Antiracisme délirant

Le Québec est une société distincte

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Le mot en « N » choque davantage le Canada anglais que le Québec


Encore, mais pour combien de temps ?


Cette réalité qui dure depuis plus de trois siècles et demi, René Lévesque la décrivait dans Option Québec : « Au cœur de notre personnalité se trouve le fait que nous parlons français. Tout le reste en découle et nous y ramène infailliblement. »


Cette démonstration de notre différence culturelle a encore éclaté ces derniers jours. Deux visions s’opposent quant à la censure que les militants racisés et tous ceux qui les appuient exigent dans l’usage du mot « nègre ».


Les anglophones du Canada tout entier adhèrent à la notion de racisme systémique, une position idéologique, et une majorité de francophones au Québec tout en reconnaissant l’existence du racisme rejettent l’épithète « systémique ».


Visions opposées


Le Québec défend une vision du racisme qui se compare davantage à l’esprit français qu’à celui des Anglo-Saxons. Le racisme systémique est une position politique inscrite dans la vision multiculturaliste canadienne par opposition au nationalisme québécois, qui s’affiche désormais aussi comme laïque.


Dans les débats très passionnels actuels, on retrouve le vieil antagonisme anglais français. Tout le Québec officiel dénonce la censure et affirme la primauté de la liberté académique. Ses adversaires anti-nationalistes francophones, anglophones et allophones confortent leur perception caricaturale historique, à savoir que les Québécois étaient, mais demeurent des racistes à l’endroit des immigrants en général.


Ceux qui n’ont plus de mémoire ont oublié un des traits les plus détestables de Pierre Elliott Trudeau, c’est-à-dire son mépris pour les Québécois « un dégueulasse peuple de maîtres chanteurs » qu’il estimait trop mal équipés intellectuellement pour être qualifiés de vrais démocrates.


Les militants racisés ne semblent pas comprendre que le mot « nègre » en français a été sacralisé en quelque sorte par des écrivains francophones. Aimé Césaire est considéré comme le père de la négritude, un courant littéraire incontournable que ma génération a étudié et encensé. De même que les écrits de Léopold Senghor et de René Depestre, les chantres et les guides intellectuels de générations de jeunes Blancs ou Noirs.








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Lutte idéologique


Les militants racisés, tout en dénonçant maintenant Dany Laferrière ou Alain Mabanckou, accablent les « Blancs » intellectuels québécois qui ne font pas de génuflexion devant eux. Ils triomphent sur les tribunes où ils flagellent à gauche comme à droite les Blancs qui refusent de se sentir coupables des ignominies que les esclavagistes et les colonialistes leur ont fait subir. En un sens, aucun Blanc ne trouve grâce à leurs yeux de même que les Noirs qui ne partagent pas leur vision. 


Le combat actuel risque de s’éterniser et de s’enliser si des gens de bonne volonté ne freinent pas la dérive possible des mots et des gestes.


Hélas, Louise Arbour, ex-juge de la Cour suprême, refuse l’argument des Québécois qui dénoncent les concepts américains et canadiens-anglais plaqués sur notre culture. « Ce genre de nombrilisme est incompatible avec l’ouverture nécessaire au foisonnement des idées et à l’évolution d’une culture », écrit-elle dans Le Devoir d’hier.


Il faut donc en conclure qu’aux yeux de l’éminente juriste, les Québécois qui s’opposent au concept de racisme systémique sont de dangereux ennemis du Canada multiculturel et des anti-démocrates. 


En réponse à la question du début de cette chronique, pas pour longtemps !




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