L'union fait la force

Refonder le PQ

"Le pays avant le parti"

Tribune libre

Selon les sondages, l’idée d’indépendance est en recul. Seulement 27% des Québécois voteraient pour un «oui» à un référendum. 29% opteraient pour le statu quo. Faut-il s’en désespérer?

En janvier 1985, l’indépendance ne récoltait qu’un maigre 4%. La souveraineté-association était à 15%. Le statu quo était l’option favorite de 52% des Québécois. Dix ans plus tard. le «oui» obtenait 49,2% des suffrages.

Par ailleurs, il faut stopper ce mouvement de recul et revenir sur une pente gagnante. Et nous n’avons pas dix ans pour le faire.

Les forces indépendantistes sont actuellement morcelées entre différents groupes et différents partis. Tant et aussi longtemps que ce morcellement existera, il sera impossible de faire progresser l’idée d’indépendance. Et ce ne sont pas nos seuls gens de la classe politique qui pourront effectuer la réunification essentielle de nos forces. Ils ont trop d’intérêts personnels à protéger. Surtout leur carrière.

Par ailleurs ces différents groupes existent pour des raisons qui leur sont propres: qui est pour le socialisme; qui est pour le conservatisme; qui est pour plus de démocratie; qui est pour l’avancement d’un groupe donné. Tous ces gens espèrent que l’indépendance leur permettra d’atteindre les objectifs qu’ils se sont donnés. L’indépendance est donc le ciment qui pourrait servir à bien unir ces groupes.

Pourquoi le PQ ne ferait-il pas place à tous ces groupes qui partagent un objectif commun? Pourquoi le PQ n’aurait-il pas une aile «jeunesse»? Une aile «travailleurs»? Une aile «socialiste»? Une aile «conservatrice»? Une aile «gens d’affaires»? Une aile «fonctionnaires»? Une aile «travailleurs autonomes»? Mais ici, nous parlons de groupes munis de vrais pouvoirs et non pas de cages à poulets. Ces groupes participeraient activement à la vie du parti.

Il serait impératif de donner alors à ces groupes un objectif commun: la préparation d’une constitution républicaine qui pourrait alors être soumise au peuple en un référendum pour son adoption. Il faut noter qu’une constitution républicaine ferait deux choses: donner corps à ce nouveau pays proposé et nier la monarchie qui nous dirige.

M. Parizeau a réussi tout un tour de force quand il a réuni plusieurs éléments disparates sous sa bannière. M. Péladeau peut-il répéter pareil exploit? Oui. À la condition que des personnes influentes au PQ comme dans d’autres segments de notre société, veillent bien coopérer à cette coalition des forces indépendantistes. Mais encore faut-il que le PQ accepte d’ouvrir ses portes à tout ce monde et accepte, par le fait même, de partager son pouvoir. «Le pays avant le parti› comme le dit si souvent Bernard Landry.


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6 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    31 octobre 2015

    Dès le début de la campagne de PKP à la chefferie, nous avions souhaité qu'il flaire l'effet négatif qu'exerce sur les "distraits" le nom Parti Québécois. D'abord le nom vient d'une époque où la population vibrait au seul mot de "Québécois". Mais notre minorisation accélérée par, on sait quoi, et le dénigrement systématique du Parti par les médias racistes, ont rendu "honteux" l'appui ouvert à cette formation. Ces jours-ci, il n'est que d'entendre la "haine" exprimée ouvertement envers Parizeau qu'on fait jouer ad nauseam dans sa colère envers les votes en bloc contre Nous.
    Il est devenu impossible de parer ce mouvement négatif. Ajoutons aussi ces discussions de cet été, mettant en relief l'aversion qui se développe pour le mot "Parti", qui sous-tend "ligne de Parti", donc déficit de démocratie puisque le membre perd sa liberté de parole dans un Parti politique.
    Le nouveau chef a préféré ne pas s'aliéner la résistance au changement. Mais il subit l'inertie de l'indifférence. Son projet d'Institut de recherche sur l'Indépendance pourrait servir à préciser le sens de la démocratie inhérent à l'entité République. Il pourrait en même temps créer l'occasion de renommer le mouvement de rejet de la Dépendance,«» qui servirait de chapeau à tous ceux qui y songent mais qui craignent l'étiquette de pékisssesss...

