Sauver les meubles

Indépendance - le peuple québécois s'approche toujours davantage du but!


Puisque le Parti québécois n’a jamais été indépendantiste, la stratégie actuellement proposée par madame Pauline Marois n’a rien d’étonnant, encore moins de scandaleux. Elle est adéquate à la situation actuelle. Elle s’inscrit parfaitement dans la logique de ce Parti qui n’a jamais eu d’autre objectif que de réformer le Canada pour que le Québec puisse y trouver son compte. Seule varie la grandeur des exigences, selon le rapport de force, réel ou imaginé, existant entre les deux entités.
Suite au prodigieux développement de la société québécoise au cours des années 1960, effets conjugués de la Révolution tranquille et de la montée fulgurante du mouvement indépendantiste, René Lévesque a cru possible de revendiquer du Canada qu’il s’associe à son projet de doter le Québec d’un État quasi souverain. Ainsi, dès le départ, le fondateur du Parti québécois, issu du Mouvement Souveraineté-Association, ne voit pas dans l’indépendance politique du Québec la source du pouvoir du peuple québécois, mais il fait de l’association avec l’État canadien la garantie d’un exercice viable de sa souveraineté.
La suite de l’histoire a démontré que René Lévesque avait mal évalué la situation. Les détenteurs du pouvoir canadien, ceux qui possèdent ou contrôlent la richesse du Canada d’un océan à l’autre, n’avaient hier, pas plus qu’aujourd’hui, le moindre intérêt à un changement constitutionnel qui limiterait leurs pouvoirs. Aussi, cette classe dominante par l’intermédiaire de toutes les instances politiques qu’elle contrôle, tant au Québec qu’au Canada, ne pouvait qu’opposer une fin de non-recevoir au projet de souveraineté-association. Ce qu’elle fit avec succès à l’occasion du référendum de 1980, répétant l’opération à celui de 1995, pour les mêmes raisons, pouvant parfaitement mener à bien ses politiques dans tous les domaines, sans un encombrant partenariat avec le Québec.
La nation québécoise n’a, depuis, cessé de subir les effets néfastes de cette prétention de René Lévesque et de ses successeurs de soumettre notre nécessaire accession à l’indépendance politique au bon vouloir d’une instance qui échappe depuis toujours à notre contrôle. Une instance qui, inversement, de son lieu précis et tout-puissant contrôle l’existence politique, économique, sociale et culturelle de notre société. Aujourd’hui plus que jamais.
Si bien que madame Marois en est réduite à tenter de sauver les meubles, en cette période de notre histoire nationale où les forces conjuguées politiques et économiques des fédéralistes canadiens et québécois, sous la conduite du Parti libéral de Jean Charest, s’appliquent à détruire avec une détermination manifestement meurtrière les institutions économiques, sociales et culturelles qui ont assuré jusqu’à maintenant la survie et, parfois, un certain épanouissement de la nation québécoise.
Puisqu’il n’a pas été fondé dans ce but, le Parti québécois ne réalisera pas l’indépendance. C’est toutefois le Parti qui sert le mieux les intérêts du Québec à l’intérieur de la Fédération canadienne. Les indépendantistes ne doivent donc rien attendre de plus de lui. Ils doivent mener le combat en dehors de ses rangs, tout en le considérant comme leur meilleur allié.
C’est en ce moment un impératif catégorique.
***
Andrée Ferretti, écrivaine
Brigham, le 11 juin 2009

