Lino Zambito déplore que «le ménage n’a pas été fait» en matière de corruption

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Le ménage ne se fera de sitôt : la CAQ est une création du réseau Desmarais-Sirois-Bouchard


Le témoin vedette de la commission Charbonneau Lino Zambito critique vertement le travail de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et du gouvernement caquiste en matière de lutte contre la corruption, sommant le gouvernement de «se réveiller et faire le ménage» ou passer à «autre chose».


«Je trouve ça très décevant, a tranché l’ex-entrepreneur en entrevue à l’émission Dutrizac de 6 à 9 sur les ondes de QUB radio, aujourd'hui. On est censés ramener la confiance en la justice. La population avait de grandes attentes et on voit que c’est tout en train de finir en queue de poisson.»


Après la démission de son commissaire Robert Lafrenière le jour des élections provinciales, en octobre dernier, l’UPAC a été visée par des allégations de fabrication de preuve et son Escouade de protection de l’intégrité municipale, qui a enquêté pendant cinq ans sur l’implication de la mafia dans le partage illégal de contrats de la Ville de Montréal, a été dissoute.


«Tous les gens qui étaient à la commission Charbonneau [...] c’est du monde qui inspirait confiance. Là, on se retrouve trois ans plus tard, ils ont tous eu des gros postes, ils sont placés partout [...] et il n’y a plus personne qui brandit le petit doigt pour essayer d’enrayer [la corruption]», estime M. Zambito.


Un message à la CAQ


Lino Zambito a également lancé une flèche à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.


«La ministre de la Sécurité doit mettre ses culottes. Soit on donne les outils à l’UPAC pour faire l’ouvrage correctement, soit on ferme ce corps de police là, on prend les 40 millions que l’UPAC coûte par année et [on] les met dans des enquêtes pour régler des viols, des meurtres ou autre chose, parce qu’à un moment donné, il faut arrêter de rire de la population», a dit l’ex-entrepreneur.


Il a souligné que la CAQ avait été élue pour «faire le ménage» mais qu’elle semble plutôt vouloir «mettre le couvercle sur la marmite» de l’UPAC et des années libérales.



https://omny.fm/shows/dutrizac-de-6-a-9/entrevue-avec-lino-zambito?t=0s


Casier judiciaire


Quand on lui a demandé s’il regrettait d’avoir collaboré à la commission Charbonneau, qui lui a valu un casier judiciaire alors que bien des enquêtes n’aboutissent pas, Lino Zambito a tenu son bout.


«Vu mon dossier criminel, je suis à haut risque. Il n’y a pas une compagnie d’assurance qui veut m’assurer, j’ai un fils qui étudie aux États-Unis et je ne peux même pas traverser les lignes pour aller le visiter, a raconté M. Zambito. Oui, c’est cher payé. J’assume, je n’ai aucun problème avec ça et je ne veux pas la sympathie du monde, sauf que je veux dire aux gens qu’on doit se réveiller et faire le ménage.»