Réplique à "Le pays inabouti" de Caroline Moreno

Reprendre le flambeau !

Alors, malgré les apparences, nous ne devons pas cesser d’y croire à ce pays. Et cela n’a rien à voir avec la naïveté ou le jovialisme !

Tribune libre 2009

Madame Moreno,
Permettez-moi un court préalable. Lorsque j’ai lu [votre "lettre à Christian"->16980], juste avant de m’absenter pour la période de NOËl, j’ai eu deux réactions instinctives : vous répondre - alors que je n’en ai pas envie en général – et celle de commencer par Chère Caroline... , ce qui ne m’était pas venu jusqu’ici, car je ne me considérais pas des vôtres dans les textes de vous que j’avais lus à ce jour. À mon sens trop cyniques et trop... suffisants ? Par le ton de cette lettre-ci - et peut-être de fait parce que vous avez utilisé ce genre - vous m’êtes devenue plus proche, même si je ne partage pas tout ce qu’elle exprime. J’adhère en grande partie à votre lecture de la situation et non aux conclusions que vous en tirez. Mais le ton me touche. Et, pardonnez-moi, mais si votre désarroi vous rend touchée et touchante, je m’en réjouis. C’est toujours le cœur qui a touché les Québécois en général. Et la passion. Et si René Lévesque n’avait pas mal lu le résultat du Premier Référendum... S’il n’avait pas changé de discours... Je crois que nous l’avions réélu en avril 1981 pour qu’il reprenne le flambeau !
J’ai aussi compris plusieurs des intervenants qui me désespèrent d’habitude en lisant les réponses à cette – belle ! – lettre. Et je me réjouis de la courte mais vibrante missive de votre correspondant, Christian. J’espère qu’il aura ébranlé, le cas échéant, votre goût de démission. Mais comme un de vos répondants, je ne crois pas le « cas échéant ».
Je m’adresserai ici aussi à Monsieur Archambault. Bien que je trouve généralement ses textes un peu longs - !! – je les trouve toujours éclairants et stimulants. Et je les apprécie. Si j’avais à représenter métaphoriquement l’effet que me font respectivement vos propos - je suis une « tripale » - je dirais que lorsque je termine la lecture des vôtres, Caroline, j’ai l’impression de faire partie d’un petit feu qui lutte pour sa survie et dont les derniers tisons viendraient de recevoir une douche d’eau froide. Alors qu’à la lecture de ceux de Monsieur Archambault, j’ai l’impression qu’un tisonnier agite régulièrement la braise pour que les tisons respirent. Je crois que la plupart de ceux qui écrivent ici font partie des tisons de ce feu québécois qui ne veut pas mourir. Et, avec quelques autres, je crois que votre condamnation à mort de la volonté de survie de notre peuple fait preuve de déception, d’impatience – bien légitime - mais aussi d’un certain orgueil et d’une désespérance qui n’est pas de mise. Après vous, la terre va tourner... Personne d’entre nous ne peut porter un tel jugement. Le peuple québécois s’est souvent réveillé au moment où on le croyait le plus endormi. C’est un somnolent. Ce n’est pas un mourant. Rappelons-nous la bataille pour la Loi 101 ! N’eût été de Camille Laurin, on aurait bien pu alors croire les Québécois amorphes à ce sujet ! Et démissionnaires.
Mais je crois hélas, avec vous et Monsieur Charles Laflamme, que le Québec est bel et bien en danger d’être l’objet d’une invasion armée de domicile – on peut être armé de bien des façons, dont de « gros bidous ». Les propos de ce dernier sur la prise éhontée de pouvoir chez-nous - à maints égards, dont ceux qu’il expose, et dans l’ombre - par les nouveaux rois du Monde m’inquiète. Voire même cette convoitise grandissante des Grands d’ailleurs pour les terrains les meilleurs de Charlevoix... ! Je suis en train de lire J.R.M Sauvé et René Boulanger – La bataille de la mémoire – pour comprendre autrement.
J’ai du mal par contre à saisir les propos de Monsieur Verrier. Il appuie, je crois, votre position si ceux qui souhaitent voir naître le pays ne se tournent pas vers un Parti indépendandiste qui ne serait cependant pas tout à fait celui que vous avez dirigé mais un autre avec à sa tête des personnes qui ne sont pas publiquement identifiées. Par ailleurs, il met en garde contre le danger de quitter sa propre famille politique car : « Démissionner trop hâtivement de sa propre famille politique dans l’urgence qui est la nôtre demande hélas mûre réflexion. » Ce qui m’amène à questionner toutes ces virulentes incitations au rejet du PQ que Jacques Parizeau, lui, le seul vrai du PQ selon certains, ne rejette pourtant pas. Une famille politique étant composée d’humains défaillants, elle ne peut jamais être parfaite. Et je crois encore qu’il faut « faire avec » celle qui nous a donné naissance suite à une union qui n’était pas de tout repos non plus - celle du RIN et du MSA. Les gènes des deux camps l’habitent. Quitte à suivre une thérapie familiale à l’interne. Drastique au besoin ! Des cures de désintox, ça existe !
J’ai par ailleurs moi aussi mieux compris la pensée et la désespérance de Monsieur Turcotte, de Matane, qui s’exprime ici, lui aussi, de façon différente de celle qu’il emploie habituellement. Permettez-moi un parallèle : j’ai, comme votre interlocuteur Christian, une grande sympathie pour la personne et la pensée de Pierre Falardeau et ses œuvres en général. Mais lorsqu’il s’exprime en utilisant insultes, sarcasmes et propos vulgaires, je ne comprends pas qui il espère alors toucher. [Je peux comprendre sa colère – et je suis d’accord avec Monsieur Dominic Desroches que celle-ci est un carburant nécessaire->16138] - mais si le fait de l’exprimer dans ces termes fait en sorte qu’elle frappe un mur comme on dit chez-nous... Le moteur étouffe. Dans certains de vos messages, vous me faisiez, Monsieur Turcotte, le même effet. Je préfère lorsque Falardeau affirme : "Les bœufs sont lents mais la terre est patiente". Je ne sais si vous avez lu [Pierre Vadeboncoeur dans La clé de voûte->15198], qui commence son propos par : "Les trois vertus – foi, espérance et charité – traversent chacune la condition humaine contre toute vraisemblance. Elles vont à contre-courant. Elles remontent du fond du destin. Elles représentent l’anti-destin. (...) Elles s’appellent l’improbable, voire presque l’impossible. Elle s’opposent radicalement à ce qui est quasi inévitable dans la réalité humaine." Alors, malgré les apparences, nous ne devons pas cesser d’y croire à ce pays. Et cela n’a rien à voir avec la naïveté ou le jovialisme !
J’aurais envie de continuer, tellement cet échange – lettre et réponses - m’est apparu en général généreux, respectueux, constructif.
Et j’aurais envie, Caroline, que votre lettre, adaptée et dépouillée de toute trace de mépris envers les nôtres mais non de ses vérités, devienne une Lettre aux Québécois et que plutôt que de conclure au désespoir, elle leur renvoie le questionnement et le choix. Et que tous ici, nous nous chargions de la diffuser, diffuser, diffuser... Contrairement à Monsieur Archambault, de qui je partage souvent la pensée par ailleurs, je crois qu’il est parfois heureux de recevoir un choc. Que quelqu’un nous présente un miroir qui nous interroge...
Merci et, en cette toute fin de 2008, je nous souhaite un Québec plus rapidement que nous n’oserions l’espérer. Et que nous y croyions assez pour trouver enfin, tous ensemble, les meilleurs moyens de l’inciter à naître, d’abord dans le cœur de nos concitoyens.
Je nous souhaite pour cela, encore plus de stratèges et plus de sages-femmes !
Solidairement.


Laissez un commentaire



28 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 janvier 2009

    @ Jean-François
    Vous dites...
    « Puis-je vous dire, ce qui d’après votre humble serviteur, ne fait pas avancer le débat ? C’est quand un participant, sur Vigile, déforme ou cite hors contexte des mots d’un autre contributeur, dans le but d’avoir raison. »
    « Dans le but d'avoir raison ».
    J'aurais cité d'après vous hors contexte vos propos ou je les ai déformé « dans le but d'avoir raison » afin « d’emporter une sorte de compétition oratoire. ». Ce qui ne ferait pas avancer le débat. Vous me faites un procès d'intention ?
    Allons-y pour le procès... J'aimerais comprendre. Qu'est-ce que j'ai déformé « dans le but d'avoir raison » afin « d’emporter une sorte de compétition oratoire. » ? Au risque d'avoir l'air de vouloir avoir « raison », j'aimerais savoir ce qui vous donnerait raison de dire que je serais le seul chercher à connaître la raison qui me donnerait tort. J'agirais ici dans le but d'écraser l'autre. Vraiment !? C'est bien cela que vous voulez dire ? Vous êtes hors de la joute, les autres, moi en l'occurrence, seraient partie d'une joute et je serais l'un de ceux qui désirent « emporter » telle compétition, l'un de ceux qui pour ce faire n'hésitent pas à déformer les affirmations des uns et des autres. Vous, vous exprimez en toute modestie et candeur, et moi, je serais incapable de telle candeur et modestie, je participe aux présents travaux pour gagner quelque chose ou « présenter une thèse ». Vous pas.
    Est-ce que je déforme vos propos ? Si oui, n'avez-vous pas le loisir d'en débattre ? De me corriger ? N'est-ce pas ça débattre ? D'après vous non, ce n'est pas ça, parce que je ne désire que remporter la palme d'une joute... et cela nuit au débat. Ha bon !
    Franchement... je pense être comme vous, de bonne foi, livrant une pensée, exposant des opinions, réagissant à d'autres opinions, pour en débattre. Au risque de me tromper, au risque de faire une bonne performance ou de me planter, ou de me faire planter... Ce qui ne manque pas de survenir.... Il se peut dans la manoeuvre qu'on ne comprenne pas bien, de part et d'autre, le propos de l'autre, voire qu'on le déforme, est-ce pour autant pour « emporter une sorte de compétition oratoire » ? Franchement, je ne crois pas...
    Cela dit, de quoi débattons-nous au juste ? De « Reprendre le flambeau »... si l'on veut être précis... on a ensuite parlé de choc des idées, on a parlé de radicaliser notre action, on a parlé de violence, on a parlé de violence armée, on a parlé de non-violence, et vous avez parlé de vos craintes que la violence canadianisatrice refasse surface, si le passé est garant de l'avenir. J'ai dit que cette crainte n'avait pas lieu d'être, vous m'avez accusé vouloir néantiser vos opinions, cela pour avoir « raison », ce qui nuit au débat. Je dis que vous me faite un procès d'intention. Je ne tiens pas à avoir raison. Je suis comme vous...
    Donc, débattons. Non ? Où en sommes-nous déjà ?

