Ça y est, on déconfine ! Vraiment ?

38b8d70e170aef66392ebc4bb34eab79

Le passeport vaccinal : « On ne saurait consentir à sa pérennisation sans reconnaître qu’il impose un nouveau modèle de société, fondé sur un contrôle social permanent, où chacun surveille tout le monde, et tout le monde surveille chacun »


Ça y est, on déconfine ! Le plan est établi, la marche à suivre est claire, d’ici un peu plus d’un mois, les Québécois reprendront globalement une vie normale.


Il était temps, naturellement. C’était devenu une question de santé publique, pour le dire avec le vocabulaire de notre époque. Car on n’enferme pas une population chez elle contre son gré sans qu’elle devienne folle, sans qu’elle s’empâte physiquement, existentiellement et spirituellement.


La vie humaine est une vie sociale, et celui qui fuit les autres, à moins d’être un moine ou un ermite, est condamné à se disloquer intérieurement, à mourir de l’âme.


Libertés


Mais est-ce que ça y est vraiment ?


Je ne veux pas faire le pessimiste, mais on est en droit de se demander quelles sont les séquelles de la pandémie dans l’organisation sociale et nos mentalités.


Nos libertés sont de plus en plus considérées comme des privilèges accordés à la population quand la situation sanitaire le permet.


Et une partie de la population s’est habituée à ce nouveau régime de droit qui ne dit pas son nom. Elle s’accro-che aux saintes mesures sanitaires comme autrefois les bigots et les bigotes s’accrochaient à leur chapelet.








Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.





Sortir de la pandémie n’est pas qu’une question politique, mais c’en est aussi une.


Je m’explique : une société fait des choix collectifs. Vivre avec le virus, après avoir appris à s’y adapter, en est un.


De ce point de vue, les manifestations anti-mesures sanitaires sont moins absurdes qu’on le dit. Certes, elles sont brutales, chaotiques, propres à tous les débordements, mais elles canalisent une colère populaire, même si elles n’en canalisent qu’une partie. On ne lutte évidemment pas contre un virus en jouant du klaxon. Mais on envoie le signal qu’on doit changer notre approche de la gestion de la pandémie.


Quand Christian Dubé affirme que le passeport vaccinal est là pour rester, il faut lui demander : pour combien de temps ?


Qu’il s’agisse d’un instrument exceptionnel pour sortir de la crise et pousser la population à la vaccination, bien des gens l’ont accepté.


Mais on ne saurait consentir à sa pérennisation sans reconnaître qu’il impose un nouveau modèle de société, fondé sur un contrôle social permanent, où chacun surveille tout le monde, et tout le monde surveille chacun.  






Passeport


Et ne nous faisons pas d’illusion : ce passeport pourrait bien, s’il perdure, se voir confier d’autres fonctions. Qu’on ne voie pas, dans cette inquiétude, la moindre trace de complotisme. Je dis simplement que les outils sont faits pour servir et que les gouvernements n’aiment pas se dessaisir de pouvoirs qu’une crise leur permet d’obtenir.


Le Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon a raison de remettre en question cet outil plus inquiétant qu’il n’y paraît. À tout le moins, à court terme, il faut contraindre le gouvernement à soumettre la reconduction de ce passeport à l’Assemblée nationale sur une base régulière. 


C’est même urgent.











-->