Qu'on le veuille ou pas, Michael Jackson vient de resurgir là où on ne s'y attendait sûrement pas. Nous aurions pu difficilement nous douter que Micheal Jackson avait pu se faire une opinion sur l'indépendance du Québec au moment où sa gloire battait son plein. L'auteur Ian Halperin cite le défunt animateur Ted Blackman qui aurait entendu Jackson discuter avec un journaliste francophone. Jackson aurait affirmé que "le Québec pouvait devenir un autre Paris et qu'à côté, le Canada faisait piètre figure au niveau culturel." Et il lança des "oui" enthousiaste à la perspective de l'indépendance du Québec.
Toujours selon l'auteur, la vedette de la pop aurait voulu acheter un pied-à-terre à Montréal en 2007. Comme Michael Jackson est une légende grand format, tout propos et toute intention qui lui sont attribués sont promis à une certaine résonance. D'ailleurs le livre de Halperin profite déjà de droits de diffusion planétaire.
Les idéateurs du camp fédéraliste diront que le "grand enfant" était naïf. Ils ajouteront que le Québec n'a pas à être un autre Paris mais à être pleinement lui-même, sans complexe, une province à l'avant-garde des nations et en dialogue avec les autres provinces comme avec le monde entier. Il faudra alors se demander qui erre le plus entre les idéateurs fédéralistes et Michal Jackson.
Certes, les idéateurs fédéralistes n'ont pas le nez refait, ni les cheveux défrisés, ni un quadruple lifting. Seulement, et c'est un très important "seulement", ils sont les premiers à croire ce que 85 pour cent des Canadiens et 75 pour cent des Québécois croient: le Canada est le meilleur pays au monde.
Les malins feront des gorges chaudes sur Michael Jackson, cet homme polarisé par sa maladie mentale et sur sa vision de la "province de Québec" transmutée en haute civilisation. On insistera plus que jamais sur le mot "province" car s'il est loisible dans les médias de dire le Manitoba ou la Saskatchewan, la norme dicte de bien spécifier le mot "province" dès qu'on veut désigner le Québec.
On parlera de la folie flamboyante de Michael Jackson alors que nous serions mieux de parler de notre folie ordinaire, bien canadienne, d'un océan à l'autre, une folie qui creuse tellement sa marque que nous aurons tous eu le temps de mourir avant qu'elle ne change de visage. Le Canada est le meilleur pays au monde pense-t-on massivement. Qu'est-ce qui pousse les Canadiens à croire dans une proportion de 85 pour cent que leur pays est le plus supérieur, le plus fondamental, le plus profond, le plus universel, le plus irréfutable? Qu'est-ce qui pousse à croire que la forme particulière du fédéralisme canadien, cette structure interprovinciale qui statue depuis 1982 que le Québec est une province annexée est une formule ultime, un sommet nourri par tout le développement passé de l'humanité et confirmée par tout le développement futur de l'humanité?
Même les commentateurs fédéralistes ont remarqué ce haut pourcentage de citoyens qui répètent le credo selon lequel leur pays est leur meilleur au monde. On peut trouver ailleurs sur la planète des gens qui idéalisent massivement leur pays, en Corée du Nord, dans une moindre mesure en Russie notamment. Sachant que ces pays sont soumis à un quadrillage systématique et idéologique, propulsé d'en haut et repris par toutes les couches de leur société, on comprendra cet assentiment béat. L'absence de sens critique s'explique beaucoup plus mal au Canada, mecque autoproclamée de la chance pour tous sans distinction d'origine et de la conscience libre.
Entre Michael Jackson qui donne au Québec les dimensions spirituelles d'un nouveau Paris et un fédéraliste qui pense que la struture interprovinciae est le flambeau qui illumine notre route, qui est le personnage ridicule au fait? Il y a bien des gens qui n'ont pas un parc d'attraction ni une tente à oxygène pour lit. Cela suffit à les convaincre qu'ils ne sont pas victimes d'immenses déformations de la réalité, préservés de l'incompréhension complète des choses qui ne frappe que les fous.
André Savard
Michael Jackson et l'indépendance
Entre Michael Jackson qui donne au Québec les dimensions spirituelles d'un nouveau Paris et un fédéraliste qui pense que la struture interprovinciale est le flambeau qui illumine notre route, qui est le personnage ridicule au fait?
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6 commentaires
Gaston Boivin Répondre
11 juillet 2009(suite: Deuxième partie d'un commentaire)
...et vive Montréal de plus en plus bilingue, biculturelle, multiethnique et polyglotte,...et vive le Canada et ses subventions et celles des fédéralistes,...et au diable la défense du français et de la nation québécoise à majorité française et de la nation canadienne-française. Ce diable d'homme pouvait bien, comme il l'a fait, assister aux funérailles de Jean Pelletier et souhaiter, lors de la dernière élection fédérale, tel que rapporté le 8 octobre 2008 dans la grosse Presse à Desmarais, avec le maire Gérald Tremblay et le ministre Raymond Bachand (encore lui!) la réélection de monsieur Michael Fortier afin, dans l'éventualité de la réélection d'une majorité conservatrice, qu'il puisse demeurer le responsable de la région de Montréal, ainsi que défendre dans les médias , comme il l'a fait en 2009, James Moore, le ministre de Patrimoine Canada.
En ce qui me concerne, le sieur Rozon aurait mieux fait, comme à l'approche de son adolescence, de continuer à creuser des fosses pour y enterrer les morts, cela aurait pu contribuer à éviter qu'il cherche plutôt à nous enterrer vivants, nous et nos nations(la québécoise à majorité française et la canadienne-française). Et dire que la FTQ, par son Fonds dec solidarité, a consenti, le 2 février 2009, à ce partisan de l'amour monétaire international infini un contrat de financement de 10 millions de dollars pour lui permettre de vendre ses produits à l'international. L'argent n'a pas d'odeurs et cela change le monde! À preuve, constatez par vous-même ce qu'est en train de devenirla FTQ depuis la création de son fonds de solidarité!
Évidemment le festival Juste pour rire est un organisme à but non lucratif, mais il semble qu'il en soit bien autrement pour les entreprises de monsieur Rozon, les Produits Rozon et Rozon Films.
Je voudrais rappeler qu'en février 2002, "Le Québécois Libre"(cf: son numéro 98 du 16 février 2002) a décerné à monsieur Gilbert Rozon l'un de ses trois prix béquilles, savoir la Béquille de bronze.("Les prix Béquilles sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémendant et/ou en obtenant une protection spéciale de l'État, des subventions, des entraves à la compétition, etc., ou en prônant une plus grande intervention de l'État, quelle qu'elle soit. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes comme le font des individus libres et responsables.") Dans ce numéro, "Le Québécois libre" mentionne que, dans les deux années précédant la remise de son prix, le récipiendaire a reçu: 575,000 $ de Patrimoine Canada; 460,000 $ de Travaux publics Canada; 830,000 $ de Développement économique Canada; 95,000 $ du Bureau d'information du Canada; 100,000 $ de la Ville de Montréal; 350,000 $ de la SODEC( Société de développement des entreprises culturelles); 225,000 $ du ministre de la Métropole et des affaires municipales du Québec; 2,000,000 $ de Loto-Québec; 1,500,000 $ de la SEMIQ (Société des évènements majeurs internationaux du Québec); et 6 millions $ en fonds public pour un festival d'humoristes. À mon humble avis, il mériterait , à date, la Béquille d'or pour l'année 2009.
En terminant je voudrais rappeler à certains qui se croient déjà rendu au Paradis dans un espèce de nirvana extra-terrestre, que, parmis les nations , qui se débattent dans leur condition humaine sur terre, toutes ne sont pas égales entre elles puisqu'on refuse à certaines la reconnaissance pour ce qu'elles sont et le droit d'exister pour ce qu'elles sont et de défendre cette existence. Une sorte de purgatoire quoi! Alors à ceux-ci, je dis que lorsque nous serons sortis du purgatoire, nous pourrons commencer à penser au Paradis!