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    10 janvier 2009

    Dans le passé, PET nous a envoyé l'armée. Quand je parlais de zone d'occupation, c'était une figure de style: ils ne nous ont pas reconquis, pour nous occuper à nouveau. Et puis on parlait, en 1970, des forces armées canadiennes; pas de l'armée britannique.
    On parlait de choses qui ne faisaient pas avancer le débat, plus tôt...
    Puis-je vous dire, ce qui d'après votre humble serviteur, ne fait pas avancer le débat? C'est quand un participant, sur Vigile, déforme ou cite hors contexte des mots d'un autre contributeur, dans le but d'avoir raison. Ou de se donner raison, devrais-je, dire, en apparence; la personne qui fait cela, recherche alors un but qui n'est pas de faire évoluer le débat, mais d'emporter une sorte de compétition oratoire.
    Je veux d'emblée m'excuser si mes propos sont froissants; je ne veux offenser, ni manquer de respect à quiconque. Mais je ressentais un besoin d'exprimer que, c'est ça que je perçois, parfois, venant de certains participants.
    Cordialement,
    J-F

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2009

    @ Jean-François
    Vous avez parlé du Canada qui n'a « pas hésité à suspendre nos libertés civiles et à transformer notre métropole en zone d’occupation. » Vous avez ajouté :
    « j’ai une crainte que je pense bien légitime, que le Canada anglais pourrait être tenté de nous refaire le coup, en cas d’un référendum sur la souveraineté gagné. »
    J'ai dit que je ne partageais pas cette crainte. J'ai dit qu'elle n'a pas lieu d'être. J'ai ajouté qu'elle n'apportait rien au débat. Rien qui puisse nous aider à emporter l'adhésion, rien qui puisse nous aider à nous en sortir, parce qu'elle nous enferme dans le cercle vicieux de la violence. C'est une opinion. Mais on peut en débattre. C'est ce que nous faisons, en tout respect. J'ai ajouté que cette crainte existait et qu'il fallait tenter de nous en extraire ou de l'extraire de nous. Parce qu'elle n'a pas lieu d'être. C'est une opinion...

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    8 janvier 2009

    @ Luc Archambault
    Bon. Je vais débuter en vous demandant de respecter, je vous prie, les opinions des autres, sur Vigile, plutôt que de les balayer du revers de la main en disant qu'elles ne contribuent en rien au débat.
    Le débat... un débat, ça se fait à plusieurs. Donc, mes opinions y ont leur place, non? Il ne s'agit pas d'un monologue, ni de la présentation d'une thèse.
    Par ailleurs, est-ce que j'ai dit que je croyais que nous serions littéralement occupés par les forces du ROC, dans un avenir possible? Que les choses prendraient précisément cette forme-là?

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2009

    @ M. Gaston Boivin
    Cher monsieur, je ne crois pas avoir déformé vos propos. Vous avez parlé et « casus belli », ce que vous explicitez fort bien dans votre réponse à mon envoi.
    Quand j'ai dit « Vous dites que le rapatriement unilatéral est un acte de guerre. En fait, vous tentez par là de justifier le recours à la force armée... », je n'ai pas dit autre chose. Mais moins précisément, je vous l'accorde. Et, j'aurais probablement dû formuler la chose sous forme de question... Je reformule...
    « Quand on affirme que le rapatriement unilatéral est une raison pour faire la guerre, un cas de « casus belli », n'est-on pas en train d'affirmer que nous devrions réagir par la guerre ? N'est-on pas en train de donner des raisons à celles et ceux qui disent que nous sommes des pleutres ? »
    En fait, ce que je tente d'argumenter, gauchement je vous l'accorde, et je ne m'accorde aucune autorité pour le faire, mais je suppose que j'en ai... puisque vous le dites, il faut donc comme vous me le suggérez, prendre garde à ce que l'on dit et à la manière dont on le dit, ce que je tente d'argumenter donc, c'est qu’il ne faut pas seulement dire que nous pourrions faire la guerre, que nous sommes en présence de raisons pour la faire, en présence de « casus belli », non pas seulement quand l’armée débarque, mais en tout temps, il ne faudrait pas selon cette logique seulement dire que nous pourrions la faire la guerre, mais que nous choisissons de ne pas la faire, il faut plutôt cesser d'appliquer ici cette logique, celle qui est appliquée ailleurs. Je m'explique.
    Oui, on peut comme vous le faites, parler de « casus belli », on peut affirmer que bien des gestes posés à notre encontre, même ceux qui ne sont pas armés comme tels, sont violents et sont des raisons pour faire la guerre, des cas de « casus belli », mais on peut aussi décrire la chose autrement. Pourquoi le faire ? Parce que cette grille d'analyse non seulement ne doit pas s'appliquer, mais parce que cette grille d'analyse ne peut s'appliquer au cas du Québec. À chaque fois qu'on l'a fait, à chaque fois que cette logique est appliquée, l'aboutissement de la logique ne peut engendrer que la guerre ou que le dénigrement de ce que nous faisons ou pas, que le dénigrement de ce que nous sommes. Ce que je perçois de cette analyse, c'est que nous aurions tous les raisons de la faire, tous les droits de faire la guerre, mais que nous ne la faisons pas ! Et l'on se surprend ensuite que d'aucuns nous méprisent, que d'aucuns se découragent, que d'aucuns nous disent des pleutres, des soumis, voués à l'écrasement. D’aucuns, étant nous-mêmes !
    Je tente d’opposer à cette logique une autre logique
    Je tente d’opposer à cette logique une autre logique, pas seulement d'imposer une conclusion à cette même logique de la « cause belli », la belle cause de la noble guerre, pourrait-on dire. « Quant à l’invasion possible de notre territoire, » je comprends bien que vous vouliez en discuter « parce qu’il est à prévoir qu’on nous joue alors cette dramatique ». Or, je suis en désaccord avec cette analyse qui fait l’apologie de la logique de la guerre, du « casus belli », des raisons pour la faire, l’apologie des raisons qui justifieraient le fait de la faire, si nous sommes vraiment un peuple fier et mature.
    Pour ce faire, vous invoquez un « état d’hystérie dans le Roc face à l’avènement possible de l’indépendance du Québec ». Pour bien monter que cet état d’hystérie est bien réel, vous invoquez le passé. Si le passé est garant de l’avenir, il est possible, voire probable qu’il perdure.
    Je suis en désaccord avec cette analyse. En fait, vous me donnez l’occasion de démonter la machine infernale de la guerre. Ce contre quoi vous vous braquez. Questionner ce qui vous est cher, me situe d’emblée du côté de l’Inquisition. S’il est question de procès, je ne suis pas juge, je suis avocat. S’il y a un accusé, ce n’est pas vous, ce sont vos idées, du moins leur enchaînement, leur logique.
    Le Canada est ce qu’il a été, ce qu’il est toujours et ne peut changer. Il nous a Conquis par les armes, il a été hystérique à l’idée de voir le peuple souverain du Québec lui ravir son bien, une partie de SON territoire. Il n’a pas manqué de recourir à tous les moyens légaux et illégaux à sa disposition pour contrer cette menace, il a proféré et profère toujours des menaces de représailles économiques, politiques ( partition ), culturelles et sociétales, qui sont toutes des « casus belli ». Nous ne pouvons malheureusement pas lui opposer une force armée suffisante. Nous devons trouver autre chose, car sa détermination ne flanche pas, même une démocratique fondation de l’État souverain ne manquera pas de « probablement » provoquer sa colère et éventuellement notre occupation militaire. Il faut s’y préparer.
    Je récuse cette logique, je récuse cette analyse. Elle nous enferme dans une machine infernale dont on ne peut sortir que par la guerre ou la défaite. Maintenant... comment en sortir. Là est la question. J’ai bien peur que mes pauvres arguments soient bien impuissants à ne serait qu’ébranler cet édifice patiemment édifié et partie de l’architecture urbanistique de notre culture politique. Mais j’ai tenté de le faire… Je ne voulais pas faire votre procès, je voulais contribuer à l’instruction de la cause. Nous sommes d’accord, il faut en discuter. Non pas pour envisager ce qu’il nous faudra faire SI l’armée occupe le Québec, mais bien pour faire en sorte que cela n’arrive jamais. Vous me dites qu’il FAUT envisager d’abord cette hypothèse puisque jamais nous ne pourrons l’écarter à coups sûrs. Je dis que nous pouvons à coups sûrs l’écarter. Et, quand bien même cela, malgré toutes les précautions, surviendrait, cela ne pourra en rien nous contrer, au contraire.
    Nous reste à établir les termes d’une analyse différente, une logique différente.
    L’hystérie dont vous parlez est le résultat de bien des choses. Dont, la surprise, le choc, la nouveauté. Or, le choc est maintenant chose du passé. Il a été. La prochaine fois, le choc sera moins grand. C’est du reste pourquoi en fin de compte nous n’avons pas choisi de fonder l’État que ce peuple désire. Nous avons pris la mesure du choc que cela provoquerait. Nous avons choisi de provoquer un choc, mais pas au point de provoquer ce qui aurait pu s’en suivre. Cela, malgré mon avis, à tout prendre, n’est pas une mauvaise stratégie. Ce peuple en cela m’épate. Il est plus sage que moi. Lui, il a du temps devant lui. Il va vivre bien longtemps après ma mort.
    En résumé et comme préambule…
    Ce que je crois comprendre de ce que tente de faire ce peuple, ce qu’il tente de me dire, de m’apprendre, de me faire comprendre, une chose parmi d’autres, une chose parmi celles que m’ont apprises les grands et ratoureux sages de mon entourage qui vivent dans mon rang de campagne, près de Québec, c’est que les Québécois pensent pouvoir à l’usure, user cette vindicative hystérie canadienne. Le fondement de votre logique. Cela, sur la base de « ce qui a été n’est pas ce qui sera », ou… « le pire n’est jamais sûr », ou… « Le monde peut changer… »
    Ce peuple à tort ou à raison, pense pouvoir user ce qui fait d’un peuple de Conquérants un oppresseur. Il pense par sa seule pérenne existence, du seul fait d’exister, toujours, pense par sa seule présence en ces lieux, par le seul pouvoir que confère le fait d’exister, d’être présent dans l’espace, dans l’espace-temps, dans l’Histoire, user quelque chose. Il pense pouvoir être par là, en mesure d’user la détermination des canadianisateurs. Non pas ! Les activistes canadianisateurs, c’est une chose, ce n’est pas le peuple du Canada. Ce peuple du Québec, ce peuple souverain du Québec pense user le nerf de la prétention canadienne. Cette prétention qui l’a fait se croire supérieur au peuple du Québec, un temps supposé « sans histoire et sans culture » ( Rapport Durham ). À chaque fois qu’il existe dans l’espace public, jamais autant quand il existe dans l’espace public international via les exploits ou succès de ses artistes, de ses athlètes, de ses entrepreneurs, de ses vedettes de la chanson, du théâtre, de la musique, du Cinéma, et autres Cirque, le peuple du Québec pense qu’il use cette prétention canadienne. De fait… il l’use. De fait, même les fédéralistes disent que le Québec peut être en mesure d’assumer sa souveraineté politique. Cette usure permettra à ce peuple démocratique et souverain du Québec d’affirmer nommément qu’il exige, ce qu’il exige actuellement confusément, que les États qui prétendent le gouverner à bon droit et en toute légitimité, ce qui n’est pas le cas actuellement, doivent nommément soumettre l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne à leur référendaire approbation. Ce peuple récuse, refuse l’État actuel du Canada. Le Canada est empêtré dans ce refus, il oppose à l’obstination de ce peuple un blocage obstiné et symétrique. Mais il ne pourra pas gagner contre les maîtres de l’usure que nous sommes, nous qui sommes habitués à user nos vêtements jusqu’à la corde de la catalogne. Nous les maîtres de la misère pauvre et indigente. Nous les voués à l’assimilation qui avons fait mentir l’histoire des civilisations, celle qui ne peut concevoir qu’un peuple puisse vivre, se développer, exister, hors l’État, hors les grandeurs et du faste de l’État. Quand les souverainistes prétendent qu’il n’y a de salut pour ce peuple que dans l’État souverain, ils sont du côté de Lord Durham. Ce peuple peut survivre, voire vivre sans papiers. Ce peuple de sans-papiers, peut renverser l’État actuel, mais il n’a jamais été appelé à le faire, sans pour autant fonder l’État souverain du Québec.
    Le peuple souverain du Québec lui, sait qu’il peut vivre hors l’État, même s’il n’aspire qu’à vivre dans l’État, dans un État qui émane de lui et non qui lui soit imposé de force ou d’autorité, qu’elle soit morale ou légale, à défaut d’être légitime. Mais il aspire à le fonder hors la guerre et la querelle, hors la logique du « casus belli ». Le peuple fondera l’État qu’il désire lorsqu’il ne sera plus question d’État concurrents se disputant au dessus de lui, sans le consulter, la gouvernance de ce peuple. Il faudra que ses élites s’entendent. Il faudra que le Canada soit mis lui aussi aux voix du peuple. Ce à quoi se sont refusés les souverainistes, tout autant que les fédéralistes.
    En somme et en résumé… dans cette logique, à développer, le « casus belli », l’invasion du Québec, ce n’est plus une analyse utile… même si l’on précise qu’on ne prendra pas les armes. Ce n’est pas tout de ne pas prendre les armes, encore faut-il rompre avec la logique de la guerre. Mais bon… reste qu’il faudra développer tout ça… en discutant…
    À la prochaine fois…

