Le parolier Luc Plamondon a raison de dénoncer la « franglification » du français québécois. Ajoutons que les francophones n’ont plus besoin des anglophones pour malmener leur langue. Assistez à un match des Remparts, pour voir : vous entendrez les « speakers » du Colisée « Pepsi » hurler à l’unisson « Make some noise », « deeeefence », et autre mots suavement diphtongués à l’anglaise. Des cris d’encouragement interchangeables avec ceux de n’importe quelle ville anglophone. L’ambiance musicale est aussi exclusivement anglaise. Sauf certains soirs, quand on est très chanceux et qu’on tend l’oreille : on donne alors en pâture aux chialeux comme moi UNE chanson en français. En deux heures.
L’ennui, n’en déplaise à la direction des Remparts, c’est que Québec, pour l’instant, est à 97 % francophone. Il reste à Patrick Roy à en prendre conscience et à l’assumer. Et aux spectateurs, qui sont des milliers chaque soir, à se plaindre quand leur langue se fait mettre en échec. Sinon, si on se fout à ce point du français à Québec, mieux vaut lâcher prise ! Donnons carrément le feu vert aux Remparts pour changer de nom en se rebaptisant les « Ramparts », ce mot que les Anglais ont emprunté aux Français il y a mille ans. Le problème serait réglé. Et pour de bon. Les « Ramparts » cesseraient enfin de se distinguer pour rien de Detroit, New York, Seattle, Toronto et… Montréal, où l’anglais, lors des matchs du Canadien, occupe déjà 85 % de l’espace sonore, chansons comprises…
Jean-François Vallée
Let’s go « Ramparts », let’s go !
Lettre à la direction des Remparts de Québec et à M. Luc Plamondon
Tribune libre 2009
Jean-François Vallée91 articles
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement inf...
Cliquer ici pour plus d'information
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé