Quatre raisons de s’opposer au projet de « tracking » gouvernemental

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« Ce projet est un pas de plus vers le capitalisme de surveillance. »


Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, s’oppose vigoureusement au numérique (tracking) qui détruit les libertés individuelles et fondamentales. Il alerte les Français sur les conséquences d’un tel dispositif, véritable révélateur des failles de notre système institutionnel et de la vision macronienne de notre société.


1) À cause de son but ; non pas de son but explicite (endiguer la progression de l’épidémie) mais de ses buts implicites : surveiller nos déplacements, nos contacts, nos rencontres, et récupérer subrepticement nos données personnelles. Ces objectifs constituent autant d’atteintes à nos libertés et à notre vie privée.


2) À cause de ses conséquences : le but ultime est la marchandisation des données concernant notre santé individuelle. Des centaines de milliards de dollars sont en jeu, si l’on ajoute les perspectives offertes par ce marché avec l’aide des moyens nouveaux offerts par l’intelligence artificielle. Deux moyens sont indispensables pour y parvenir : assurer notre dépendance aux moyens technologiques modernes et accéder légalement à ce que ces moyens contiennent. La loi sur le tracking offre le second moyen.


3) À cause de la faillite des institutions, et de leur renoncement à protéger nos libertés. Les garanties présentées par le projet de loi gouvernemental n’en sont pas : Bluetooth ne permet pas de protéger efficacement les données contenues dans un téléphone, et l’anonymisation des données est incompatible avec l’intention de combattre efficacement l’épidémie. Les institutions françaises (CNIL, Conseil d’État, Conseil constitutionnel) auraient dû s’en rendre compte : elles ont capitulé et laissent se développer ces attaques contre nos libertés. Elles trahissent ainsi à la fois leur idéal et leur mission.


4) Ce projet est un pas de plus vers le capitalisme de surveillance : ce système d’organisation sociale et politique qui fait de chacun et chacune de nous une marchandise à vendre « par morceaux » et qui se sert des capacités des nouvelles technologies pour asseoir sa domination. Le drame est que les principaux acteurs de ce projet de société sont aidés par la complicité des États, ou par leur faiblesse, ou les deux. Ce n’est pas seulement à la vigilance que cette évolution nous appelle, mais à une authentique résistance.