  • Gaston Boivin Répondre

    7 janvier 2009

    Monsieur Archambault, ne déformez pas, je vous en prie, la teneur de mes propos en leur attribuant un sens qui n'est pas celui que je lui voulais.
    Mon texte cherchait uniquement à démontrer que le peuple anglophone du Roc n'a pas attendu la manifestation du F.L.Q. pour poser à l'égard de notre peuple des actes de contrainte dans le but de lui imposer sa volonté puisqu'il a également été la victime en d'autres temps de plusieurs autres actes de contrainte de la part de cet autre peuple qui cherchait, par là, à lui imposer sa volonté malgré l'absence de son consentement et que jamais il n'a répliqué à ces actes en procédant lui-même à de tels actes de contrainte à l'endroit de cet autre peuple de manière à lui imposer notre propre point de vue, notre propre volonté( d'abord, il faut le dire, parce que nous n'avions ni les dirigeants, ni les moyens, ni la capacité, ni les équipements et l'organisation utile pour le faire, qu'au surplus notre situation ne s'y prêtait pas et qu'au contraire elle lui était contre-indiquée, et qu'un tel projet aurait été insensé et tout à fait utopique, et surtout parce qu'il n'est pas de notre nature de procéder ainsi). Mais si nous l'avions fait cela aurait été effectivement la guerre. Je dis qu'au contraire nous n'avons jamais riposté de la même manière. J'ajoute que c'est pour cette raison que cet autre peuple continue d'avoir recours à de tels actes de contrainte à l'égard de notre peuple parce qu'il sait, fort de la connaissance passée de notre attitude et parce que nous l'avons fréquemment et collectivement affirmé, que jamais nous n'imposerions notre volonté par la force de la contrainte. J'en conclus qu'il faut donc imaginer des moyens propres à établir un rapport de force entre nos deux peuples de manière à dissuader cet autre peuple d'user de contrainte à notre égard dans l'espérance de nous imposer sa volonté. Ces actes de contrainte à notre égard, j'en donne quelques exemples et je les qualifie d'actes de guerre à notre endroit, en l'occurence de "causus ou de causa belli" qui auraient pu justifier de notre part le propre recours à la contrainte à leur égard, mais je suggère plutôt de créer, tel que déjà susdit, un rapport de force entre nos deux peuples, de manière à dissuader cet autre peuple de continuer d'avoirs recours à la contrainte à notre endroit en espérant ainsi nous imposer sa volonté à l'encontre de notre propre volonté.( Dans le cadre de ce débat, je désire ici préciser que Carl Von Clausewitz définit la guerre "comme étant un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté." Et j'invite ceux qui y portent intérêt à lire l'article très intéressant de monsieur Jean-François Thibault, du département des sciences politiques de l'Université de Moncton, paru dans "Monde commun", la revue du Circem, intitulé "La politique comme pur acte de guerre:Clausewitz, Schmilt et Foucault".
    Ceci dit, monsieur Archambault, de grâces, cessez donc de prétendre que j'affirme autre chose quand, après vous être institué juge, vous rendez ce jugement qui a toutes les allures d'une condamnation sinon d'une sentence: "Vous dites que le rapatriement unilatéral est un acte de guerre. En fait, vous tentez par là de justifier le recours à la force armée..." et lorsque vous me sommez, pour ainsi dire, par la suite, de faire la preuve du contraire en affirmant de toute votre autorité: " Vous êtes pour ou contre une réplique armée aux forces quelqu'elles soient, armées ou politiques..." Grand Dieu, l'instant d'un moment, je me suis cru devant un grand inquisiteur du Moyen-Âge et ai eu cette impression désagréable d'être Yves Michaud lui-même venant d'être à la fois condamné et excommunié par l'Assemblée nationale. Heureusement vous m'avez laissé cette chance, après m'avoir condamné , de faire la preuve devant vous, en appel, que je n'étais pas coupable! On peut donc dire que je l'ai échappé belle! Bien-sûr, je n'ai pas encore été acquitté en appel!
    Quant à l'invasion possible de notre territoire, en temps opportun, par les armées de cet autre peuple, soulevée en questionnement par moi, il faut en discuter, non pas parce qu'elle est une cause de crainte, mais parce qu'elle pourrait avoir un effet perturbateur et démobilisateur auprès de plusieurs citoyens québécois si un tel évènement se présentait au lendemain des résultats d'un reférendum gagnant, et surtout parce qu'il est à prévoir qu'on nous joue alors cette dramatique! À ce sujet, pour bien circonscrire cet état d'hystérie dans le Roc face à l'avènement possible de l'indépendance du Québec, je rappelle qu'à la suite de l'élection du Parti Québécois, Pierre Elliot Trudeau , dans un discours devant le Congrès américain, alla jusqu'à déclarer que l'indépendance du Québec serait un crime contre l'humanité( Tel que rapporté dans un article fort intéressant de la revue "Monde commun", signé par un monsieur Thibeault, au sujet de l'identité québécoise et de l'identité acadienne.)

  • Archives de Vigile Répondre

    6 janvier 2009

    @ Jean-François
    Je ne partage pas cette crainte de voir l'armée du Canada sortir de ses casernes pour occuper le Québec et contrecarrer la volonté libre du peuple démocratique et souverain du Québec de fonder l'État qu'il désire. Cette crainte est injustifiée, elle n'a pas lieu d'être, elle n'apporte rien au débat. Le Canada a déjà invoqué une « insurrection appréhendée » qui n'existait pas et qu'il n'a jamais pu étayer par la suite, pour occuper le Québec et tenter d'amalgamer PQ et FLQ. Cela a été un échec lamentable, le PQ a peu de temps après réussi à contrer les effets espérés dévastateurs par les canadianisateurs, et est parvenu à remporter ses élections historiques de 1976 dans un laps de temps très court. Cet épisode a à peine ralentit la marche du peuple du Québec.
    Mais cette crainte est malgré tout présente. Elle l'est parce qu'elle fait partie des menaces de représailles implicites ou proférées à notre encontre. Ces menaces n'ont de poids que dans la mesure où s'impose une sorte de prééminence du Canada. Cette ascendant moral supposé n'a pas lieu d'être dans la mesure où il est évident que l'État du Canada s'impose d'autorité contre la volonté du peuple du Québec. Cela ne sera jamais aussi évident que le jour où ce peuple démocratique et souverain du Québec sera appelé à invalider l'État actuel unilatéral du Canada. Ce fait nouveau aurait pour effet de mettre cet État du Canada sur la défensive et détruira sa prétention qui le fait s'afficher comme étant démocratiquement valide et donc capable de s'opposer la sécession de son territoire. Ses prétentions d'État valide au regard de lui-même, de sa population, au regard des nations étrangères, ne pourraient s'appliquer au territoire de l'État du peuple souverain du Québec. Ce pourquoi je préconise la tenue d'une telle consultation exigeant que les États quelqu'ils soient, soumettent nommément à l'approbation du peuple souverain du Québec, l'Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, pour qu'ils soient considérés valides et légitimes. Cela s'appliquant autant à l'État actuel du Canada qu'à l'État souverain du Québec que ce peuple désire fonder. Pas seulement donc qu'à cet éventuel État souverain du Québec. C'est une question d'équité, de réciprocité, se symétrie et de justice.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    6 janvier 2009

