Course à la chefferie de l'ADQ

Quand « Gendron » rime avec « récession »

Stéphane Gendron - amuseur public

Texte publié dans Le Devoir du jeudi 26 mars 2009
Chacun étant empêtré dans sa crise, l’ADQ doit quand même être très jalouse des banques américaines par les temps qui courent. En effet, alors que lesdites banques peuvent maintenant compter sur le plan Geithner pour espérer en finir avec leurs actifs toxiques, l’ADQ va vraisemblablement devoir endurer les siens pour un bon moment encore. Car Stéphane Gendron l’a bien confirmé : il est membre de l’ADQ depuis un beau gros mois. Voilà qui, à ses yeux, devrait suffire pour que les membres de son nouveau parti d’adoption comprennent bien que le chef éphémère qu’ils se donneront en février 2010 ne saurait servir à autre chose qu’à garder le siège au chaud en attendant la disponibilité du providentiel maire d’Huntingdon. Et une fois réglés à son goût quelques dossiers municipaux, M. Gendron s’attend à ce que ce chef de pacotille fasse instamment coucouche panier afin de lui céder les commandes qui lui reviennent de bon droit à la tête de l’ADQ en vue des prochaines élections. Noblesse oblige, c’est bien connu. À n’en point douter, la dureté est au diamant ce que l’amour-propre est à Stéphane Gendron.

En pareilles circonstances, c’est donc vraiment la récession qui guette l’ADQ. Car le très autoritaire et populiste premier magistrat de Huntingdon et les papiers commerciaux adossés à des actifs ont ceci en commun qu’ils ont tous deux accédé à la notoriété pour de mauvaises raisons. Quant à tous ces honnêtes citoyens qui se sont indignés du peu de perspicacité de la Caisse de dépôt en matière d’évaluation du risque, ils n’ont pas beaucoup de leçons à donner à ce chapitre, eux qui selon un récent sondage, accordent leur faveur à ce triste sire. Mais faut-il y voir une contradiction lorsque M. Gendron reproche à l’ADQ d’avoir été le parti d’un seul homme et qu’il affiche néanmoins le plus total mépris à l’endroit du caucus de ce parti? Tout ce qui importe, c’est que ce seul homme, ce soit lui. Décidément, en comparaison de l’ADQ, les actions de General Motors, Chrysler et Ford ont vraiment les allures d’un placement sûr.
Christian Gagnon

Montréal

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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