Maher Bissany n’était pas de bonne humeur, lundi soir à Laval. C’est que ce militant libéral, musulman pratiquant, trouve que son chef, Jean Charest a perdu une belle occasion de se taire en approuvant l’expulsion d’une jeune joueuse de soccer, la fin de semaine dernière lors d’un tournoi à Laval, parce que celle-ci portait un hidjab.
“Nous aurions préféré une autre déclaration. M. Charest ne sait pas vraiment ce que signifie le port du hidjab”, a déclaré M. Bissany.
Donc, le chef libéral a parlé trop vite et… à travers son chapeau.
Mais M. Charest persiste et signe ce matin, réitérant sa position.
Selon M. Charest, c’est une question de règlement, de discipline, d’esprit de corps et de coutumes. Si on pousse un peu les questions à d’autres secteurs, Jean Charest reconnaît que, se basant sur ces critères, il ne serait pas chaud à des accomodements sur l’uniforme des policiers de la SQ, comme cela se fait déjà à la GRC. Terrain glissant.
Cette position est d’autant plus surprenante qu’elle nie le principe même des AR, qui est de faire entorse aux règles, aux coutumes et aux pratiques de la majorité, quand cela n’incommode ni ne heurte personne.
Il faut dire à la décharge de Jean Charest que s’il ne commente pas, Mario Dumont l’accuse de se défiler. Et s’il se prononce, on le lui reproche. Dawned if you do, dawned if you don’t, disent les Anglais.
Mais en commentant intempestivement cette histoire de soccer, M. Charest se trouve à faire exactement ce qu’il reproche à Mario Dumont: faire du cas par cas et monter en épingle des anecdotes.
Jean Charest a pourtant pris la bonne décision en mettant sur pied une commission d’étude sur les AR présidée par Gérard Bouchard et Charles Taylor. Il devrait rappeler l’importance, justement, de garder une vision d’ensemble plutôt que de faire du cas par cas.
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