Gaston Boivin Répondre
11 juillet 2009En parlant de Rozon, au rythme où, ces dernières années, il a reçu les subventions de Patrimoine Canada et généralement du gouvernement canadien(Pour la première moitiée de 2009 seulement et ce de façon non exhaustive:1)1 million au Festival Juste pour Rire annoncé par le ministre James Moore, ministre de Parimoine Canada, le tout accordé dans le cadre de Présentation Arts Canada de son ministère,(communiqué du 17 février 2009); 2) 3 millions pour le festival Juste pour Rire, accordé par l'intermédiaire du programme de manifestations touristiques de renom(PTMR)(Cf:Véronique Leduc dans Métro Montréal du 2 juin 2009, laquelle ajoutait:"Mais sans aucun doute, l'initiative la plus importante découlant du montant accordé est le lancement d'un nouveau festival indépendant du festival Juste pour rire et qui combinera danse, musique, théâtre, cirque et comédie.") et des pantins libéraux et fédéralistes, qui nous servent de gouvernement au provincial, le tout sans compter les contrats de publicité( mentionnons à titre d'exemple le contrat du gouvernement du Québec(un investissement de 2,1000,000 dollars pour qu'il présente aux passagers des vols internationaux (95 transporteurs aériens impliqués) des gags humoristiques pour promouvoir et vendre le Québec(communiqué du ministère du tourisme du Québec en date du 14 juin 2009 + un projet pilote autorisé pour,en 2003, présenter en lecture video permanente dans une urgence de Rouen-Noranda des gags de l'émission "Les Gags" (de l'humour Ronzonnien) aux impatients qui attendent dans les salles d'urgence de nos hôpitaux québécois, de quoi assurément,en autant cependant qu'ils aient eu toute leur conscience, contribuer grandement à l'augmentation de leur taux d'adrénaline( on aurait pu même en réanimer quelques uns si certains de ces gags avaient eu pour but caché de promouvoir l'unilinguisme anglais comme langue officielle au Québec,... partout,..du gouvernement aux institutions gouvernementales et aux institutions d'enseignement, avec en plus serment d'allégeance à la reine et au Canada, comprenant en prime le paradis à la fin de nos jours, avec le haut risque cependant d'en achever une partie(cf:la Tribu du Verbe, septembre 2003 qui précise que monsieur Rozon se défend d'avoir voulu faire des sous, prétendant avoir agi bénévolement pour soulager la souffrance humaine mais également qu'à l'époque des pourpalers existaient pour mettre en application ce procédé dans certains hôpitaux du Canada et des Etats-Unis.)( Je doute néammoins un peu du sérieux de cette information tant elle me semble loufoque!)), il peut bien leur faire à tous des mamours, souhaiter que Montréal soit une ville de plus en plus bilingue et biculturelle comme si cela était essentielle, et déclarer, plus ou moins, comme il m'en a donné l'impression le 1er juillet 2009, à l'occasion de la fête du Canada, lors d'une longue entrevue( réalisée en date du 8 juin 2009, dans le cadre de l'émission "Montréal vu par( dans ce cas-ci Gilbert Rozon"))en auto décapotable(qui nous laissait voir en son propriétaire un homme fort détendu et au-dessus de ses affaires) avec un des journalistes de Radio-Canada-Propagande, monsieur Patrice Roy, ainsi que dans ses déclarations aux médias en 2009, que la Conquête c'est passé mode, que l'anglais c'est bien plus mode et que le métissage c'est bien plus beau, (donc son contraire serait comme une sorte de laideur)( dit comme si cela devait être la norme, le non-métissage serait donc comme une sorte de beauté moindre), qu'il faudrait que Montréal soit de plus en plus bilingue et biculturelle pour progresser et ainsi s'internationaliser pour multiplier nos succès (pour faire de plus en plus d'argent,...sans doute?!), et qu'il faudrait également que de plus en plus d'immigrants polyglottes s'y installent (le multiethnisme n'est-ce pas, selon ses dires, la force de Toronto, de façon à ce que montréal devienne le centre internationnal de la création,...
N.B.: premier de 2 envois
Jean-François-le-Québécois Répondre
11 juillet 2009@ M. André Savard:
Sur ce point-là, en tout cas, Michael Jackson n'errait pas du tout. Aucunement!
Voyons ceci de la façon suivante: Jackson, un individu ayant pourtant une connaissance peut-être limitée du monde qui l'entourait, réussissait pourtant à comprendre, très bien, ce que le Rest of Canada, de même que nos pauvres fédéralistes québécois, n'arrivent toujours pas à comprendre! Et ce, en dépit de tant d'évidences!