  • François Ricard Répondre

    29 octobre 2015

    Mme David qui déclare ce jour même :
    "On est très loin d’une alliance, Québec solidaire aura 125 candidats à la prochaine élection », a promis Françoise David. 2015-10-29
    QS aura 125 candidats.
    Le PQ aura 125 candidats.
    ON aura 125 candidats.
    Le PLQ aura 75 candidats élus et sera majoritaire.
    Désolant.

  • Pierre Grandchamp Répondre

    29 octobre 2015

    Certains, dont je suis, s'interrogent.
    D'une part, les régions de la Beauce et de Québec, pourtant très francophones, boudent le PQ et les autres partis indépendantistes.
    D'autre part, la région de Montréal et celle de Laval contiennent de plus en plus de "votes ethniques"!

  • Marcel Haché Répondre

    29 octobre 2015

    La méthode politique elle-même a son importance.
    Promettre de tenir un référendum fut déjà une idée assez rassembleuse pour permettre au P.Q. de se sortir à l’époque de l’enlisement qui commençait à prendre forme et à le menacer. Terminée maintenant, cette méthode politique.
    C’est une nouvelle méthode politique, un nouveau Discours, qu’il faut maintenant inventer. Nous avons un bon chef. Reste maintenant à trouver le bon Discours pour que toutes les bonnes volontés se raccordent.
    P.K.P. ne suffira pas à la tâche de « rassembler » si d’abord il n’emploie pas le bon Discours. S’il le trouve—c’est pas encore fait—cela va aller tout seul. Watch out alors la gang à Couillard !

  • Robert J. Lachance Répondre

    29 octobre 2015

    Refonder le PQ ou le refondre ?
    Refonder, c’est reconstruire sur de nouvelles valeurs, définir de nouvelles valeurs. Marie-Éva de Villiers.
    Refondre, c’est fondre à nouveau; remanier, mettre à jour.
    Option nationale à entrepris cette semaine de refonder le mouvement indépendantiste. Sol Zanetti, son chef, s’explique dans Le journal de Montréal du lundi 26 octobre.
    http://www.journaldemontreal.com/2015/10/26/des-ruines-a-la-refondation
    Le même jour, dans le même journal, Joseph Facal traite d’Une véritable refondation.
    http://www.journaldemontreal.com/2015/10/26/une-veritable-refondation
    Il me semble appeler à une refondation du mouvement indépendantiste plutôt que du seul PQ, incluant en passant la disparition du Bloc.
    Il me faudrait réécouter les discours de lancement de campagne et de la victoire de Pierre Karl Péladeau. J’en ai retenu sa préoccupation pour la justice. Qu’en était-il d’une volonté et d’un plan pour regrouper sous sa carotte ou sa férule !

  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    28 octobre 2015

    bonjour,
    Biensûr qu'il faut une certaine union et il faut pouvoir être capable de mettre de l'eau dans son vin sur une base individuelle.
    Là ou je ne suis pas d'accord, c'est qu'il faille garder les partis intacts et seulement les assembler en Bloc, former une genre de société indépendantiste anarchique.
    Quelle genre de crédibilité auraient les autres partis qui ne sont pas vraiement indépendantistes comme QS et la CAQ s'il abandonnaient leur vision pour se rallier è leur adversaire, soit le PQ?
    Quel genre de crédibilité, de poids aurait le Prti de Mme david, qui a classé PKP comme un être infréquentable, voire raciste ou xénophobe? QS se nourrit de se genre de discours...
    Et que dire d'Option nationale pour qui l'indépendance ne se fait jamais assez vite, et dont la plupart des membres sont très jeunes, et par conséquent manquent d'assurance et d'expérience?
    De plus, un parti pourrait se dire prêt à collaborer un jour et le suivant se désengager, à cause que l'option souverainiste ne serait pas assez à gauche ou à droite. donc des pouignards dans le dos à prévoir.
    ( D'ailleurs, à quoi servent de garder en vie des partis qui existent à cause de la fédération autre que pour des coups bas...?)
    Dans mon esprit, il ne fait aucun doute que plus les raisons pour faire l'indépendance se révèleront d'elles-même avec le temps, moins les partis qui mettent autre chose que le pays avant l'idéologie auront d'appuis. Je ne sais pas si ce sera le PQ qui sera LE parti, mais il est primordial selon moi que le changement aussi radical que demande l'indépendance se fasse dans une structure unique, sans ambiguités et avec une structure plutôt verticale (style "général avec son armée").
    la méthode diplomatique a déja été essayée sans succès avec les référendums.