Vancouver dit non à un projet de pipeline moins ambitieux qu’Énergie Est

Ce refus de la métropole de la Colombie-Britannique n’a soulevé aucun tollé

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Pourquoi le Québec devrait-il accepter ce qu'il est permis à la Colombie-Britannique de refuser

À l’instar du gouvernement de la Colombie-Britannique, la Ville de Vancouver a décidé de s’opposer fermement au projet de pipeline d’exportation Trans Mountain, qui doit permettre de transporter du pétrole albertain vers la côte ouest. Un geste qui n’a pas provoqué de tollé contrairement au refus d’Énergie Est par les 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Au terme d’une évaluation de deux ans du projet d’expansion du transport de pétrole brut de la pétrolière Kinder Morgan, Vancouver a demandé vendredi dernier à l’Office national de l’énergie (ONE) « de ne pas recommander l’approbation » du projet au gouvernement Trudeau.

Le projet Trans Mountain prévoit la construction d’un pipeline qui permettrait de faire passer la capacité quotidienne de transport de pétrole albertain de 300 000 à 890 000 barils. Ce projet est donc moins ambitieux que le projet Énergie Est, de TransCanada. Il est aussi moins long, puisque le pipeline aurait une longueur d’environ 1000 kilomètres, contre 4600 kilomètres pour Énergie Est.

Arguments similaires

Fait à noter, plusieurs des arguments évoqués par la grande ville de la côte ouest canadienne rejoignent ceux soulevés par la Communauté métropolitaine de Montréal. Le plaidoyer livré devant les commissaires de l’ONE fait ainsi état des « risques » liés à un déversement de pétrole des sables bitumineux pour les cours d’eau traversés par le futur pipeline.

Ce projet signifierait également une augmentation significative du trafic de pétroliers dans le secteur de Vancouver. La Ville insiste d’ailleurs sur les risques qui seraient assumés par les autorités municipales et les citoyens en cas de déversement, faisant valoir que les retombées économiques ne font pas le poids face à ces risques.

Selon ce qu’a également souligné l’avocat représentant Vancouver lors des plaidoiries finales devant l’Office national de l’énergie, John Hunter, Kinder Morgan n’a pas suffisamment collaboré avec la Ville, en plus de ne pas la rassurer quant aux risques environnementaux de son projet. Un aspect soulevé également par le président de la CMM, Denis Coderre, qui a carrément accusé TransCanada d’être « arrogante » dans sa gestion du projet Énergie Est. La pétrolière n’a pas participé aux audiences de la CMM.

Aucun tollé

Toujours à l’instar de la CMM, Vancouver a avancé la nécessité de tenir compte de la lutte contre les bouleversements climatiques. Dans ce contexte, elle estime que « les niveaux de production des sables bitumineux vont bientôt plafonner, pour ensuite décliner ». La Ville en conclut qu’il n’est donc pas nécessaire d’accroître la capacité de transport par pipeline.

Vancouver a enfin souligné les résultats d’un sondage mené auprès de 5000 personnes et qui indique que 80 % des répondants s’opposent au projet de Kinder Morgan. Un tel sondage a été mené par la CMM à l’automne 2015. Quelque 94 % des 4000 répondants ont rejeté le projet.


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