Le Québec prend des forces? Mon oeil!

Tribune libre 2008

Le Bloc serait donc inutile, passé date, non pertinent semblent estimer certains. Venant des adversaires, ça va. C’est de bonne guerre. Mais venant d’anciens bloquistes, bien qu’il ne s’agisse pas de gros canons, cela fait mal. C’est rendre un bien mauvais service au Québec. C’est du bonbon pour les adversaires et aussi pour les entreprises de presse que l’on connaît trop bien qui se font un malin plaisir de tourner et de retourner dans tous les sens ce cadeau inespéré.
Qu’en est-il exactement ? D’abord, le Québec a-t-il pris des forces, en 1982, quand 74 députés libéraux fédéraux du Québec ont voté pour diminuer les pouvoirs de l’Assemblée nationale du Québec lors du rapatriement unilatéral de Trudeau ? Les libéraux ont toujours opté, depuis Trudeau, pour la confrontation avec le Québec. Depuis l’élection de 1984, ils paient pour cela et quand on regarde les sondages actuels, leur cause semble entendue. Grand bien nous fasse.
Les Conservateurs ont eu une approche beaucoup plus pernicieuse, beaucoup plus hypocrite. Ils savent que pour obtenir une majorité, ils doivent recréer la coalition qui avait permis à Brian Mulroney de prendre le pouvoir en 1984. Ils font donc semblant d’être ouvert et de nous faire des concessions. Siège à l’UNESCO ? En fait, ce n’est pas le cas. Nous avons un membre bien minoritaire dans la délégation canadienne. Déséquilibre fiscal réglé ? En fait, non. Il y a bien eu un transfert d’argent mais il s’agit d’un problème récurrent. On a aucunement touché aux structures qui enfantent ce déséquilibre. Le problème est donc toujours aussi criant. Nation québécoise reconnue ? Dans le vocabulaire, oui. Mais il s’agit d’une coquille vide. Il n’y a aucun nouveau pouvoir pour le Québec. C’est du vent. Tout ça nous montre un changement de discours mais ce n’est pas un changement d’attitude. Le Québec se retrouve dans la même posture qu’avec les Libéraux. Il faut être bien naïf pour voir des progrès dans tout cela.
Avez-vous remarqué que ces Libéraux ne critiquent pas les Conservateurs sur tout cela. Ils savent très bien que tous ces bonbons ne signifient absolument rien pour le Québec. Cela ne changera rien pour eux quand ils reprendront le pouvoir. Quant aux Néo-Démocrates, ils sont peut-être encore plus centralisateurs que les Libéraux et s’ils devaient, un jour, se retrouver au pouvoir, nous en verrions de bien belles. La plus grande preuve que ces pseudo concessions conservatrices ne veulent rien dire pour nous, c’est qu’elles n’ont suscité aucune opposition dans le reste du Canada où tout cela semble se résumer à : « Business as usual ».
Non, le Québec ne prend pas de forces. Bien au contraire. Il s’affaiblit même dangereusement parce que les Conservateurs
ont réussi à nous diviser. C’est un risque que nous ne pouvons pas nous permettre. Il y a péril en la demeure, urgence nationale parce que donner une majorité aux Conservateurs, c’est jouer avec notre avenir, c’est courir à la banalisation parce qu’après, il ne se passera plus rien pour le Québec. On est très loin, alors là très loin du « beau risque ». Il faut absolument voter pour le Bloc pour forcer les Conservateurs à mettre de la substance dans tout ce vide qu’ils nous ont offert. Il faut voter pour le Bloc parce que l’expérience nous a appris que les députés qui viennent du Québec et qui sont membres des grands partis fédéraux n’ont jamais vraiment défendus les intérêts supérieurs du Québec.

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Gilles Ouimet66 articles

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Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troupe de théâtre amateur (Troupe Montserrat) depuis 2000. Écriture pour le théâtre, notamment une pièce à l’occasion du centenaire de Mont-Laurier en 1985 (Les Grands d’ici), une autre à l’occasion du 150e anniversaire du soulèvement des Patriotes (Le demi-Lys...et le Lion) en 1987 (prix du public lors du festival de théâtre amateur de Sherbrooke en 1988 et 2e prix au festival canadien de théâtre d’Halifax la même année). En préparation, une pièce sur Louis Riel (La dernière Nuit de Louis Riel). Membre fondateur de la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides. Retraité de l’enseignement depuis 2005.





