S’il n’en tient qu’à la vérificatrice générale Sheila Fraser – et c’est apparemment le cas – les électeurs n’auront pas le droit de savoir exactement à quoi s’en tenir sur ses conclusions au sujet des dépenses fédérales engagées dans le cadre des sommets du G20/ G8 avant d’aller aux urnes.
Chaque électeur est donc libre de croire ce qu’il veut à ce sujet et chaque chef est libre de présenter sa version de la vérité.
Voici la mienne: Il me semble clair que Mme Fraser a identifié de grosses lacunes dans la gestion de ce dossier par le gouvernement mais presque aussi clair qu’après discussion avec les principaux intéressés, elle a trouvé matière à adoucir ses conclusions originales.
Cela voudrait dire que dans le cours normal des choses, le brouillon qui a coulé aujourd’hui n’aurait jamais vu la lumière du jour et que le verdict officiel de la vérificatrice-générale aurait été nettement moins défavorable au gouvernement que ce que le texte actuel indique.
Si j’ai raison, le refus de Mme Fraser de commenter la véracité des conclusions du document qui circule constitue une injustice à l’égard du Parti conservateur.
Mais si j’ai tort, ce même refus a pour effet de permettre aux conservateurs d’entretenir le doute sur un blâme important de la vérificatrice-générale et de bluffer sur le contenu de son rapport, ce qui constitue une injustice à l’égard des partis d’opposition et surtout un véritable détournement des faits.
Il arrive qu’une approche légaliste aille à l’encontre de l’intérêt public. C’est le cas ici.
Déclaration publique de la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, au sujet des reportages concernant l’audit du Fonds d’infrastructure du G8
Nous ne publierons pas notre rapport d’audit sur le Fonds d’infrastructure du G8, et nous nous abstiendrons de tout commentaire sur le sujet. La Loi sur le vérificateur général nous interdit de présenter des rapports quand le Parlement n’est pas réuni. Le Bureau du vérificateur général du Canada conserve la garde de ses rapports jusqu’à ce que ceux-ci soient remis au président de la Chambre des communes, lequel se charge de les déposer en Chambre.
Je recommande fortement au public d’attendre que la version définitive de notre rapport sur le Fonds d’infrastructure du G8 soit présentée au Parlement et rendue publique.
Nous mettons beaucoup d’effort à préserver le caractère confidentiel de nos rapports jusqu’au moment où ils sont déposés. Il semble qu’une version préliminaire de ce rapport a été rendue publique par une source extérieure au Bureau du vérificateur général. Dans le cours normal d’un audit, nous avons pour pratique de montrer aux ministères et organismes que nous vérifions des versions préliminaires de notre rapport. Cela leur donne la possibilité de confirmer les faits sur lesquels nos conclusions sont fondées, de nous fournir des renseignements supplémentaires s’il y a lieu, et de préparer leurs réponses à nos recommandations. Il arrive que des renseignements supplémentaires nous soient communiqués à cette étape de la confirmation des faits. Seule la version définitive de nos rapports, celle présentée au Parlement, est représentative des constatations et des conclusions d’un audit.
Quand bureaucratie ne rime pas avec intérêt public…
Déclaration publique de la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, au sujet des reportages concernant l’audit du Fonds d’infrastructure du G8
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