La demande d’injonction déposée par la Commission scolaire English-Montréal démontre la nécessité d’abolir ce palier de gouvernement de proximité, estime le premier ministre François Legault.
«Est-ce que ça n’ajoute pas des arguments? a-t-il demandé de façon rhétorique mercredi matin. Quand c’est rendu que quelques personnes élues par 17% de la population prennent des décisions qui vont à l’encontre du bien-être de l’ensemble des enfants, je pense qu’on peut se poser des questions.»
La veille, la commission scolaire anglophone English-Montréal s’est adressée à la Cour supérieure pour bloquer le transfert de deux de ses écoles primaire et secondaire à la commission scolaire de la Pointe-de-l’île. Québec a décrété ce transfert en raison d’un manque de classes du côté francophone, tandis que les écoles de langue anglaise sont sous-occupées.
Payés par l’État québécois
M. Legault affirme toutefois ne pas être très surpris de cette décision d’English-Montréal. «Ils semblent très fâchés», a-t-il noté. «Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on a pris cette décision-là. Mais on l’a prise pour l’ensemble des enfants de l’est de Montréal. Et on est confiants de gagner», affirme-t-il.
Après tout, les bâtiments scolaires ont été payés par le gouvernement du Québec, fait remarquer le premier ministre.
La Cour supérieure doit se prononcer jeudi matin sur la demande d’injonction.
Droit des minorités
Dans sa demande d’injonction, English-Montréal affirme que le transfert des écoles contrevient à la section 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui garantit le droit des minorités linguistiques d’être instruites dans leur langue maternelle.
Selon les avocats de la commission scolaire, le transfert ne respecte pas «le droit exclusif de la communauté anglophone de contrôler et de gérer ses installations scolaires».
Signes religieux
Au printemps dernier, la Commission scolaire English-Montréal avait également défié le gouvernement Legautl dans le dossier de la laïcité. Son conseil des commissaires a adopté une résolution qui promettait de ne pas appliquer la loi sur la laïcité, entrée en vigueur à la mi-juin, qui interdit aux nouveaux enseignants de porter un signe religieux.
«S’il y a une personne, qui veut travailler pour nous, qui porte un hijab, une kippa ou une croix, notre plan est d’embaucher la meilleure personne pour la job», avait alors déclaré son porte-parole, Michael J. Cohen.