    Non, je ne parle pas du FLQ, je parle de la Crise d'octobre. Ce n'est pas pareil.
    Le FLQ existait avant cette suite d'événements traumatiques de notre histoire récente; je parle plutôt du fait que Montréal est devenue quelque chose qui resseblait à une zone occupée en temps de guerre.
    La dite crise, je crois, fut beaucoup plus vaste que l'enlèvement, par certains membres de l'organisation que vous savez, de Pierre Laporte et d'un diplomate anglais. La chose a pris de telles proportions!
    Je ne suggère pas que l'on décide d'avoir recours à la violence. Pas du tout. je ne veux pas, non plus, envoyer un message du genre, «vous réessairez ça, une seconde fois; on saura vous recevoir!»...
    Mais je veux exprimer, cependant, que j'ai une crainte que je pense bien légitime, que le Canada anglais pourrait être tenté de nous refaire le coup, en cas d'un référendum sur la souveraineté gagné. Je songe au proverbe, «qui a bu boira»...
    Par ailleurs, si des citoyens du Rest of Canada me lisent sur Vigile, je ne veux point qu'ils se sentent provoqués, ou nécéssairement mal jugés. Sauf qu'ils peuvent saisir cette occasion, peut-être, de faire un exercice de réflexion, par contre; en ce sens que c'est quand même incongru, cette façon anglo-canadienne de prétendre à une sorte de supériorité morale sur n'importe quel autre peuple, et d'envoyer des casques bleus partout, depuis des lustres, supposément pour défendre les droits de l'Homme, alors qu'ils n'ont pas hésité à suspendre nos libertés civiles et à transformer notre métropole en zone d'occupation. Et ça, pourquoi? Parce qu'une poignée d'hommes, avait enlevé deux otages (dont l'un avait été libéré avant que PET ne nous envoie l'armée.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 janvier 2009

    @ M. Gaston Boivin
    Vous posez très bien le problème, et celui qui concerne l'emploi de la force armée et celui qui concerne l'usage de la contrainte politique, étatique, et culturelle par le Canada à notre encontre. Que faire face à la contrainte politique ou armée déployée contre le peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec ?
    Vous concluez cependant un peu vite en parlant du fait que nous n'avons pas riposté dans chacun des cas que vous citez. De plus, vous confondez violence armées et physique et violence psychologique ou institutionnelle, vous mettez sur un même pied violence armée et coup de force. Cette confusion n'a pas lieu d'être.
    Que devons-nous faire si... ?
    Que devons-nous faire si le Canada sort l'armée des casernes et occupe le Québec ? Avant de répondre à cette question il faut d'abord répondre à la question suivante. Que devons-nous faire avant que l'armée de l'État du Canada occupe le Québec ? Que je sache, il n'est pas question de voir les armées du Canada sortir de leurs casernes. Pourquoi n'en est-il pas question ? Parce que pour cela il leur faut un prétexte, une menace armée, ou des troubles sévères. Est-il question de menace armée ? Non, nous nous y refusons. Est-il question de troubles et d'anarchie ? Non, le peuple souverain du Québec désire fonder un État valide qui émane de lui, dans l'ordre et la loi du peuple démocratique, pacifique et souverain.
    Vous dites que le rapatriement unilatéral est un acte de guerre. En fait vous tentez par là de justifier le recours à la force armée. Faudrait savoir 1? Vous êtes pour ou contre une réplique armée aux coups de forces quelqu'ils soient, armés ou politiques. Vous dites que vous êtes contre. Fort bien.
    Si nous n'avons pas répliqué de façon militaire à l'imposition d'une Constitution rejetée par le peuple souverain du Québec, cela ne veut pas pour autant dire que nous avons malgré tout pas répliqué et que nous ne répliquons pas tous les jours. Le Canada ne passe pas. Il est répudié, c'est une évidence politique. Il n'obtient pas l'approbation du peuple du Québec. Le Canada ne peut obtenir nommément et démocratiquement la validation de sa Constitution par le peuple souverain du Québec. Nous reste à incarner dans l'État, ce refus du peuple souverain du Québec. Voilà ce qu'il nous faut faire. Il faut en appeler nommément aux voix du peuple. La seule opposition de l'Assemblée nationale ne suffit pas. L'Assemblée nationale n'émane pas du peuple souverain. Du moins elle n'est qu'une composante de l'État du Canada, qui lui est répudié par le peuple souverain du Québec, tout ce qu'elle incarne dans l'État est tout aussi invalide que l'État du Canada lui-même. Voilà pourquoi tout ce qu'elle pourra faire reste sans effets. En appelant le peuple du Québec à se nommément prononcer pour invalider l'État actuel du Canada, c'est tout autre chose qui est convoqué. Voilà une réplique congruente. Dans l'attente de cette consultation qui renverse de manière radicale le paradigme canadien, il n'empêche que notre réplique politique est tangible. Le Canada n'est pas valide sur le territoire du Québec parce qu'il n'est pas approuvé par le peuple du Québec. Cet État du Canada est fragilisé par la question du Québec. Il n'a pas les coudées franches.
    Comme vous le dites, le Canada est passé maître dans l'art de la fabrication du consentement, cela parce qu'il contrôle les médias, les institutions, et l'essentiel des fonctions de l'État. Or, même doté de tous ces leviers, il ne l'obtient pas ce consentement. Il n'obtient que l'illusion du consentement. Tout son édifice est fondé sur l'illusion que nous adhérons au Canada parce que nous n'adhérons pas maintenant à l'État souverain du peuple souverain du Québec. Les souverainistes contribuent à cette illusion en ne soumettant pas aux voix du peuple pour l'invalider, la Constitution actuelle du Canada. René Lévesque s'y est refusé. Il n'avait plus la force. C'est une erreur grave me semble-t-il, mais une erreur qui n'est pas irréparable. Il est toujours temps de le faire. Cette invalidation du Québec serait la fin du Canada actuel. Ce serait la fin de la fabrication d'une illusion qui dès lors volerait en éclat. Un Canada répudié officiellement, nommément et démocratiquement par le peuple souverain du Québec permet de détruire la fabrication actuelle d'une réalité falsifiée qui laisse entendre que le Canada est validé par le fait que n'est pas fondé l'État souverain du Québec.
    Le Canada marche sur des oeufs. Sa marge de manoeuvre est fort mince. Il est tout sauf fort. Il bombe le torse, mais sa supposée force ne repose que sur les menaces qu'il déploie pour empêcher la fondation de l'État souverain du Québec... Il ne parvient qu'à se bloquer lui-même dans un statu quo de blocage. Lui-même n'a pas été fondé par le peuple souverain. S'il était mis aux voix, il n'obtiendrait pas l'appui du peuple souverain, comment pourrait-il alors se dire plus valide que l'État souverain du Québec, qui lui ne l'est pas ?
    Cette riposte du peuple du Québec qui refuse le Canada actuel, fait du Canada un pays en sursis. C'est lui qui nous craint. C'est lui qui nous craint et qui craint l'expression de la volonté du peuple du Québec, celle qui voudrait fonder pour lui un État qui émane de lui, un État doté des pouvoirs utiles, un État qui met fin au gaspillage et aux dédoublements étatiques et politiques. Cet État n'est pas l'État du Canada actuel. Le rapport de force dont vous parlez il est là et il est bien présent. Il le sera davantage lorsque les souverainistes appelleront le peuple souverain du Québec à se nommément prononcer à cet égard, à l'égard de la Constitution actuelle du Canada qui ne reconnaît même pas l'existence du peuple du Québec.
    Dans ce contexte, je vois mal l'armée sortir dans la rue pour occuper le Québec... Et quand bien même... les chars dans les rues n'ont pas empêché la chute du mur de Berlin. Quand un État n'est pas validé par le peuple, il ne peut indéfiniment s'imposer d'autorité.

  • Gaston Boivin Répondre

    5 janvier 2009

    Monsieur Archambault, ne pas parvenir à nos fins par la violence, nous sommes tous d'accord, tout comme nous le sommes tous pour désirer que l'autre partie ne parvienne pas aux siennes contre nous en l'utilisant.
    Mais s'il fallait qu'un jour elle le fasse puisque par le passé, elle ne s'est pas privée de coups de force à l'égard du Québec. En cas d'une invasion armée de sa part, que devrions nous faire, nous présenter devant ses soldats et ses chars d'assault en faisant un sourire et le signe avec nos doigts du "love and peace" ou quoi encore. Ne faut-il pas , dès maintenant anticiper qu'elle puisse le faire et en conséquence s'affairer à imaginer les mesures qui pourraient l'en dissiduader?!
    Je veux bien croire que Trudeau a profité de la crise d'octobre, déclenchée par le F.L.Q., pour utiliser contre tout notre peuple sa "Loi sur les mesures de guerre" afin de tenter de lui faire peur et de freiner son désir naturel de vouloir se gouverner par-lui-même sans dépendre de la volonté d'un autre peuple. Mais, lorqu'il a procédé contre le Québec et sans le consentement de ce dernier à l'Acte constitutionel de 1982, personne ne pourra invoquer qu'il avait alors pour ce faire le prétexte du F.L.Q., qui n'existait plus depuis longtemps, ce qui ne l'a pas empêché à l'époque de profiter, pour le piéger, avec la complicité des autres provinces, de la bonne foi de monsieur René Lévesque pour le tromper et passer outre à l'opposition du Québec dans un espèce de simulacre de négociatons constitutionnelles dont le but était de donner une quelquonque impression de légitimité à ce coup de force constititionnel. Évidemment, comme représentant d'un peuple agir relativement à la Constitution applicable à un autre peuple , nation, malgré lui et sans son consentement, n'est-ce pas en soit commettre un acte de violence qu'aucun peuple ne saurait admettre et qui constitue en soit un acte de guerre contre cet autre peuple, cette autre nation. SANS RIPOSTE DE NOTRE PART!
    Lorsqu'avec l'aide du Conseil privé, le gouvernement fédéral a dépouillé, au profit de Terre-Neuve, le Québec du Labrador alors que l'acte constitutionnel de 1867 er ses amendements ne pouvaient permettre sans le consentement du Québec des modifications à son territoire et à ses délimitations, encore là un acte de violence, encore là un acte de guerre contre notre peuple et son état. SANS RIPOSTE DE NOTRE PART!
    Lorsque le gouverment fédéral a réalisé en 1995 que s'il n'avait pas triché, il aurait perdu le reférendum, il a voulu encore porter atteinte à notre peuple et nation , à sa démocratie et à sa légimité, plus pour nous décourager que pour nous menotter, en imaginant sa Loi sur la Clarté. Autre coup de force! autre acte de guerre! SANS VÉRITABLE RIPOSTE DE NOTRE PART!
    On pourrait ainsi longuement répertorier d'autres faits et actes du genre, en ajoutant toujours: SANS RIPOSTE DE NOTRE PART!
    Et c'est parce qu'il n'y a jamais eu de riposte de notre part, que ces faits et ces actes se sont répétés et qu'ils se répéteront ainsi jusqu'à notre disparition ou jusqu'à notre indépendance: Le profiteur cherche d'abord à obtenir le consentement de celui dont il désire profiter. S'il l'obtient, c'est pour lui une affaire réglée. S'il ne l'obtient pas, et s'il doute de la volonté ferme de ce dernier à faire respecter son droit, il le détrousse alors tout simplement et, si après ce fait, celui-ci ne se défend pas pour faire respecter son droit, il répète le manège à la moindre occasion: Il en conclut dès lors que la crainte que l'autre a de sa force peut ainsi lui permettre d'en abuser impunément.
    DE cet état des choses, il serait sans doute approprié de conclure qu'il faut cesser d'envoyer à notre conquérant le message que nous le craignons et qu'il peut pour ce motif nous faire ses quatres volontés puisque nous l'avisons d'avance que nous ne chercherons pas à riposter à ses coups de force. N'y aurait-il pas moyen d'imaginer des moyens d'influence, juridiques, politiques, de pressions internationales ou autres pour le dissuader de nous prendre pour acquis à leurs exactions passées, présentes et surtout futures. Peut-être que s'il vient à nous craindre autant que nous semblions actuellement lui manifester notre crainte qu'il cessera alors d'agir contre notre volonté en nous imposant ses coups de force: Il nous faut créer un espèce de rapport de forces, un rapport de dissuasion, qui actuellement n'existe pas!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 janvier 2009