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Andrée Ferretti124 articles

  • 119 688

"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2009

    À Gébé Tremblay
    «Nul ne peut prétendre que Québec Solidaire n’est déjà pas un parti souverainiste»
    Le PQ cherche a essayé de faire la souveraineté «par en haut» avec des tractations au sommet comme l'entente PQ-BQ-ADQ de 1995 et la «négociations d'une nouvelle entente» de 1980.
    Il tente aujourd'hui de la faire «par la bande»en adoptant une orientation autonomiste avec la prétendue «gouvernance souverainiste» et les éventuels référendums sectoriels.
    Québec Solidaire propose de faire l'indépendance «par la base»«en mobilisant la population» sur un projet défini démocratiquement ; d'où l'assemblée constituante autour de l'idée que «Un autre Québec est possible» et que la souveraineté doit servir à «changer la société» et non simplement à rapatrier des pouvoirs d'Ottawa vers Québec pour continuer à faire la même chose et qu'on a maintes fois appelé la «souveraineté coquille-vide» du PQ.
    Si le PQ a perdu ses deux référendums, c'est à cause d'une fort vicieuse lacune de mobilisaition et de l'échec prévisible de sa stratégie du «pays comme les autres» et des tractations au sommet, pendant que la population reste «passive» ou en attente d'un sauveur.
    Si ce n'est pas encore clair que QS représente l'alternative rationnelle pour les souverainistes et les indépendantistes, (sauf les racistes et les revanchards du PI)l'adoption de la première section du programme de cet automne devrait régler la question.
    Je vous laisse ne lien la position actuelle de Québec Solidaire sur la question nationale.
    Mais nul ne pourra prétendre, tel que le fait le PI que Québec Solidaire n’est d'ores et déjà un parti souverainiste, à moins d’être soit démagogue, soit très mal informé ou de très mauvaise foi.
    «La liberté ne procède pas de la seule ratification d’une entente constitutionnelle intervenue entre deux États, mais de la lutte pour la libération du peuple de la violence économique et de la prison de la pauvreté»
    _______________________
    Christian Montmarquette
    Membre de Québec solidaire
    Militant pour l'éradication de la pauvreté et l'indépendance du Québec
    Courriel : chmontmarquette@yahoo.fr
    Références :
    7.1 RÉALISATION DE LA SOUVERAINETÉ
    Voir l'article 7 du programme au lien ci-dessous :
    ENGAGEMENTS 2008 DE QUÉBEC SOLIDAIRE
    Vive le Québec libre... Quelle liberté ?
    QS

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2009

    2) Qu’un gouvernement du PQ, élabore une constitution québécoise qui déclare que désormais ; la langue, la culture et l’immigration sont exercés uniquement par l’état québécois.(Denis Julien de Lotbinière)
    Les déclarations et chartes ne nous mèneront nulle-part. Ce sont des actions qu'il faut.
    Ce que le PQ n'a jamais fait au pouvoir mais devrait faire c'est précisément exercer la culture, la langue, l'histoire, et donc l'éducation nationale.
    On ne défend pas une langue par une charte, mais en l'exercant, en lui donnant tous les moyens et privilèges pour sa créativité.
    C'est sur ce terrain, au Québec, que le PQ doit confronter activement et concrètement l'ingérance du fédéral. Toutes les ressources nécessaires doivent être déployées à contredire le discours fédéral multiculturel au Québec. La crise doit se faire ICI, pas à Ottawa.
    Le PQ au pouvoir ne fait rien de celà. Pire, il collabore au contrôle social pour l'imposition de l'idéologie multiculturaliste pluraliste. La dénationalisation.
    Les demandes à Ottawa et les référendums sectoriels seront des diversions afin que se poursuive cette dénationalisation ici dans et par nos institutions.
    Désolé, M. Montmarquette, mais tout ce que je vois chez Québec Solidaire et dont le récent discours de Françoise David aux IPSO m'a confirmé, est que son seul but pour un État indépendant est de simplement remplacer le contrôle social multiculturaliste libéral actuel par son propre controle social multiculturaliste socialiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2009

    Très Chère Andrée Ferretti,
    Quelle bonne synthèse d'une logique implaccable avec une très bonne lecture du chemin parcouru depuis les cinquante dernières années et des perspectives d'avenir basées sur une vérité:
    La souveraineté viendra ultimement de l'éducation politique du peuple qui l'exigera et non des voeux pieux d'un parti politique qui néglige l'éducation politique du peuple pour des priorités de prise du pouvoir.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    11 juin 2009