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3 commentaires

  • Jean-Pierre Plourde Répondre

    21 septembre 2008

    Un commentaire de Jean-Pierre Plourde;
    Le Bloc n'a jamais été aussi essentiel que maintenant!
    Pour maintenir Harper minoritaire, il y a des points majeurs à exploiter. Ils ne sont pas relevés par aucune opposition, je veux parler des coupures de subventions car il n’y a pas que les artistes qui vont en souffrir.
    Commençons par ces derniers;
    1. Les subventions aux artistes ne sont pas une exception.
    Elles sont courantes partout dans le monde, au Canada Anglais, aux États Unis et ailleurs. Ils sont une vitrine sur une communauté et une culture et ces gens le rendent généralement bien;
    Le cirque du soleil en est un très bel exemple;
    Le show à Québec sur les silos du port de M. Lepage en sont un autre, ce show n’aurait jamais eu lieu sans subvention.
    Faire du sport pour les olympiques c’est aussi vivre de son art, pourtant, sans subvention, aucun de ces athlètes ne représenteraient notre pays…
    Le Canada contrôle l’information et s’attaquant aux artistes, il incite les citoyens à se tirer dans le pieds, comme il l’a fait avec le référendum de 1995, à la commission TB et avec l’entrée massive d’immigrants dans Montréal sans encadrement.
    La poussée anti-artistes est à mon avis planifiée.
    2. Voici d’autres coupures non publicisées et bien réelles qui rendent celles faites aux artistes presques marginales.
    Réf. Tiré du Journal les Affaires du 28 juin/4 juillet, page 8. Un résumé de l’article de Alain Duhamel, alain.duhamel@transcontinental.ca. J’accompagne le texte de quelques commentaires de mon cru entre ( ).
    Plusieurs organisations et organismes économiques se voient coupées des subventions essentielles à leur survie et on en parle pas.
    a. La technopole maritime du Québec de Rimouski. La biologie maritine de cette institution représente un créneau en émergence et elle ne peut se passer présentement du financement de l’État. Sa survie est mise en danger. Son mandat est de former une grappe des sciences et technologies de la mer, 1/3 de son financement provenait du fédéral, env. $125,000.
    (Ce n’est pas beaucoup et des observateurs sont unanimes à dire que c’est un secteur de pointe. Le Québec est un pays maritime et il devrait posséder des chantiers maritimes bien vivants, des écoles de formation dans ce domaines et une flotte maritime ce qu’un Québec souverain posséderait. On ne voit pas cela et on fait tout pour ne pas qu’on s’en rende compte…)
    b. À St-Hyacinthe, la Thechnopole agroalimentaire créée en 1993, elle recevait $200,000. “Nous sommes moins dépendants d’un financement fédéral que d’autres organismes, mail il reste un élément essentiel, dit Mario De Tilly, directeur du centre”.
    La Technopole de la Vallée du St-Maurice à de forte chances de cesser ses activités, le 40% provenant du Fédéral sera très difficile à remplacer;
    La technopole de la région de Thetford et le parc biomédical de Sherbrooke, vont se retrouver dans une situation financière fragile.
    Les compressions vont toucher 225 organismes Québécois.
    D’ici 2010, le fédéral réduira de 380 millions de dollars son aide annuelle au développement économique au Québec. Parmi les organismes touchées, il y a aussi, l’Association des manufacturiers d’équipements de transport de véhicules spéciaux, les laboratoires de l’Institut national d’optique.
    Dans le secteur industriel, Aéro Montréal et le centre spécialisé du diamant à Matane, sont parmi ceux-là.
    Mme Carole Voyzelle, présidente de l’Association des parcs de recherche et technopoles du Québec déclare: “Manifestement, le ministre n’a pas évalué les répercussions de sa décision. C’est tout le système québécois d’innovation qui est attaqué!”
    Ma conclusion:
    Pendant que la fédération engrange les milliards de surplus, on coupe généreusement dans ce qui peut représenter une croissance économique, économique et culturelle du Québec.
    Même le gouvernement Charest trouve que cela va trop loin! C’est peu dire!
    Des milliers d’emplois vont être affectés et les citoyens ne sont informés que des coupures marginales aux artistes.
    Les artistes sont le maillon le plus faible des coupures et attaques contre notre société et ils sont délibérément donnés en pâture aux citoyens qui cassent du sucre sur leurs semblables les plus vulnérables.
    Dans le secteur maritime, ce qui se fait dans ce domaine semble se diriger majoritairement vers Terre-Neuve alors que nous devrions être un joueur important dans ce domaine.
    Aucune autre province Canadienne n’abandonnerait son droit de gestion de ses territoires et de ses ressources. C’est ce que s’apprête à faire les Québécois dans l’approche commune sans en être réellement informé, comme en 1949 avec le Labrador. Réveillons-nous, ce n’est pas un jeu.
    Il y a des moyens de contrer les conservateurs!
    Je me permet de rassembler dans mon blogue et dans mon site tout ce qui traite des relations Québec-Ottawa en provenance de plusieurs sources.
    Je vous invite à y jeter un coup d’oeil occasionnel, saglacweb.blogspot.com est alimenté régulièrement de nouveaux textes.
    Merci de votre attention:
    Jean-Pierre Plourde,
    saglac@gmail.com
    Site: saglacweb.com
    Blogue: saglacweb.blogspot.com,
    Réf. POL578-08SEP-COUPURES

  • Archives de Vigile Répondre

    16 septembre 2008

    Les journalistes de Power-Gesca, regardez leur le portrait. Ils ont une face d'envie de brailler tellement ils mentent pour garder leur poste très lucratif d'adversaire de la nation québécoise qui se cherche un pays. Que demander à Desmarais sinon de contrôler l'opinion publique et les élections en faveur de sa fortune. Le Québec, il s'en fout, lui ontarien implanté temporairement ici. Si le Québec s'anglicise il s'en fout encore et fera un journal bilingue pour garder le marché puis peut-être le Montreal Daily plus tard. L'argent, le capital n'a pas d'odeur. Mais pourquoi faut-il acheter un quotidien qui nous méprise?
    Le NPD qui n'a pas pris le pouvoir depuis 50 ans a Ottawa est-il pertinent? Le parti vert qui n'a aucune chance et aucun député est-il pertinent? Les journalistes de Power sont impertinents.

  • Michel Guay Répondre

    16 septembre 2008

    Le Québec recule à très grande vitesse vers l' anglicisation, nous reculons dans chaque ministère qu'envahissent les fédéralistes , nous nous laissons fermer le monde dans tous les domaines et les fonctionnaires fédéraux ne respectent aucunement la loi 101 contre laquelle tous les partis fédéralistes ont votés.
    Votons 100% plour le BLOC