    @ Jean-François
    Vous parlez de la Crise d'octobre, vous parlez du FLQ donc. Vous parlez de cette époque où l'on a cru que la violence pouvait participer à notre avancement. Or, cette mouvance, manipulée par les canadianisateurs, avec l'aide de la GRC, a justement provoqué ce qui était voulu par ceux qui voulait en profiter justement pour nous enfoncer. Ils ont parfaitement réussi. Pierre Elliott Trudeau a imposé la Loi des mesures de guerre.
    Oui, les canadianisateurs ne demandent pas mieux. Ils peuvent ainsi mettre de côté ce qui les dérange vraiment, à savoir, le fait que le Canada ne soit pas un État démocratique validé par l'assentiment du peuple démocratique et souverain du Québec. Ce pourquoi nous devons justement nous tenir éloignés des armes et de la violence. Or ce que vous dites pourrait justifier la violence, puisqu'elle serait le fait des canadianisateurs ayant pris les armes. Celles-là, ne peuvent que servir de prétexte à notre écrasement militaire et politique. Privé de ces prétextes, ils ne peuvent pas grand chose contre le peuple désarmé. C'est le peuple désarmé qui a fait tombé le mur de Berlin. Privé de prétexte, l'URSS de Gorbatchev n'a pu envahir l'Allemagne de l'Est mobilisée.
    Un certain Canada est certes déterminé à utiliser tous les moyens pour ne pas cesser de tenir le Québec, les Québécois, comme des objets dont il serai propriétaire. Ce Canada-là pourrait être tenté d'utiliser la force pour contrer la volonté démocratique du peuple souverain du Québec. Mais au regard de l'ensemble du Canada, au regard de la communauté internationale, il ne pourra le faire que dans la seule mesure où il peut utiliser un prétexte. Ce pourrait être la violence, celle que pourraient provoquer des agitateurs ou des provocateurs extrémistes et minoritaires canadianisateurs, infiltrés ou pas dans nos rangs. Celle à la quelle pourraient réagir des têtes brûlées boutefeu supposées souverainistes. Ce dont il nous faut nous garder. Cette tentation devra être contrée par la mobilisation démocratique du peuple. Il faudra pacifiquement sortir dans la rue en masse pour dénoncer la violence, d'où qu'elle vienne.
    Si à la faveur de la crise d'octobre nous avons subi l'occupation militaire canadianisatrice, c'est parce que nous avons un temps applaudi le FLQ. Nous avons cru que ces enlèvements « pacifiques », si peu « violents », constituaient une réplique qui parlaient bien en notre nom. La très grande majorité des Québécois approuvait le manifeste du FLQ diffusé à Radio-Canada. Nous avons cru que nous détenions là un levier capable de faire bouger le Canada sous prétexte qu'il nous offrait à distance, un moyen de braver l'adversaire, en lui tenant tête. Nous avons cru qu'il s'agissait là d'un moyen innocent d'exprimer nos frustrations, voire notre colère.
    Il a effectivement bougé le Canada, mais pas dans le sens que nous voulions bien sûr. Les Canadianisateurs en ont profité au maximum en utilisant la force militaire pour des intérêts politiques. La mort d'un seul homme nous a fait reculer, avec raison. Nous avons compris fort heureusement qu'il fallait cesser. Nous avons compris grâce à René Lévesque que tout cela ne pouvait qu'être une occasion d'enfoncer la marche démocratique du peuple souverain du Québec. Nous avons compris qu'à chaque fois que nous avons été, que nous étions encore sensible au chant des Sirènes de la violence, à la résistance armée, nous n'étions pas en mesure de faire face de manière utile, à une organisation militaire structurée et dotée de moyens infiniment supérieurs aux nôtres, cela sans aucune assistance extérieure.
    Nous avons compris que seule l'action démocratique pouvait nous permettre d'obtenir des résultats tangibles. La violence du FLQ a cessé. Pour notre plus grand bien. Ce pourquoi, depuis, le Canada doit déployer tant de constants efforts pour contrer le refus dont il est l'objet au Québec. Ce serait si simple pour lui au contraire de pouvoir disposer de prétextes afin d'imposer une occupation militaire ou agiter le spectre de la violence pour faire peur. Tant que nous ne lui donnerons pas de tels prétextes, il lui sera impossible de procéder ainsi. Ce pourquoi, malgré de séduisant appels à la violence, nous devons nous employer à sans cesse rappeler qu'elle ne résout rien en général, et qu'elle ne pourrait que nous nuire en particulier.
    Affirmer que « si violence il y a un jour, c’est le ROC qui lancera le premier punch », n'est qu'une donnée de ce qui peut mener à la réplique désirée par les canadianisateurs. Cette affirmation est en tout point située dans le cercle infernal et vicieux de la violence comme toujours justement justifiée par l'invocation de semblable supposition ou accusation. Les promoteurs de la violence se disent toujours justifiés de l'employer parce qu'elle aura été provoqué par une menace, ou par tel manifestation de violence. Ce sera pour les uns invoqué pour répondre à une menace, ou invoqué pour réagir à une réplique.
    Je dirais plutôt, que s'il y a violence un jour, peu importe qui aura commencé, chacun accusera l'autre de l'avoir fait. Autant ne pas commencer maintenant. Ce genre d'affirmation encourage ou justifie à l'avance l'emploi de la force et de la violence. Si un jour nous subissions un nouvel épisode de violences qui servira de prétexte à la réplique violente des canadianisateurs organisés dans ou hors l'État du Canada, ce sera parce que nous aurons manqué de vigilance, dans les pages de nos forums Internet, parce que nous n'aurons pas réagi à temps pour tuer dans l'oeuf toute tentation à cet égard. Parce que nous ne nous serons pas ensuite mobilisés pour protester énergiquement et efficacement, parce que nous ne serons pas descendus pacifiquement en masse dans la rue pour protester, à temps pour contrer l'escalade.
    Je dirais plutôt que peu importent les provocations, il faudra refuser d'emboîter le pas. Il faudra au contraire utiliser telles provocations pour y opposer non pas une réplique semblable, mais bien une réplique qui fera démocratiquement, pacifiquement et énergiquement l'étalage du contraire, permettant ainsi de propulser en avant la volonté pacifiste et antiimpérialiste du peuple souverain du Québec, digne et fier de sa résistance démocratique non-violente, seule capable d'assurer la victoire de sa cause, vivre sa vie de peuple démocratique et souverain en paix pour lui même et en paix avec ses voisins.
    Voilà pourquoi il me semble important d'en discuter ici et pourquoi il nous faut tuer dans l'oeuf toute imagerie, tout romantisme, toute justification, toute évocation même lointaine de la violence et du bruit si séduisant des armes quand elle sont dans nos mains et non pas pas braquées sur nous. Et quand elles le sont, la seule réponse valable dans notre situation est de se rassembler désarmés en masse devant elles, pacifiquement, cela pour les énergiquement dénoncer.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 janvier 2009

    Voici une lettre mise en ligne sur Vigile après l'élection des libéraux en 2003. Sa pertinence et sa sincérité m'émeuvent encore aujourd'hui et répondent d'emblée aux branleux et aux fatigués. Je me souviens qu'après en avoir pris connaissance, j'avais envie d'embrasser ce jeune homme.
    Je ne sais pas où il en est aujourd'hui dans son cheminement, mais je ne crois pas qu'il se soit couché sur la place publique.
    J'ai quatre petit-fils (de 3 à 10 ans) et croyez-moi, les cours d'Histoire sont déjà au menu.
    Ce pays ne sera jamais plus loin que le bout de nos bras.
    ______________
    Lettres: Salut, grand-papa!
    Sébastien Paquin-Charbonneau
    Étudiant, 20 ans, Montréal, 15 avril 2003
    Édition du mercredi 23 avril 2003
    «... Aujourd'hui, 15 avril, je me suis tenu debout devant le lieu de ton dernier repos. Je m'étais dit à moi-même que je n'y retournerais pas avant qu'un de tes plus grands rêves ne soit réalisé: un pays. En 1996, quand tu nous as quittés, je commençais à peine à comprendre ces enjeux, mais je l'avais tout de même dans mon coeur. Depuis maintenant près de six ans que je me tiens debout, que je travaille avec ardeur à expliquer, développer et convaincre que ce projet d'un peuple est possible et bien peu risqué pour nos Québécois si craintifs et désintéressés. C'est dur!
    J'ai rompu ma promesse : je suis venu te voir. Je suis simplement venu te dire que je reviendrai dans un peu plus longtemps que prévu mais que je reviendrai. C'est sûr !
    Nous avons perdu beaucoup le 14 avril au soir. Je suis toujours debout. Jamais ton rêve, le rêve de ton fils et surtout le rêve de ton petit-fils ne sera anéanti par des gens qui ne demandent qu'à nous mettre à genoux. Jamais je n'accepterai que ton fils, mon père, ne le voie pas. Je suis toujours là, encore plus fort que le 13 avril, et je continue avec ma génération.
    À très bientôt. Je t'aime !
    Sébastien... »

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    4 janvier 2009

    @ Luc Archambault,
    Non, monsieur Archambault, personne ici, je crois, ne parle vraiment de prendre les armes pour se livrer à des actes violents, au nom de la cause souverainiste. Mais je crains que le «Rest of Canada» lui, n'hésiterait pas à prendre des mesures du type «gros bras» à notre égard, face au résultat d'un référendum gagné...
    Je pense à l'exemple de la Crise d'octobre 1970. Et je pense aussi qu'en 1995, le soir du second référendum, Jean Chrétien a fait envoyer des hélicoptères de l'armée du «plusse meilleur pé-yays du monde», se poser dans les environs de Montréal.
    Je crois que si violence il y a un jour, c'est le ROC qui lancera le premier punch, pour ainsi dire...

