Une minière d’ici est dans l’eau chaude

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Ne jamais oublier que le Canada est un paradis fiscal minier




Une société minière canadienne très active au Québec est soupçonnée d’avoir fait passer des tonnes d’or en contrebande en Afrique en les dissimulant dans des conteneurs transportant du charbon.




La société minière Iamgold est visée au Burkina Faso par une poursuite pour fraude en matière de commercialisation de l’or, blanchiment de capitaux, exportation illégale de déchets dangereux et usage de faux, a annoncé hier le procureur général du pays, Laurent Poda.




Le Burkina Faso, un pays africain de 19 millions d’habitants enclavé en bordure du désert du Sahel, est un des plus pauvres du monde.




Pour éviter de payer




Les autorités burkinabés reprochent à Iamgold d’avoir dissimulé de l’or dans des conteneurs de charbon fin, un résidu de l’exploitation minière, afin d’éviter de payer des redevances dans le pays.




L’or passé en contrebande aurait ensuite été envoyé par train en Côte-d’Ivoire à la fin 2018. Il aurait été saisi alors qu’il était sur le point d’être envoyé au Canada par voie maritime, selon le procureur Poda.




Une société française, Bolloré Transport et Logistics, fait aussi l’objet d’accusations dans ce dossier.




Le procureur Poda a souligné en conférence de presse que les entreprises poursuivies dans cette affaire bénéficiaient de la présomption d’innocence, mais que des « éléments probants » avaient mené au dépôt de la poursuite.




Présente au Québec




La minière Iamgold a son siège social à Toronto, mais elle possède également des bureaux à Longueuil.




Elle exploite au Québec la mine Westwood, à environ 40 km à l’est de Rouyn-Noranda. Elle a également un intérêt dans un projet d’exploration à Monster Lake, au sud-ouest de Chibougamau. Plus de 500 employés travaillaient pour Iamgold au Québec en 2018, selon l’Institut de la statistique du Québec.




La minière n’a pas répondu à plusieurs messages envoyés par notre Bureau d’enquête depuis le début de la semaine. Dans une entrevue en juin à la télé burkinabé, une porte-parole d’Iamgold, Marie Diop, assurait que l’entreprise avait agi de bonne foi dans ce dossier. Selon elle, l’entreprise cherchait tout simplement à minimiser ses pertes en extrayant l’or qui se trouvait dans les résidus de charbon.