« Après des mois de suspens, les masques tombent. Jamais un comité consultatif n’aura été aussi loin dans ses propositions de privatisation du système de santé. » Réagissant au dépôt du deuxième fascicule du comité consultatif sur l’économie et les finances publiques, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, s’est dite estomaquée.
« En proposant d’appliquer le modèle privé-public du secteur de l’éducation au domaine de la santé, on ouvre toute grande la porte à un système à deux vitesses. Comme l’élève, l’argent suit le patient, qu’il choisisse le secteur privé plutôt que public. Il s’agit d’une attaque sans précédent contre le système de santé public », de s’insurger la dirigeante syndicale.
Des balises pour la privatisation de la santé
La CSN constate que le comité consultatif choisit de présenter le système de santé des Pays-Bas comme l’exemple à suivre en matière de « concurrence encadrée ». Dans ce système, tous les citoyens ont l’obligation de s’assurer contre la maladie auprès d’un assureur privé reconnu par l’État. Selon le groupe d’économistes, la concurrence favoriserait l’émulation et donc une meilleure prestation de soins. « Lorsqu’on lit entre les lignes, il s’agit carrément d’une invitation à ouvrir toute grande la voie à l’assurance privée duplicative », de dénoncer la présidente de la CSN.
La CSN s’inquiète également de la proposition du comité selon laquelle l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux soit mandaté pour réviser le panier de services publics offerts, tel que le préconisait le rapport du Groupe de travail sur le financement du système de santé, présidé par Claude Castonguay. Pourquoi une telle révision dans l’esprit des membres du comité, si ce n’est pour le rationner, d’autant plus que l’assurance privée sera au rendez-vous.
La CSN rappelle que le gouvernement s’est fait élire avec l’engagement de ne pas toucher au système de santé. C’est ce même gouvernement qui a nommé le comité consultatif qui lui fait exactement la recommandation contraire.
Payer plus pour moins
En fin de compte, le citoyen va se retrouver avec moins de services et il va payer plus cher. Le comité consultatif préconise les méthodes les plus régressives, comme les taxes à la consommation ou les tarifications. Dans les deux cas, il recommande que des mesures soient définies pour protéger les citoyens les plus pauvres. Le recours à l’impôt est rejeté, y compris l’idée d’un quatrième palier pour les plus riches. Il s’agit pourtant d’une ponction fiscale beaucoup plus progressive qui tient compte du revenu de chacun.
De plus, toutes les solutions fiscales proposées par le rapport ne sont évaluées qu’à l’aune de leur performance économique sans aucune considération pour l’équité sociale ou le développement durable.
Le pire est à venir
La CSN craint le pire avec la publication du troisième fascicule qui présentera les différentes options retenues par le comité consultatif. En attendant, elle compte faire une analyse beaucoup plus détaillée du deuxième fascicule, particulièrement sur les recommandations en matière de santé.
La Confédération des syndicats nationaux est composée de plus de 2100 syndicats qui regroupent près de 300 000 membres.
Fascicule 2 du comité consultatif sur l’économie et les finances publiques
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