Archives de Vigile Répondre
11 juillet 2009Je vous cite : « Qu’est-ce qui pousse les Canadiens à croire dans une proportion de 85 pour cent que leur pays est le plus supérieur, le plus fondamental, le plus profond, le plus universel, le plus irréfutable ? »...
Donner dans la territorialité se comparerait à assister à une querelle de gamins défendant leur carré de sable. Il me semble que le monde actuel peut « employer » de meilleure manière la force psychique des gens. Je lis vos chroniques. Et celles de vos collaborateurs. Ce que je déplore est assez simple. On a encore en bouche l'arrière-goût des peuples. On cherche encore à s’opposer aux fascistes, aux capitalistes, aux démocrates. Mais on omet le silence. Toutes ces opinions (post-modernes) démontrent encore une fois ce que souligne Adorno : « L’industrie culturelle fonctionne ». Il est vrai qu’on n'arrête pas le progrès. Mais, un jour (et ce jour n’est pas si loin), il (le progrès) apercevra son reflet dans la glace. Alors là, je n’aimerais assister à sa déchéance qu’afin de vivre un grand moment. Le Québec est pitoyable. Comme le sont les nations à entonner un hymne cacophonique qui n’a rien de commun avec la formidable dissonance qui pourrait nous habiter sans nous asservir. Le Québec? Le Canada? Mon terrain? Tout ça est lassant pour qui a dépassé cette espèce d’excroissance que décrivait déjà dans les années soixante Michel Foucault (l’homme, notre nouvel objet d'étude).
Un peuple se cherche? Ça me fait penser au peuple élu, le peuple d’Israël. Ça fait trente-quatre siècles qu’il cherche un territoire, un lieu, un « home ». Depuis qu’il l’a trouvé (à l’aide des Nations Unies, en mil neuf cent quarante-sept), il se désintègre et s'étiole. Le Québec n’est rien d’autre qu’une idée (comme le sont toutes les nations, haïssables constructions du vingtième siècle) sans arrêt ressassée faute d’amour, de solitaire lucidité. Aimer la vie, c’est s’opposer au peuple pour permettre au singulier de fleurir, c’est contrer le fait social quand celui-ci (lire ici l’état) tue ses enfants au nom des enfants de ses enfants, c’est demeurer aux aguets, savoir (ce qu'on devrait garantir à tous, l’extrême possibilité d’accéder à la beauté et non pas à la luxueuse misère) différencier le leurre du juste...
Pour terminer, on n’entend que ça, aux « nouvelles » : On n’est pas compétitifs! Il faut accroître notre productivité. Je fais du sport (guerre sublimée), je pratique l’hygiène. Ce système dans lequel on vit s’enfle et s’entretient de lui-même et cela, à même la stupidité des gens. Cela dit, il me faut conclure sur l’importance même d’écrire et celui, non moins important, de se taire. Car il est vrai que ce monde fait trop de bruit. Et qu’ainsi, on n’entend pas l’écho de la vérité bien dissimulée dans le silence...
Merci d'écrire...
André Meloche
http://andremeloche.canalblog.com/
Archives de Vigile Répondre
11 juillet 2009Le plus ridicule est Gilbert Rozon lui-même, dans ce cas. Cet être maléfique qui semble s'être donné comme mission d'angliciser Montréal. Cet imbécile qui se plaint que les Québécois "n'ont pas accès à l'anglais" et qui veut y remédier.
J'aurais pourtant aimé le voir mettre autant d'énergie à franciser Toronto, lui qui en a tant pour le bilinguisme.
Mais non, ce sont toujours les mêmes que l'on tente de bilinguiser et d'assimiler, et ce avec l'aide des nôtres consentants.
Bêtise, quand tu nous tiens!
Archives de Vigile Répondre
11 juillet 2009«Entre Michael Jackson qui donne au Québec les dimensions spirituelles d’un nouveau Paris et un fédéraliste qui pense que la struture interprovinciae est le flambeau qui illumine notre route, qui est le personnage ridicule au fait ?»
C'est jackson évidemment. Dailleurs la preuve vient de nous en être donnée une fois de plus ce matin. On apprend en effet sur les ondes de Radio tralala, que Rozon lance un autre festival à Montréal, et que 65% des manifestations de cette nouvelle merveille, seront en anglais. Ho ho ho!