Projet de loi: les vins québécois doivent être plus accessibles

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Le lobby des nouveaux viticulteurs (Léon Courville, Alfonso Gagliano, Denis Paradis, etc.) est nettement plus influent





Les vins québécois doivent être plus accessibles aux consommateurs, plaide le whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette.


Le gouvernement Couillard ouvrira une première brèche dans le monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ) en permettant au pinard québécois d’être vendu directement dans les épiceries, a révélé hier notre Bureau parlementaire.


Dès la rentrée parlementaire, le ministre des Finances, Carlos Leitao, déposera un projet de loi sur les produits artisanaux. Les vignerons et les producteurs artisanaux du Québec pourront vendre leurs produits directement dans les épiceries et les restaurants sans passer par la SAQ ou son réseau de distribution. L’hydromel, le cidre, le vin de glace et tous les produits fabriqués à partir de fruits sont visés par ces nouvelles dispositions.


Pour le député d’Huntington, qui a beaucoup poussé pour faire avancer ce dossier, l’industrie vinicole québécoise a besoin d’un coup de pouce. «On a d’excellents vins au Québec et il faut les mettre à la disposition des Québécois», plaide M. Billette, qui avait déposé en 2013 un projet de loi sur le sujet qui a inspiré le gouvernement.


À l’heure actuelle, «un vigneron ne peut pas traverser la rue et aller porter ses bouteilles sur les tablettes du Metro ou du IGA d’en face», déplore M. Billette. Mais des vins de l’Australie arrivés en vrac par bateau et embouteillés au Québec sont présents dans les épiceries, insiste-t-il.


« À plat ventre devant les vins importés »


Une situation vivement dénoncée depuis plusieurs années dans l’industrie québécoise.


Léon Courville, vigneron du Domaine Les Brome, ne mâche pas ses mots. «Partout sur la terre, les produits, localement, sont disponibles. Nous autres, on est à plat ventre devant les vins importés, des vins embouteillés au Québec, mais importés en vrac. Ils sont accessibles, alors que les nôtres ne le sont pas!»


Les retombées économiques des vins produits ici sont pourtant supérieures, selon M. Courville. «Les vins québécois, c’est à peu près 6,50 $ de retombées, alors qu’un vin importé, ce n’est pas 0,90 $.»


Un frein au commerce


Au bureau du ministre Leitao, on reconnaît que les règles de distribution existantes constituent un frein au commerce des vins québécois. «Nos démarches visent à aider l’industrie à se développer, donc plus de distribution. Ça permettra de tirer la production vers le haut», précise le chef de cabinet du ministre, Guillaume Caudron.




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