    J'aime lire ce que vous écrivez, Monsieur Bergeron,elle permet en effet de s'appuyer sur le passé pour nous aider à avancer car " un peuple sans Histoire est comme le vent sur l'herbe aux bisons" et évidemment si on ne sait rien, n'importe qui peut venir affirmer tout et son contraire sans que personne ne puisse remettre la vérité à l'endroit .. Tel votre commentaire donnant d'amples explications et en particulier concernant les écoles catholiques et protestantes.. Qui le sait encore aujourd'hui ? Pourtant si le peuple Canadien Français a résisté c'est bien parce qu'il était Français et Catholique . Ce sont ces deux liens là très puissants, qui ont été sa force au moment où il s'est retrouvé seul face à l'adversité ..
    Quant au P.Q c'est intéressant de comprendre qu'il n'y a sans doute pas à en attendre qu'il veuille faire l'indépendance, mais c'est certain que c'est un partenaire privilégié qui a entre les mains la possiblité d'imposer une Constitution québécoise légitime. Cela ferait hautement avancer les choses s'il allait dans ce sens et cela en effet vous rendrait tous plus "confortables" sur votre propre sol en permettant une première avancée. En vous lisant vous les Vigiles, on sent très nettement le réveil d'un peuple qui même s'il est resté quelques temps "endormi" désire reprendre son avenir en mains, en tous les cas certains, comme vous, ont fort envie de le secouer ! ... Ne lâchez rien !

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    11 juin 2009

    Mme Ferretti conclut: " Les indépendantistes ne doivent donc rien attendre de plus de lui. Ils doivent mener le combat en dehors de ses rangs, tout en le considérant comme leur meilleur allié."
    En dehors de ses rangs, une avenue claire existe: (Extrait du texte de P.B.)
    Jacques Parizeau a raison!‏
    De : Forum du Québécois (board@forumactif.com)
    Envoyé : 11 juin 2009 16:16:14
    À : info@lequebecois.org
    "... au Réseau de Résistance du Québécois, nous ne croyons pas que le seul prosélytisme sera suffisant pour sortir le Québec des griffes canadiennes. Les stratégies que nous mettons de l’avant consistent à rendre également le Québec de plus en plus inconfortable aux forces fédéralistes. Lorsqu’elles atteignent pleinement leur but, ces stratégies provoquent des crises comme celle, par exemple, qu’il y eut dans le cadre du projet de reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham. Bref, nous faisons tout ce que nous pouvons pour provoquer nos ennemis et les amener sur le terrain de l’affrontement. Car il n’y a que de cette guerre ouverte que le Québec libre pourra émerger."

  • Jacques Bergeron Répondre

    11 juin 2009

    Bien dit Andrée. Celels et ceux qui nous suivront devront essayer de faire mieux que leurs prédécesseurs; ce qui n'est pas certain lorsque nosu analysons les connaissances de l'Histoire des Canadiens-français. Peu de nos compatriotes savent que la SSJB de Montréal est née lors de la révolte des patriotes, et qu'elle atteindra l»'âge respectable de 175 ans.Peu d'indépendantistes savent que notre société nationale fut la gardienne de notre langue et de notre culture,qu'elle fut celle qui,bien antérieurement à la naissance des caisses populaires, fut responsable du développement économique et culturel du Québec.Aujourd'hui, on se rend au Monument national pour écouter nos chanteurs et nos chamnteuses,pour écouter des discours nationalistes tout en ignorant que c'est à cet endroit que furent donné les premiers cours du soir, comme ondisait encore il n'y a pas si longtemps,que c'est au monument national que les Opérettes et les Opéras se donnaient à Montréal,sans oublier que c'est grâce à la SSJB de Montréal que nos concitoyens «Juifs»eurent un endroit(qu'on leur prêtait) pour développer leur culture eux qui sont devenus les ennemis de l'émancipation de noter peuple.Dois-je continuer à décrire l'Histoire de notre peuple que les indépendantistes ne connaissent pas. Combien parmi ces néo-indépendantistes connaissent l'histoire de la «CÉCM» (aujourd'hui la CSDM) cet outil sans lequel nous n'existerions pas. Bien sûr, qu'il fait bon la dénigrer et dénigrer la religion en soutenant que ces edux institutions sont la cause de tous nos maux, alors que sans elles nous ne serions pas là. Combien de nos indépendantistes savent que l'article 93,3 de la constitution , aboli par la grâce de notre gouvernement , a été inscrit dans la constitution grâce à nos curés et à nos évêques qui ont fait inscrire que les «Catholiques» (lire Canadiens-français) avaient droit à leurs écoles au Québec et qu'ils obtinrent ce même succès pour les écoles catholiques de l'Ontario. Combien d'indépendantistes savent que les Protestants (lire les Anglais à cette époque) ont fait inscrire que les protestants, et tous ceux qui n'étaient pas catholiques, devaient inscrire leurs enfants à l'école «protestante»,donc anglaise,obligeant ainsi tous les autres groupes à étudier dans la langue de l'occupant de notre territoire,alors que beaucoup d'indépendantistes croient que «nous», Canadiens-français, refusions d'inscrire ces gens dans nos écoles.Comment, pouvons-nous, avec des gens connaissant si peu leur histoire,au point de la dénigrer et de dénigrer ses instruments,croire qu'ils feront plus que toit et que nous. Allons donc, ma chère Andrée, faisons comme toi et utilisons nos forces, ou ce qu'il en reste, pour sauver ce qu'il est encore possible de sauver, en appuyant le Parti Québécois et le Bloc Québécois, seuls outils déstabilisateurs pouvant faire obstacle aux objectifs des fédéralistes, et de ralentir quelque peu le moment de la disparition d'un peuple, jadis fort et entreprenant, mais incapable de s'affirmer comme peuple indépendant de langue «française» en terre des Amériques. Heureusement que nous nous sommes donnés deux partis indépendantistes, ardents défenseurs de notre langue , de notre culture et du Québec, capables de défendre nos intérêts et ceux du Québec, malgré les nombreux obstacles et les encore plus nombreux scandales des fédéralistes.Malgré tout notre peuple est toujours là, même si parfois il semble «las»! Il est peut-être simplement endormi?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2009

