Congédié après une enquête

Un haut fonctionnaire reçoit 200 000 $ en prime de départ

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Allez donc y comprendre quelque chose

L’ancien patron des contrats informatiques gouvernementaux, suspendu en juin dernier parce qu’il était associé à une enquête de l’UPAC, profitera d’une indemnité de départ de 200 000 $, a appris l’Agence QMI.


Un décret ministériel, inscrit dans la «Gazette officielle» de mercredi, précise que l’ex-patron du Centre de services partagés du Québec (CSPQ), Christian Goulet, recevra dès maintenant «une allocation de départ correspondant à 12 mois de son traitement».


C’est sans compter les trois mois et demi de salaire que M. Goulet a reçu à la suite de sa suspension, qui équivaut à quelque 60 000 $. Il aura occupé ses fonctions au CSPQ pendant seulement trois mois.


Après une carrière chez Bell, M. Goulet avait accédé à la haute fonction publique en février 2014, en tant que président-directeur général de la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA).


Départ du CSPQ


En juin dernier, M. Goulet avait demandé à être relevé de ses fonctions «en raison de développements récents dans une enquête menée par l’UPAC», avait écrit le ministère du Conseil exécutif, dans un communiqué.


Le gouvernement avait acquiescé à cette demande et exigé la tenue d’une enquête administrative sur ses agissements. Le rapport avait été publié le 18 octobre dernier, date de son renvoi.


Dans ce rapport, la firme juriscomptable Quantum concluait que M. Goulet s’était exposé à «plusieurs situations à risque de conflit d’intérêts», notamment parce qu’il avait dû intervenir dans des questions touchant son ex-employeur, Bell Canada. Le fait qu’il possède des actions de Bell et de BCI, deux entreprises susceptibles d’être des fournisseurs du CSPQ, avait également été identifié par la firme externe.


«Nous n’avons aucun indice à l’effet que les interventions de monsieur Goulet aient pu avoir un impact en faveur de Bell», avait toutefois précisé Quantum.


Son droit


Émilie Lord, porte-parole au ministère du Conseil exécutif (MCE), a expliqué à l’Agence QMI que cette allocation «faisait partie de ses conditions de travail, alors il y a droit».


Son contrat précisait également que «pour des raisons de malversation, maladministration, faute lourde ou motif de même gravité», le gouvernement pouvait résilier le contrat «sans préavis ni indemnité». Le MCE a préféré ne pas explorer cette avenue.


La carrière de Christian Goulet au CSPQ


10 avril 2017 : Nommé PDG du CSPQ


28 juin 2017: Suspendu en raison d’une enquête de l’UPAC


19 octobre 2017: Son contrat est résilié par le gouvernement. Un rapport confirme qu’il a été exposé à «plusieurs situations à risque de conflit d’intérêts».