M. Harper doit changer

Le Canada doit changer, selon Pratte, s'il veut voir le Québec adhérer à la fédération. "Un travail colossal", conclut-il. Encore un petit effort...


Le Parti conservateur a été reporté au pouvoir. Le premier ministre, Stephen Harper, peut à juste titre se réjouir de cette victoire obtenue à l'issue d'une campagne difficile. Mais il devra aussi tirer des enseignements de ce qui s'est passé au cours des dernières semaines, la majorité qui était à sa portée lui ayant échappé.
Le premier ministre a été victime durant la campagne des mêmes traits de caractère qui lui ont nui dans le passé et que la stratégie conservatrice visait à faire oublier en nous le présentant en bon père de famille. En premier lieu, l'arrogance. Cette arrogance froide qui transformait tout organisme, toute personne osant critiquer le gouvernement en ennemi à abattre. C'est cette attitude qui a empêché les conservateurs de comprendre le tort que leur faisait le dossier de la culture et qui a poussé M. Harper à réagir en s'attaquant aux artistes alors qu'il aurait dû corriger le tir.Le Parti conservateur reste au pouvoir, certes, et il obtient un mandat plus fort que le précédent. Néanmoins, à peine plus du tiers des Canadiens ont voté pour les conservateurs et le pays se retrouve politiquement polarisé et divisé. Cela devrait finir de faire comprendre à M. Harper qu'il doit être à l'écoute de tous les Canadiens plutôt que des seuls groupes d'électeurs qui, selon sa grande stratégie, sont susceptibles de lui donner une majorité.
Le premier ministre devra aussi apprendre à maîtriser la partisanerie excessive qui le caractérise. Cette partisanerie, qui l'a mené à ridiculiser son principal adversaire pendant des mois et jusqu'aux derniers jours de la campagne, dépasse ce que la plupart des Canadiens sont prêts à tolérer.
Le gouvernement conservateur fera face, au cours des prochains mois, à une grave crise économique. M. Harper devra de plus s'assurer que les intérêts du Québec continueront d'être pris en compte au cabinet, bien qu'il n'y ait pas fait les gains qu'il espérait.
La tâche sera complexe et délicate. Le premier ministre ne pourra l'accomplir et conserver l'appui de la population s'il ne change pas radicalement d'approche.
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Alors qu'au début de la campagne, nombreux étaient ceux qui prédisaient la déroute complète, y compris parmi les militants libéraux, Stéphane Dion a mené une bonne campagne, faisant montre d'une énergie que les Canadiens ne lui connaissaient pas. Néanmoins, les résultats d'hier soir sont décevants, le PLC ayant perdu une trentaine de sièges.
M. Dion a traîné le poids de ses erreurs des derniers mois : son incapacité à faire l'unité dans son parti, sa décision de faire d'une nouvelle taxe sur le carbone l'élément central de son programme, ses difficultés à mettre sur pied une organisation efficace sur le terrain.
La question du leadership de M. Dion se posera inévitablement. Toutefois, les libéraux doivent comprendre que leurs difficultés, en particulier au Québec, sont plus profondes que la seule personnalité du chef.
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Au Québec, le Bloc québécois a à nouveau fait la preuve de sa résilience. Cela s'explique par la grande proximité des bloquistes avec la population québécoise et par la solidité du chef Gilles Duceppe. Mais cela vient aussi de l'incapacité des grands partis nationaux à s'enraciner au Québec et à offrir aux Québécois un projet, une vision du Canada qui les séduit. À cet égard, le travail à faire est tout simplement colossal.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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