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    4 janvier 2009

    @ Gilles Bousquet:
    Mais, M. Bousquet, je comprends ce que vous évoquez, d'un point de vue théorique, mais tout d'abord, même s'il y avait un référendum tenu sur cette question, au Québec, dans le futur... Si le Rest of Canada ne veut rien savoir d'un tel changement (majeur) au niveau de la loi la plus fondamentale (la constitution) de ce pays, vous croyez que le Canada anglais voudrait commencer à travailler pour mettre en place les changements qui s'imposeraient, le cas échéant? Si le Québec était la seule et unique province à avoir chez elle une majorité claire ayant voté en ce sens, que pourrions-nous faire de plus? Et n'oublions pas que les Amérindiens, qui ont des droits, au Canada, voudraient protéger leurs propres intérêts, dans tout ça...
    En outre, on peut rêver, peut-être, d'une confédération à la Suisse (la Confédération helvétique), pour les différentes parties de ce que nous appelons aujourd'hui le Canada, mais on parlerait alors de poursuivre notre association avec une nation qui, après tout, nous a envoyé son armée en 1970, et nous a volé le référendum de 1995; et démographiquement, les nombres en présence sont bien inégaux.
    Enfin, est-ce une sorte de panacée politique, qu'une telle confédération, nécéssairement? Pensons à ce qui se passe en Belgique!
    Je voudrais conclure, cher monsieur Bousquet, en disant que votre conception est très intéressante, en vérité. Et que l'idée pourrait avoir du bon... si nous devions négocier avec des gens raisonnables, et honnêtes. Mais malheureusement, le ROC ne respecte même pas ses propres lois, ou parfois les change rapidement selon les circonstances, quand vient le temps pour lui, de combattre ce «monstre séparatiste», ce dragon nationaliste québécois, comme il le perçoit (convaincu que la fin justifie toujours les moyens)!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2009

    Il est bon de répéter qu'il fut un temps ou le "Canada" était le nôtre, celui du Québec. Que le Québec s'appelait Canada ! Que le peuple québécois s'appelait "canadien" (avant même le "canadien français") ! Que le Canada de la Nouvelle-France est devenu Province of Québec après une certaine "Conquête" traumatisante comme l'est toute guerre (même si des droits et libertés furent acquis par habiles manoeuvres peu de temps après oui) !
    Cela pourrait expliquer toutes les méprises et mépris ... autant le Québec Bashing que la propagande canadienne des Commandites, autant l'incompréhension extérieur devant le désir d'Indépendance du Québec que les aléas du mouvement indépendantiste depuis 50 ans !
    Le Canada est mort ! Vive le Canada libre ! Vive le Québec libre !
    Sébastien Harvey

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2009

    M. Denis Julien a bien raison d'écrire : «LA PROCHAINE CAMPAGNE ÉLECTORALE DOIT ÊTRE CELLE DE QUÉBEC ! »
    À mon avis, ce n'est pas les fédéralistes d'Ottawa qui ont détourné les Québécois du PQ et de la souveraineté, ce sont les fusions municipales et le conservatisme de la vieille capitale...me semble.
    Le temps pourrait peut-être effacer le sentiment anti-fusion-PQ mais ça va être difficile sauf si le maire de Québec, actuel et/ou futur, est favorable ouvertement à la souveraineté du Québec. Est-ce que la construction d'un nouveau stade de hockey et l'obtention d'une équipe de la LNH ferait pencher la balance vers l'indépendance ?
    En attendant, faut penser que le fédéral et le très provincial PLQ ne se laisseront pas faire facilement. Ils vont tout faire pour conserver le Québec dans la fédération actuelle. C'est leur jeu.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2009

    M. Luc Archambault,
    Quand vous écrivez : «Pour ma part, le meilleur moyen de se plier au vrai et libre désir de ce peuple souverain du Québec est de fonder d’abord l’État souverain du peuple souverain du Québec.»
    Qu'est-ce que ça veut dire en pratique ?
    Comment est-ce que les Québécois pourraient s'y prendre pour fonder l'État souverain s’il n’y a pas un solide 50 % de Québécois prêts à dire OUI à une forme de souveraineté du Québec ?
    M. Archambault ajoute : «ensuite partenaire de tous les États qui le voisinent, pas seulement partenaire du Canada, partenaire aussi de tous les États du monde.»
    Faire des affaires avec tous les États du monde, c’est correct mais pas partenaires comme ça pourrait être le cas avec le ROC avec lequel l'État du Québec aurait probablement, la monnaie en commun.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2009

    @ M. Jean-François-le-Québécois,
    Vous écrivez : «Une confédération ne serait point la solution, je crois ; ce serait évoluer d’une situation pénible, vers une autre situation pénible.»
    S'il y a une bonne majorité claire qui vote OUI à une solution constitutionnelle comme une vraie confédération canadienne composé du Québec souverain comme état ou pays "même chose" à la place de province "territoire conquis", ça ne serait pas seulement un changement cosmétique ou 4 vingt-cinq sous pour un dollar. Ça serait le jour et la nuit avec ce que nous avons actuellement.
    Pour ce qui est du respect du ROC, il devrait venir dès que la population québécoise serait majoritairement derrière son gouvernement provincial pour ce genre de solution.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2009

    Monsieur Archambault,
    Merci pour ce texte concis.Il est rempli de sagesse et de gros bon sens. Non, je ne pensais pas aux armes dans le radicalisme nécessaire pour aboutir une fois pour toutes au pays du Québec.Je reviens à mon mantra de 2008.
    VITE LES ÉTATS-GÉNÉRAUX SUR LA SOUVERAINETÉ, ACCOMPAGNÉS D'UN PROJET DE SOCIÉTÉ MOBILISANT ET MOTIVATEUR!
    Rappelons-nous que la ville de Québec a voté pour le Parti Libéral du Québec tout comme l'ouest de l'île de Montréal et contrairement au reste du Québec qui a accordé son appui au PQ. Donc, le noeud gordien est la capitale du Québec. Le jour où la grande région de Québec donnera un oui sans équivoque à un gouvernement du PQ; nous aurons droit à un référendum gagnant. Le problème et la solution sont ici. Voilà pourquoi les fédéralates ont mis tant d'efforts et d'argents pour le 400ème. Madame Marois doit tenir compte de cela et la prochaine campagne électorale sera la deuxième bataille de Québec.La première fut celle du 13 septembre 1759. Nous célébrerons son 250 ème anniversaire cette année.Les souverainistes québécois doivent occuper tout le terrain perdu pour se faire entendre. Nous devons éviter de nous faire damer le pion par la Commission des Champs de Batailles qui doit présentement nous concocter des célébrations à la sauce Canada bien agrémentées de défilés militaires et tenter de récupérer à des fins de propagande comme ils le firent pour le 400ème.
    Le PQ doit mettre tous ses énergies à gagner la ville de Québec et sa région immédiate. C'est la clé!
    LA PROCHAINE CAMPAGNE ÉLECTORALE DOIT ÊTRE CELLE DE QUÉBEC!
    En ce qui concerne monsieur Bousquet, je vous invite à marcher à Montréal pour que cesse le masacre du peuple palestinien et cela ne fait pas de moi un anti-israélien ou un disciple du Hamas.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2009

    @ MM Jean-François le Québécois, Boivin et Bousquet
    Bien sûr toute comparaison cloche. Mais je crois, quand on entend le mot radical, qu'il est utile de préciser que cela a à voir avec les « racines », et non avec les armes... Donc, cela concerne ce qu’il y a de fondamental dans une réflexion ou une action politique, un mouvement politique… Ce qu’il y a de profondément ancré dans nos racines politiques est la conscience de notre infériorité numérique et de la supériorité de la puissance politique, économique et militaire qui nous environne. À chaque fois que nous avons pris les armes, nous avons été défaits. Cela tient au fait que nous vivons à l'intérieur du pays colonisateur. Ce qui n'est pas le cas des pays autrement colonisés. Ce qui dans ce contexte a provoqué des changements c’est plutôt notre résistance active. Ce qui correspond bien à l’action de l’activiste pacifiste Gandhi.
    Bien sûr comme le dit Gaston Boivin, radicaliser son action comme le propose Denis Julien, veut aussi dire, puiser aux racines profondes qui nous font ce que nous sommes, aller au fond des choses, s’attaquer aux racines de ce qui nous enferme. En cela, nous sommes tous d’accord et tous partant s'il n'est pas question d'actions violentes ou armées. À ce jeu-là, nous serons toujours perdants. La détermination peut se manifester autrement. La nôtre, pacifiste démocratique et séculaire, porte fruit, le Canada ne passe pas. Il est refusé en l'état par la majorité des Québécois. Ne resterait qu'à formaliser, institutionnaliser ce refus en appelant le peuple à se prononcer à cet égard, ce qui fonderait dans l'État, l'existence du peuple souverain du Québec. Pour l'heure, il n'existe pas dans l'État.
    Effectivement, le vocable « pur et dur » a été inventé pour faire peur, pour stigmatiser, pour diviser. Il faut cesser de l’employer ou plutôt être fier de se dire « pur et dur » et son contraire, « impur, tendre et sensible », hybride alliage de tendresse et de sensibilité à l'impur et trouble désir du peuple souverain du Québec de fonder l’État valide qu’il désire, un État qui émane de lui et non un État imposé d'autorité et par la contrainte. Ce qui bien le cas du Canada unilatéral actuel.
    Quant à ce que propose M. Bousquet, il ne saurait y avoir de solution médiane s’il n’est pas question de fonder une État valide par et pour le peuple démocratique et souverain du Québec. C'est-à-dire un État du Canada radicalement transformé, qui soumet nommément à l’approbation du peuple souverain du Québec un Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne, qui reconnaitrait nommément l’existence et les pouvoirs afférents du peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec. Ce n’est bien sûr pas le cas actuellement et on est loin du compte.
    Pour ma part, le meilleur moyen de se plier au vrai et libre désir de ce peuple souverain du Québec est de fonder d'abord l'État souverain du peuple souverain du Québec. Un État libre et souverain, ensuite partenaire de tous les États qui le voisinent, pas seulement partenaire du Canada, partenaire aussi de tous les États du monde.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 janvier 2009

