En novembre 2013, je faisais sur ce blogue le récit de cette rocambolesque affaire mettant en scène un informateur de la SQ ayant changé d’identité et qui était à la tête d’une entreprise suspectée d’une fraude de 30 millions de dollars.
J’y expliquais que non seulement la SQ ne pouvait ignorer ce que faisait son ancien informateur, mais qu’en plus un membre haut placé de ce service était alors en contact avec l’informateur en question et participait à des rencontres qui ressemblaient étrangement à des activités de financement.
Je terminais l’article en expliquant que ce dossier risquait d’aller loin et voici que cette semaine un avocat, Gilles Daudelin, vient d’envoyer à la SQ, la GRC, la société KPMG, le ministère de la justice, ainsi qu’à près de trente personnes, dont Lise Thériault et des agents de la SQ et de la GRC, une mise en demeure les sommant de payer sous dix jours la somme de 70 millions de dollars ou trouver dans ce délai un arrangement avec les parties.
L’histoire de cette escroquerie montée sous le couvert de la société Onco Pétroleum par Carl Gagnon, sous l’identité de Robert Vannier, tient pratiquement du roman policier, sauf qu’ici tout semble indiquer que ce sont les policiers qui ont laissé commettre une escroquerie de 30 millions de dollars au préjudice de 1400 victimes.
Le document de mise en demeure est très explicite sur le fait que la GRC, ses dirigeants et certains policiers, savaient parfaitement ce que tramait leur ancien informateur et non seulement rien n’aurait été fait pour empêcher l’escroquerie, mais qui plus est, il est avancé dans le document de M. Daudelin qu’aucune enquête n’aurait été faite, ni par la GRC, ni par la SQ.
La SQ est d’ailleurs accusée d’avoir aidé Carl Gagnon à changer d’identité malgré les difficultés rencontrées par ce dernier dans ces démarches pour ce faire.
Au delà de ce dossier qui traine depuis plus de dix et qui n’aurait jamais vu le jour si des plaintes déposées aux Etats-Unis n’avaient amenées le FBI à s’y intéresser et procéder, lui, à des arrestations, c’est toute la mécanique secrète de la gestion des informateurs à la SQ qui pourrait être ébranlée par les révélations de certains protagonistes de l’affaire et des victimes de l’informateur Gagnon/vannier.
Un trou de plus dans la barque de la SQ, qui semble rester à flot contre vents et marées, par la seule volonté de ceux et celles qui cherchent à protéger le système contre l’indispensable devoir de vérité et de transparence que l’on doit aux citoyens.
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