Le débat est relancé sur la validité de la clause dérogatoire préventive à la suite de la déclaration de Justin Trudeau à l’effet que son gouvernement pourrait demander à la Cour suprême de se pencher sur la question de l’utilisation préventive de la clause dérogatoire par le biais d’un renvoi. Piqué au vif, le premier ministre François Legault a déclaré qu’« en voulant affaiblir les capacités de l’Assemblée nationale du Québec, Justin Trudeau veut s’attaquer à la démocratie et au peuple québécois tout entier ».
Rappelons que le gouvernement Legault s’est servi de manière préventive de la clause dérogatoire à deux reprises récemment, une première fois avec la Loi 21 sur la laïcité de l’État, et une deuxième avec la loi 96, soit la réforme de la loi 101 sur la langue française.
En réalité, nous assistons pour une énième fois à une collision frontale entre les droits individuels si chers à Justin Trudeau et à la charte fédérale, et les droits collectifs prônés dans la charte québécoise sur la laïcité de l’État.
En ce qui a trait plus spécifiquement de la clause dérogatoire préventive, c’est le professeur émérite de l’Université Laval, Henri Brun, dans un article publié dans La Presse du 19 janvier 1989 sous le titre « La clause dérogatoire et la paix sociale » qui argue que le recours au « pouvoir de déroger » soustrait simplement une disposition législative à l’interprétation des tribunaux pour lui substituer celle d’un Parlement dans un contexte particulier. Cette disposition fait donc partie de l’équilibre des pouvoirs dans une saine démocratie et assure la suprématie du Parlement sur la cour dans certaines circonstances.
Un argumentaire auquel je me rallie sans réserve. D’ailleurs, n’y-a-t-il pas un vieux proverbe qui dit que « Mieux vaut prévenir que guérir »?
Examen de français écrit en cinquième secondaire
Pour des raisons d’informations eu égard au taux d’échecs élevé à l’examen de français écrit du ministère de l’Éducation de juin 2022, je me suis astreint à lire une dizaine d’articles parmi les médias les plus populaires au Québec. Et, parmi ces articles, tous les médias ont soulevé la pandémie pour justifier en partie ces résultats, disons-le, catastrophiques.
Ma première réaction a été de constater que la pandémie a le dos large. Ma seconde réaction fut de me demander s’il n’y aurait pas d’autres causes justifiant des résultats aussi désastreux. La réponse est oui, et il faut remonter en amont pour mettre le doigt sur le bobo.
Je m’explique. Dans la plupart des curriculum des écoles secondaires, les notions linguistiques, notamment la syntaxe, la grammaire et le lexique, sont au programme des trois premières années du secondaire, et sont à toutes fins pratiques, reléguées sur les tablettes au profit de cours axés sur la littérature en quatrième et cinquième secondaires. Si bien que les élèves de cinquième secondaire sont littéralement perdus lorsque arrive le temps d’écrire un texte en français.
Autre facteur important, je suis d’avis que les professeurs des autres matières où les élèves sont soumis à l’écriture d’un texte, une recherche en histoire ou en géographie par exemple, devraient accorder un pourcentage des points à la qualité du français.
De plus, les enseignants de français auraient avantage à intégrer à une partie de leurs cours la rédaction d’un court texte sur un sujet libre. Et pourquoi pas, pendant cette courte période d’écriture, ranger les tablettes et ressortir des boules à mites les les bonnes vieilles grammaires et les bons vieux dictionnaires? Et enfin, au risque de passer pour un dinosaure, une bonne vieille dictée ferait aussi la job à l’occasion... Après tout, n’est-ce pas en écrivant qu’on apprend à écrire?
Henri Marineau, Québec
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