    Voilà la réalité crue!
    Maintenant on fait quoi?
    Que les indépendantistes québécois reprennent résolument le combat pour l'indépendance du Québec de façon courageuse.
    À Pauline Marois et son PQ, je suggère pour la prochaine campagne électorale la proposition suivante:
    1)Qu'elle propose aux québécoises et québécois, un bon gouvernemet basé sur une saine gestion des fonds publics tout en gardant le cap sur l'éventuelle souveraineté.
    2) Qu'un gouvernement du PQ, élabore une constitution québécoise qui déclare que désormais; la langue, la culture et l'immigration sont exercés uniquement par l'état québécois.
    2.a Que cette constitution soit adoptée par l'Assemblée Nationale du Québec.
    3.b Qu'elle soit soumise au peuple québécois par voie référendaire.
    4.c Qu'elle soit proclammée par l'Assemblée Nationale du Québec.
    Elle deviendra alors, une loi constitutionnelle inattaquable en raison de son processus démocratique hautement légitime. Si la Cour Suprême du Canada s'avisait de mettre en doute sa légalité; la Canada serait la risée du monde.
    Bravo madame Ferretti pour votre grande lucidité et surtout la générosité d'avoir écrit ce qui m'apparaît comme une évidence déconcertante.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2009

    Mamdame Ferretti,
    Vous dites :
    «Ce Parti (le PQ) n’a jamais eu d’autre objectif que de réformer le Canada pour que le Québec puisse y trouver son compte».
    - Bingo !
    - Voilà qui est clair !
    Vous êtes dotée, ma chère Andrée, d'un formidable esprit de synthèse ! Même si l'on doit bien reconnaitre que vous être nettement avantagée par vos expériences bien concrètes et votre riche vécu...
    - Nous voilà donc enfin positionnés !
    Mais vous dites aussi...
    «Les indépendantistes ne doivent donc rien attendre de plus de lui (le PQ). Ils doivent mener le combat en dehors de ses rangs, tout en le considérant comme leur meilleur allié».
    Bien j'espère très sincèrement que le congrès de Québec Solidaire de l'automne prochain saura faire de ce parti le porteur le plus crédible de l'indépendance. Car pour ma part, j'estime avoir fait tout en mon pouvoir, et depuis des années, pour qu'il en soit ainsi.
    Espérons que les résultats seront probants.
    …Mais s'il fallait que les indépendantistes soient à nouveau confinés à mouvement, je me demande sincèrement de quelles forces politiques réelles il pourrait disposer pour en venir à ses fins...
    Solidairement,
    _____________________
    Christian Montmarquette
    Membre et militant de Québec Solidaire
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