    @Gilles Bousquet:
    Monsieur Bousquet, je peux constater qu'encore une fois, sur Vigile, vous nous parlez de Nelson mandela et de Gandhi...
    Il ne faut pas comparer des situations qui n'ont à peu près rien en commun: les Noirs étaient très majoritaires, en Afrique du Sud, tout comme les Indiens en Inde, alors que nous sommes une minorité qu'on veut tantôt assimiler, tantôt traiter comme une catégorie de citoyens de deuxième ordre, dans ce Canada qui n'a jamais vraiment été notre pays, étant un ensemble créé artificiellement (ce qui n'était pas le cas de l'Inde, par exemple)!
    En ce qui concerne la solution médiane, comme vous dites, le gros problème, c'est que cela supposerait une honnête collaboration de la part de nos «amis» du Rest of Canada. Et je ne compterais pas là-dessus, disons. Vous vous souvenez des événements entourant le référendum de 1995? Ce n'était pas très propre, pour ainsi dire...
    Par ailleurs, je crois que ce dont nous avons besoin, c'est d'un pays, et pouvoir rompre notre association forcée avec ces gens du ROC, qui sont d'une culture (ou d'une «multiculture») qui nous étrangère, et qui pour beaucoup nous méprisent, de plus. Une confédération ne serait point la solution, je crois; ce serait évoluer d'une situation pénible, vers une autre situation pénible.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2009

    Peut-on prendre un peu de recul ?
    Les fêtes du 400e de Québec ont été récupérées par Ottawa et le Canada coast to coast ? On est fâché de la situation ?
    La solution est pourtant simple : entre le 24 juin et le 3 juillet 2009 prochains, on fête LES 401 ans DU QUÉBEC ENTIER. Le maigre 142 ans d'un pseudo-(con)fédération coast to coast sombrera éventuellement dans les oubliettes de l'Histoire ...
    Pourquoi y a-t-il désespoir en notre pays ? Pourquoi les souverainistes ne sont-ils pas plus confiants en leurs moyens ? En leurs conditions gagnantes ?
    Il faudra un jour ou l'autre admettre que nous sommes capables de vaincre l'Histoire ... mais encore là, l'Histoire donna raison aux Patriotes canadiens des années 1830 avec le Gouvernement Responsable accordé par Londres. Ok, les blessures avaient été faites mais tout de même ...
    Peut-être faut-il mieux connaître encore notre Histoire du Québec, celle qui dit que le Québec s'appelait auparavant CANADA, avant une Cession autour de 1759-63 ...
    Sébastien Harvey
    sebastien_harvey1@hotmail.com

  • Gaston Boivin Répondre

    3 janvier 2009

    Monsieur Bousquet, le tout dit sans vouloir vous offusquer, cessez donc cette mauvaise habitude que, parfois, face aux textes ou commentaires de certains intervenants, vous avez de glisser sur les mots comme sur une pelure de banane pour finir par cafouiller presque n'importe quoi. Je ne sais si vous en avez conscience, mais l'amorphe, qui un jour décide d'entreprendre quelque chose, se radicalise en quelque sorte, de même que le rêveur, qui a l'habitude de se rendre à la gare pour y ressentir l'atmosphère du voyage, et, qui, un jour, tanné de voir passer le train, décide d'y embarquer pour agrandir ses horizons.
    Quant à vos Québécois déçus de ne voir arriver l'avènement du pays du Québec et qui, pour ne pas passer leur vie à être enragés et frustrés, vireraient fédéralistes, que vous voudriez convaincre, je vous souhaite bonne chance. En ce qui me concerne, je conseillerais plutôt à ces lâcheurs de se radicaliser un peu plus, et de virer carrément à l'anglais en rejoignant la communauté anglophone, ainsi ils sauveront du temps et seront encore moins enragés et moins frustrés, donc, à leur sens, un peu plus heureux.
    À l'époque, lors de l'invasion de la Hongrie par la Russie, certains Hongrois n'ont pas hésité à changer, à intervertir le nom des rues sur les panneaux en indiquant le nom, pour résister, à la mesure de leurs moyens, à l'invasion de leur pays: On peut dire qu'ils étaient plus radicaux que leurs compatriotes qui, à la vue des premiers chars d'assault, se sont enfuis dans leur demeure pour s'y terrer.
    A Québec, lors des célébrations du 400ième, ceux, s'il en est, qui ont osé conspuer les usurpateurs et les usurpatrices du sens à donner à cette fête, étaient certainement plus radicaux que ceux qui n'ont osé le faire. De même en est-il de ceux qui y ont agités le fleur de lys. Et pourtant personne parmis eux n'a usé de violence en ce faisant. Ceux qui n'ont pas ainsi affiché à l'occasion de cet évènement le fleur de lys ont-ils seulement ressenti une petite gêne, une petite honte quand Paul Mcherty(?!) l'a fait lors de son spectacle. Lorsque les gestes ou les actions de résistance se multiplient, si minimes soient-ils, l'effet en a valeur de symbole,... d'autant plus entraînant,... lorsqu'ils sont originaux: C'est une façon de communiquer visiblement notre message puisque nous n'avons pas à notre disposition, comme, les fédéralistes, ni argent, ni journaux, ni poste de radio ou de télévision. La publicité a compris que la symbolique était importante, pourquoi nous refuserions-nous de l'uliser le plus visiblement et fréquemment possible .
    Vous savez, les premiers, parmis ceux qui l'ont fait, qui ont commencé à qualifier de "purs et durs" les militants nationalistes québécois, qui affichaient avec plus de conviction et de militantisme leur volonté d'obtenir leur pays par un discours plus acharné et des gestes et actions plus sentis quoique non- violents, ce sont ceux-là mêmes qui savaient bien que cette façon d'ainsi afficher cette conviviction et ce militantisme pouvait favoriser la cause des "séparatistes" par l'intérêt et l'effet d'entraînement que cela pouvait susciter, savoir les fédéralistes, et ce péjorativement et négativement, dans l'espoir de les associer à tous ceux qui alors, de par le monde, utilisaient la violence, pour faire valoir leurs causes, leurs vues politiques ou l'avènement de leur pays, et ce dans le but évident de les diaboliser au point de les rendre antipathiques, non fréquentables ainsi que non avenus leur message, gestes et actions. Vous comprendrez donc pouquoi ils n'ont jamais inventé la terminalogie "mous et mollasses"(qui aurait été aussi injuste que l'autre) pour décrire les autres nationalistes québécois qui militaient également pour l'avènement du pays. Et ce qui est choquant aujourd'hui, c'est de voir que la stratégie fédéraliste à cet égard a été si efficace qu'une certaine catégorie de nationalistes favorables à la reconnaissance du Québec comme pays n'hésite pas à qualifier de "purs et durs" cette autre catégorie ainsi qualifiée à l'époque par la gent fédéraliste et, à l'associer par référence, aux évènements violents de ce monde, et , en l'occurence, ces derniers jours, aux évènements terribles et tragiques se déroulant dans la bande de Gaza, en les qualifiant de presqu'Hamas ou en les y associant de quelque manière.
    Ceci dit, que Dieu, s'il existe, en leur permettant de vivre convenablement dans le pays qui est le leur, rende, un jour, justice au peuple Palestinien, qui, a été si cruellement maltraîté depuis près de 70 ans dans la presque indifférence des états-nations de ce monde et parfois avec la presque complicité de certains d'entre-eux! Quand donc cesseront-ils ainsi de souffrir et de mourir à la vue et au su de tous et chacun?!

