de saborder. Aussant parle de Philippe Leclerc comme étant un atout majeur pour « son » parti à naître (notons qu’Option nationale n’est PAS une initiative populaire; c’est le joujou personnel de M. Aussant). Qu’est-ce que cela nous dit à propos d’Option nationale? Que ce parti n’a pas l’ambition de protéger notre langue en danger ou de réaliser une indépendance significative nous permettant de nous libérer du multiculturalisme à la canadienne. Comme je l’ai expliqué dans un billet précédent, Philippe Leclerc est un ennemi du français en tant que langue commune au Québec. À ses yeux, le français ne constitue pas le ciment unificateur de notre nation et il n’a pas le moindre problème à considérer des gens habitant ici depuis des décennies et refusant obstinément d’apprendre notre langue comme étant des « compatriotes ». Pire, il considère comme étant une honte le fait de considérer qu’un Québécois devrait être en mesure de parler la langue officielle du Québec. Il adhère aussi entièrement au culte du multiculturalisme à la canadienne, ce qui lui a été reproché avec force par plusieurs commentateurs. Aurait-il changé? Aurait-il enfin vu la lumière? Pas du tout. Dans une lettre publiée dans Le Soleil, il continue de faire l’apologie de la « diversité » de Montréal (lire: son anglicisation) et il recommande qu’on s’adresse aux immigrants non pas en tant que Québécois en devenir, mais en tant que Néo-Québécois, favorisant de ce fait même leur exclusion. Semblant englué dans la vieille mentalité péquiste post-1995 ayant mené aux catastrophes linguistique et identitaire actuelles, il désire qu’on mette l’accent sur le fait de « convaincre » des immigrants de voter pour une cause qui, génétiquement, leur est tout à fait étrangère. Il préfère tenter de convaincre des gens qui ont tout pour être contre nous (les immigrants qui viennent ici rêvent surtout de stabilité et pour beaucoup d’américanité) plutôt que de faire le pont avec ceux des nôtres qui auraient tout pour être avec nous. Il perpétue la grande tromperie issue de cette croyance naïve et mensongère que le nationalisme serait quelque chose de mal s’il ne s’édulcorait pas lui-même à ce point qu’il ne signifierait plus qu’un mot dénué de sens qu’on agite mollement pour ne pas faire peur. Philippe Leclerc représente ce qui ne fonctionne pas actuellement au sein du mouvement indépendantiste. Une foule d’apparatchiks péquistes ont grandi à l’école de la honte, celle où, soufflant le chaud comme le froid, on leur a appris la fierté d’être Québécois du bout des lèvres, en autant que cela ne dérange pas trop les autres, en autant qu’on fasse le dos rond devant autrui et qu’on oublie ce que nous sommes quand on parle à un Immigrant (« I » majuscule) ou à un Anglophone (« A » majuscule). Ce nationalisme mollasson où on peut clamer le pays (s’il est « inclusif », autre connerie du laboratoire péquiste de destruction de notre nationalisme), parler de la protection de la langue française (sans s’attaquer à l’anglais), parler d’intégration des immigrants (sans jamais leur demander le moindre effort), parler de modernité (en reniant nos valeurs) ou parler d’indépendance (sans jamais écrire de constitution ou faire de gestes de rupture). Philippe Leclerc constitue le pinacle, l’achèvement le plus parfait de cette génération de petits faiseux ayant décidé de se mettre un veston-cravate et qui se pensent nuancés parce qu’ils sont mous. Non, la venue de Philippe Leclerc dans le projet de M. Aussant ne constitue pas un atout majeur pour le peuple québécois. Il s’agit simplement de la venue, dans ses rangs, d’un individu refusant de reconnaître que l’indépendance doit être autre chose qu’un projet désincarné et étant incapable s’engager à respecter le caractère français de notre nation. Il ne s’agit pas d’un atout, mais d’un poids, celui d’un passé péquiste dont nous cherchons à nous libérer et qui doit laisser la place à la ferme action en faveur du peuple québécois, un peuple résolument francophone qui intègre les immigrants en autant que ceux-ci adhèrent à ses valeurs de base. S’il y avait davantage de Philippe Leclerc dans cette société, nous n’aurions plus à défendre le français. Il serait déjà disparu. La prostitution de notre projet pour faire plaisir à une minorité, on n’appelle pas cela un projet de société. Il reste à souhaiter que Jean-Martin Aussant se ressaisisse et qu’il se débarrasse de cet anglomane multiculturaliste aux idées plus proches de celles d’un Trudeau que de celles d’un Bourgault. Nous avons déjà assez d’ennemis qui veulent affaiblir notre nation et notre langue. Pas besoin d’en engager un en plus.