Élu sans interruption depuis 25 ans, Geoffrey Kelley ne sollicitera pas de nouveau mandat pour le Parti libéral du Québec (PLQ). La nouvelle du départ du ministre responsable des Affaires autochtones devait être annoncée dans les deux prochaines semaines.
Selon les informations obtenues par La Presse, le PLQ souhaite pouvoir annoncer de nouveaux candidats à son conseil général du début de juin. Pour y arriver, les stratèges libéraux souhaitaient pouvoir évacuer la liste des départs avant. Outre M. Kelley, c'est plus connu, Laurent Lessard annoncera aussi sous peu qu'il ne sollicitera pas les électeurs aux élections générales du 1er octobre. Il apparaît aussi clairement que Pierre Paradis, durement éprouvé par une commotion cérébrale et absent de l'Assemblée nationale depuis plus d'un an, ne sollicitera pas non plus un autre mandat.
Porte-parole de M. Kelley, Chantale Gauvin n'a pas voulu « confirmer ni infirmer » les intentions de son patron.
Jacques-Cartier, que représente M. Kelley depuis 1994, est une circonscription sûre pour le PLQ. Pas moins de 85 % des électeurs ont voté libéral en 2014 ; c'était 73 % en 2012.
Seul changement d'allégeance : la circonscription avait voté en 1989 pour Neil Cameron, le candidat d'Égalité Québec (sa majorité avait été de 800 voix).
Dans un passé récent, le député Kelley n'a pas caché qu'il souhaiterait que son fils, Gregory, puisse lui succéder comme député dans Jacques-Cartier. Un scénario improbable, confie-t-on du côté du PLQ, puisque de nombreux candidats seront sur les rangs. Gregory Kelley est chef de cabinet adjoint de Kathleen Weil. Il est responsable du secrétariat à la communauté anglophone, de création récente.
Avant d'être élu député, Geoffrey Kelley avait passé quatre années au cabinet du ministre Claude Ryan, qui avait été responsable de la Charte de la langue française. Il l'avait suivi à la Sécurité publique, puis pendant neuf mois, il était devenu directeur de cabinet de Monique Gagnon-Tremblay, présidente du Conseil du trésor.
Avant de travailler avec Claude Ryan, Kelley avait été pendant quatre ans directeur des communications et de la recherche à Alliance Québec, groupe de pression important à l'époque pour les droits de la communauté anglophone.
Cultivé, studieux, M. Kelley n'a pas caché récemment qu'un nouveau mandat aurait fait en sorte qu'il aurait passé plus de 30 ans de sa vie professionnelle à Québec ; les déplacements incessants constituent une contrainte importante. Sa conjointe prend cette année sa retraite ; le couple a eu cinq enfants. Il est le frère de Mark Kelley, journaliste-vedette à CBC. Son père Fred Kelley était une institution au Parti libéral du Québec.
Nommé ministre des Affaires autochtones depuis 2005 - hormis les 18 mois du gouvernement Marois -, Kelley avait eu une éclipse au Conseil des ministres sous Jean Charest, dans le gouvernement minoritaire jusqu'en 2011. Comme député, au même titre que la péquiste Véronique Hivon, il avait été l'instigateur de la commission parlementaire itinérante sur l'aide médicale à mourir.
Aux Affaires autochtones, il avait organisé un large sommet réunissant l'ensemble des communautés à Mashteuiatsh en 2006. Kelley a aussi assuré le renouvellement du Fonds de développement autochtone et fait en sorte qu'on tienne compte des communautés lors de la mise en place du Plan Nord sous le gouvernement Charest.
Outre MM. Kelley et Lessard, l'avenir de Rita De Santis, députée de Bourassa-Sauvé, reste en suspens. Elle tenait à se représenter, et le PLQ ne lui donnait pas de date pour tenir son investiture. Maintenant que la permanence est prête à lui donner le feu vert, c'est la députée qui a affirmé être toujours en réflexion. Son passage au sein du Conseil des ministres, comme responsable de la réforme électorale et de la Loi sur l'accès à l'information, s'était mal terminé.