PARTI CONSERVATEUR DU CANADA

Jean Charest peut-il encore espérer l’emporter?

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Le scénario de l'horreur : Charest contre Trudeau en 2025


« J’ai gagné des sondages et perdu des élections. J’ai perdu des sondages et gagné des élections. »


Il y a quelque chose d’incongru dans les efforts de Jean Charest pour dissiper l’impression que son aventure au Parti conservateur est condamnée d’avance.


Quand une campagne a le vent dans les voiles, pas besoin de rectifier les perceptions.


Jean Charest n’a jamais eu la naïveté de penser que la course à la direction du PCC serait une partie de plaisir. Mais les foules enthousiastes qu’attire son adversaire Pierre Poilièvre ont de quoi déstabiliser.


Et pourtant, l’équipe Charest n’a pas tort de dire que rien n’est joué.


Tous égaux


Si les conservateurs choisissaient leur chef par le biais d’un membre, un vote, Jean Charest n’aurait à peu près aucune chance.


Or ce n’est pas le cas. Chaque circonscription du pays a le même poids, peu importe le nombre de membres. C’est ainsi que même si Pierre Poilièvre gagne 85 % des comtés en Alberta, Saskatchewan et Manitoba, il aura tout de même moins de points en vue de la victoire que si Jean Charest en récolte 50 % au Québec et en Atlantique !


C’est donc dire que la course se décidera en Ontario et en Colombie-Britannique, où l’allégeance des camps est plus diffuse.


Surtout, c’est un vote préférentiel, il faut donc aller chercher les deuxièmes choix de ses adversaires. Et ils sont nombreux !


C’est là que Jean Charest espère que sa feuille de route, son message rassurant, son jeu d’équilibre feront pencher la balance en sa faveur.


À moins que la cavale menée par Pierre Poilièvre contre l’inflation, l’impossible accès à la propriété, ne convainque les réfractaires de jouer le tout pour le tout. À ce chapitre, il faut admettre que la hausse des taux d’intérêt qui se poursuivra en juin et en juillet joue en faveur de sa campagne anti-establishment.


Le Joker


À vrai dire, on peut bien se lancer dans toutes les conjonctures imaginables, l’issue de la course risque de reposer sur celui dont on parle le moins au Québec, Patrick Brown.


Ancien chef conservateur en Ontario, forcé de démissionner pour une affaire d’inconduite sexuelle, puis maire de Brampton en croisade contre la loi 21, il est un redoutable adversaire.


Or, cet organisateur hors pair mène une campagne discrète, à l’abri de la loupe médiatique. Raflera-t-il l’Ontario ? Consolidera-t-il le vote des communautés culturelles des banlieues de Toronto et Vancouver ? Coiffera-t-il Jean Charest au premier tour de scrutin ? S’il y arrive troisième, où iront ses appuis ?


Ces calculs obsèdent les organisateurs de chaque camp. Car, objectivement, nul n’a de vraie réponse à la question essentielle : qui vend le plus de cartes de membre sur le terrain.


Finalement, tout ce qu’on voit en ce moment, c’est la bataille des perceptions. Or c’est à l’abri des regards que se mène cette guerre pour l’âme du Parti conservateur.


Voilà pourquoi, malgré les apparences, Jean Charest continue de se battre.











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