Mad Max s’accroche après avoir failli tout abandonner

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Le PPC survivra-t-il ?


OTTAWA | Assommé par sa défaite électorale cinglante, Maxime Bernier a sérieusement songé à quitter la vie politique. Le Beauceron en a décidé autrement sur les conseils de sa conjointe, Catherine. Le chef du Parti populaire du Canada ne ferme pas la porte à se présenter ailleurs que dans sa Beauce natale, afin d’espérer regagner un siège à la Chambre des communes le plus vite possible. Au cours de sa première entrevue en français, M. Bernier raconte aussi, la gorge nouée par l’émotion, la soirée électorale.


Vous vous êtes tenus loin des projecteurs depuis votre défaite électorale il y a près d’un mois. Qu’avez-vous fait durant ce temps ?


J’ai pris quelques jours de vacances. Je me suis reposé. Et j’ai pris la décision de continuer de me battre pour mes idées.


Ce n’est donc pas la fin pour votre parti politique ?


Absolument pas. Ça a pris 20 ans et six élections au Parti vert pour obtenir 1,6 % du vote. Nous, nous l’avons fait en un an. On a écrit une page d’histoire. J’aurais aimé gagner. C’est sûr que c’est décevant. Mais nos candidats sont prêts à recommencer la bataille. On va être mieux préparés la prochaine fois.


Durant votre retraite d’un mois, avez-vous songé à abandonner ?


Absolument. J’ai perdu mon siège. Le parti a fait moins bien que ce que prédisaient les sondages. Je me suis demandé si le parti était viable, si on était capables de collecter des fonds pour continuer de bâtir le parti. J’en ai conclu que oui, le parti a un avenir et que ce n’est que le début.


Vous avez représenté les Beaucerons durant 13 ans. Comment avez-vous vécu la soirée électorale ?


Je me doutais qu’il y avait des risques que je perde le comté. Mais ça a été quand même un choc. À tel point que j’ai pensé retourner dans le privé à temps plein.


Qui vous a convaincu de continuer ?


Catherine [sa conjointe]. Elle m’a dit : « Maxime, tu ne seras pas heureux dans un bureau à Montréal ou à Toronto. T’aimes débattre de tes idées. Prends le temps d’y penser. »


Vous acceptez l’étiquette de populiste. Est-ce que les résultats électoraux démontrent que les Canadiens rejettent cette façon de faire ?


Non. Les résultats démontrent que la campagne de salissage du Parti conservateur a fonctionné. L’étiquette de raciste qu’on nous a accolée nous a nui. Nous sommes le seul parti à avoir proposé de baisser les seuils d’immigration. Est-ce qu’on a traité M. Legault de raciste, lui qui suggère de faire la même chose ?


Allez-vous revenir avec l’ensemble de vos propositions tranchées — il préfère le mot « audacieuses » — la prochaine fois ?


Oui. Nous avons les meilleures idées. Plus on va en parler, plus on va avoir d’appuis. Perdre à cause de ses convictions, c’est perdre honorablement. Ce qu’il faut changer, c’est peut-être la façon d’exprimer le message.


Qu’est-ce que vous voulez dire ?


Par exemple, sur l’immigration. Durant les élections, je devais défendre nos positions selon lesquelles nous n’étions pas racistes et xénophobes, à cause de la campagne de salissage du Parti conservateur. La prochaine fois, on va pouvoir en parler non pas sur la défensive, mais sur l’offensive, en expliquant notre démarche.


Insulter Greta, sa pire erreur


Maxime Bernier a l’habitude des déclarations fracassantes. Mais il a dépassé les bornes quelques jours avant le déclenchement des élections lorsqu’il a déclaré que la militante environnementaliste suédoise Greta Thunberg est « mentalement instable ».


Il s’en est excusé deux jours plus tard. M. Bernier considère aujourd’hui cet épisode comme étant sa pire « erreur ».


Rappelons que l’adolescente vit avec le syndrome d’Asperger.


Il songe à se présenter ailleurs qu’en Beauce


Mad Max ne ferme pas la porte à se présenter ailleurs qu’en Beauce si cela lui permet de regagner un siège à la Chambre des communes plus rapidement.


« Actuellement, si on regarde les résultats, où j’ai le plus de chance de gagner, c’est en Beauce. Mais tout est sur la table. Ça pourrait arriver que je me présente à une élection partielle ailleurs au Canada », souligne-t-il.


Maxime Bernier a été chassé de sa terre natale par le conservateur Richard Lehoux, après y avoir régné sans partage depuis 2006.




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