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2009

    @ Denis Julien
    Cher Denis,
    Vous dites,
    « NOUS SOMMES EN GUERRE POUR NOTRE SURVIE MONSIEUR ARCHAMBAULT ! » NOUS SOMMES EN ÉTAT DE LÉGITIME DÉFENSE ET LA SEULE RÉPONSE À CET ÉTAT, C’EST LA RÉSISTANCE ! J’ignore encore quelle forme cela prendra mais nous devrons être très inventif. La militance devra se radicaliser ! »
    Oui, mais je ne vois rien de nouveau à cet état de fait. Nous avons toujours été très inventifs. Nous avons su comment trouver le moyen de survivre. Toujours, d'aucuns ont cru que nous devions nous plier à la volonté de l'autre. Cependant, toujours nous avons résisté. Oui, c'est bel et bien la seule réponse. Résister et lutter ! Nous reste à continuer d'être à la hauteur de nos ancêtres et de nos devanciers en persévérant et en luttant. C'est ce que nous faisons.
    Si les canadianisateurs ont tant pris de place dans les fêtes du 400e, c'est bien parce qu'il s'agit là non pas de leur victoire sur nous, mais bien parce qu'ils savent bien qu'ils n'emportent pas notre majoritaire adhésion. Le Canada unilatéral de 1982 est un État refusé par les Québécois. Il n'a jamais été soumis à l'approbation du peuple souverain du Québec. C'est bien pourquoi cet État met tant d'efforts, rassemble tant de ressources, y injecte tant de capitaux. C'est parce qu'il ne passe pas. Il espère ainsi, à tort bien sûr, et sans effets durables, de contrer cet état de fait contre lequel il peine à renverser le cours. Peine perdue. Malgré tout ses efforts, ça ne passe pas. Il le sait bien. Notre résistance le force à se contenter que de mesquinerie et de jouer à la cachette avec nos couleurs, en imposant les siennes. Ridicule ! Pathétique !
    Même ses invités de marque n'emboîtent pas le pas. Sir Paul a brandi le drapeau du Québec...
    Vous aurez remarqué aussi que les retours sur l'année 2008 ont presque tous passé sous silence la fausse controverse entourant le supposé mouvement d'opposition contre la venue de Sir Paul. Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas voulu mettre pas en évidence l'évidente et grossière canadianisation de la fête du 400e qui a été décriée par tout le monde. Cette manipulation est un échec total. Personne au Québec ne pense que Champlain est le premier Gouverneur du Canada. Les dernières élections fédérales ont bien montré que le promoteur de telle prétentions ne passait pas au Québec. Il a bien tenté de monter le peuple contre ses artistes, mais cela n'a pas fonctionné. Nous avons résisté. Car notre résistance est radicale. Elle l'a toujours été. Elle l'est toujours. Le Canada ne passe pas. Ce n'est pas parce que nous ne parvenons pas faire en sorte que le peuple souverain du Québec fonde l'État qu'il espère et désire, que le Canada parvient, lui, à imposer l'État qu'il impose d'autorité. Il n'y parvient pas.
    Oui, nous devons toujours poursuivre dans la voie de la résistance radicale de ce peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec. Nous devons rester mobilisés. Cela est dans nos racines. C'est radical.
    Cela ne nous empêche pas de fêter. Ce n'est pas parce que nous avons été des centaines de milliers à assister à des célébrations canadianisées que nous validons l'État du Canada. Du reste, cette canadianisation a dû être vite tempérée. Les retours sur l'année 2008 montrent bien cette tempérance et discrétion. Le succès du 400e n'est pas le succès du Canada. C'est ce qu'on a maladroitement voulu nous faire croire, mais ce n'est pas le cas. Si c'était le cas, c'est bel et bien le drapeau du Canada qu'aurait brandi Paul McCartney, comme il l'a fait à Kiev en brandissant le drapeau du pays où il se trouvait. ( Retour sur un détournement de message - Michel Roberge - Tribune libre 2008 08 18 )
    Nous pouvons radicalement encourager la mobilisation, la vigilance, comme vous le faites. Mais comme le suggère M. Gilles Bousquet, nous devons dénoncer toutes les manoeuvres canadianisatrices en nous gardant de supposer que nous sommes en train de perdre la bataille. Le Canada est loin d'avoir emporté l'adhésion du Québec, l'adhésion des Québécois. Tout canadianisé qu'il ait été, ce que ce 400e nous a permis de réaliser avec l'argent fédéral dépensé, c'est Québec qui en profite, c'est Québec tout entier qui se trouve à mettre de côté la morosité qui était la sienne depuis Québec 84, c'est Québec tout entier qui retrouve le goût d'entreprendre, qui retrouve le goût des grands projets, qui retrouve le goût du risque. C'est Québec, c'est le Québec tout entier qui contre la montréalisation. Tout le monde en parle, et on ne parle pas de la victoire du Canada, on parle de notre goût à nous d'entreprendre, à Québec, à Montréal, partout au Québec. La canadianisation de Québec, du Québec est un échec lamentable. C'est notre victoire. Celle de notre radicale résistance.
    Si j'étais un canadianisateur, si j'avais acheté des Québécois pour vendre ma salade canadianisatrice, je serais très déçu de mes achats. Ceux-là sont très discrets sur leur supposée adhésion au Canada. Je les vois tout fier, mais pas du Canada, je les vois fiers d'avoir redonné à Québec, le goût d'entreprendre, le goût de la confiance en ses moyens, le goût de compter sur nos ressources humaines locales qui ne sont pas les moindres, Robert Lepage, le Festival d'été, et toutes les ressources de la région en terme de logistique technique, artistique, économique et culturelle. Ces « vendus » sont les nôtres, celles et ceux qui contribuent à notre avancement et qui ont a coeur non pas les désirs du Canada, mais ceux du Québec et des Québécois. Ce sont eux qui participeront à la majorité qu'il nous faut pour fonder l'État du peuple souverain du Québec. Je ne parle pas bien sûr des gouvernements fédéralistes. Mais de tous les autres qui doivent faire avec... tout en participant à notre développement de peuple fier, résistant et souverain. Si j'étais un canadianisateur, je ne compterais pas sur leur loyauté... elle va j'en suis convaincu, non pas au Canada, mais bel et bien au peuple souverain du Québec.
    Quant au radicalisme que vous espérez, je suis certain qu'il ne s'agit pas de prendre les armes. Je suis convaincu qu'il s'agit dans votre esprit autant que dans le mien, de ne pas rendre les armes, sans pour autant les prendre. Il s'agit de poursuivre la lutte de résistance démocratique, pacifiste et active de ce peuple dont nous épousons la cause en militant avec lui de façon radicalement constante.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2009

    Monsieur Bousquet, plusieurs de mes amis commencent à acheter les maximes suivantes:''On a les gouvernements qu'on mérite!''
    ''On aura le pays qu'on mérite!''
    Personnellement, je ne suis pas encore rendu là mais à voir le comportement des gens autour de moi, j'ai la nette impression qu'on est revenu à la case départ d'avant la révolurion tranquille.
    Ce qui me désole le plus, c'est que le peuple québécois n'a pas besoin de mon mépris. IL se charge lui-même de s'abaisser et de se mépriser. Le 400ème anniversaire de Québec fut la quintessence du désamour de soi bien documenté par l'article extraordinaire de Pierre Paul Sénéchal sur VIGILE.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2009

    M. Julien, vous avez le sens de l'image quand vous écrivez: «nous ne sommes pas en rupture de stock de vendus par les temps qui courent.»
    Je dirais, à la place, que ce sont des Québécois, voyant que l’idée de la souveraineté du Québec progresse peu, décident de virer fédéralistes afin de ne pas passer leur vie, enragés à combattre et à mourir frustrés. Faudrait tenter de les racheter à la place de les insulter parce que le premier pas vers la souveraineté est une solide majorité.
    Vous continuez : «NOUS SOMMES EN ÉTAT DE LÉGITIME DÉFENSE ET LA SEULE RÉPONSE À CET ÉTAT, C’EST LA RÉSISTANCE !. La militance devra se radicaliser !»
    Les Palestiniens, pas mal plus colonisés et occupés, militairement et autrement, que les Québécois, se sont radicalisés. ont résisté et attaquent leur colonisateur, mais il semble que ça leur apporte plus de morts et de destructions que de bonheur. Si nous ne pouvons pas y arriver sans violence, par la négociation, avec une bonne majorité de Québécois, vaut mieux oublier ça parce que nous n'avons pas le gros bout du bâton de la violence.
    On a vu la loi du plus fort : La Russie en Tchétchénie, Israël "soutenu et approuvé par le Canada et les États-Unis" en Palestine, et le Soudan au Darfour etc.
    Vaut mieux prendre modèle sur Gandhi et Mandela et chercher une solution médiane si trop de Québécois continuent à craindre la séparation du Québec du ROC.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 janvier 2009

    Vous avez raison monsieur Archambault, la dernière image du 400ème est celle d'un peuple baillonné.
    Le peuple de Québec, bien tranquille dans son enclos fédéral,dans cette enclave qui appartient au gouvernement du Canada, en territoire occupé quoi!
    Rien ne fut mis au hasard!Le manège militaire symbole de notre aliénation nationale et le drapeau des canadians, l'autre peuple qui nous tient en laisse depuis 1759.
    Les forces féférales ont déclaré les hostilités après le référendum volé de 1995. Ils n'ont rien ménagé pour nous acheter et nous ne sommes pas en rupture de stock de vendus par les temps qui courent.
    ''NOUS SOMMES EN GUERRE POUR NOTRE SURVIE MONSIEUR ARCHAMBAULT!''
    NOUS SOMMES EN ÉTAT DE LÉGITIME DÉFENSE ET LA SEULE RÉPONSE À CET ÉTAT, C'EST LA RÉSISTANCE!
    J'ignore encore quelle forme cela prendra mais nous devrons être très inventif. La militance devra se radicaliser!
    Denis Julien Lotbinière

  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2009

    @ Nicole Hébert
    Vous dites en terminant votre généreuse synthèse réagissant à l'échange déposé au titre « Le pays inabouti » de Caroline Moreno publié dans la Tribune libre de Vigile, ( merci de l’avoir fait et merci pour votre appui et vos compliments ) :
    « Contrairement à Monsieur Archambault, de qui je partage souvent la pensée par ailleurs, je crois qu’il est parfois heureux de recevoir un choc. Que quelqu’un nous présente un miroir qui nous interroge... »
    Je ne crois pas avoir écrit ou laissé entendre qu'il ne faille pas « recevoir de choc » ni qu'il soit mal avisé « que quelqu'un nous présente un miroir qui nous interroge... ». S'il m'est permis de le préciser et pour peu que je n'aie pas été suffisamment limpide, ce contre quoi je me suis insurgé, c'est contre la démission, la renonciation, l'aveu de défaite, l'édit d'impossibilité, et non contre le miroir tendu, fut-il choquant. Cela n'a rien à voir avec ce que l'on peut dire, écrire, exposer ou présenter comme étant choquant, ardu ou difficile. Rien ne nous a été, ne nous est, ou ne nous sera épargné du côté de ce qui pourrait nous faire courber l'échine, plier le genou, ou ramper dans la boue. Ce pourquoi je peste contre le fait de se lover dans le creux des replis du renoncement ou du dépit.
    Comme vous dites, purgé de cette huile visqueuse que tentent de nous vendre les canadianisateurs et qui attaque nos forces motrices, il ne faut me semble-t-il jamais cesser de joindre à la description des murs qu'on dresse sans cesse devant nous pour nous enfermer, celle des murs qui se sont effondrés sous la pression de la masse critique irrésistible au coeur de laquelle fusionnent le fier sentiment d'être et la pérenne dignité d'un peuple résistant. Ce peuple souverain du Québec qui nous est cher. Mais, comme vous le dites, il ne s'agit pas pour autant de se voiler la face, de souhaiter le calme et la retraite.
    Il est question d'affirmer que leur victoire n'a toujours été que factice et sur papier. Les « tigres en papier » dont parlaient Mao Zedong, puis les Vietnamiens, sont bel et bien ceux qui tentent de nous faire croire que leurs papiers sont les nôtres. Les sans-papiers que nous sommes, un jour trouveront les moyens d'inventer des portées, à la clé sur mesure, inscrites sur du papier qu'ils auront eux-mêmes fabriqué à même la pâte des jours creux et falsifiés, pour y coucher toutes les musiques inventées depuis que ce peuple chante son existante et prégnante liberté de peuple sans Souverain, née distincte et souveraine dans la douleur et le sang versé le 13 septembre 1759 sur le terrain de la défaite des armées du Roi de France.
    Celui-là, Louis XV, abdiquant son devoir premier de protection de son peuple contre l'envahisseur, nous a fait peuple sans majuscule Souverain, 30 ans avant la Révolution française. Ce renoncement de fait nous a donc et ainsi fait, même minuscule, peuple… souverain, sans majuscule, distinct du peuple de France. Nous fêterons en ce 2000 ans tout 9, le 250e anniversaire de cette douloureuse naissance en tant que peuple distinct du peuple de France, en tant que peuple souverain du Québec.
    Le choc, le voilà !
    L'amère patrie, dans tous ses États, tremblante de tous ses membres, pattes écartées, forceps éperdus dans la mêlée de cris et de larmes perdues dans la nuit des canots silencieux d'un fleuve fusil, a enfanté ce jour-là dans le sang versé sur la terre d'Abraham en Amérique française, un peuple distinct d'elle-même, un peuple enfant, orphelin de cette mère patrie morte Plaine, dans la Conquête. Un peuple d'arpents de neige rouge, au Souverain démissionnaire. Un peuple fleuve loin de la mère nourricière, vidé de ses élites, venu au monde démuni et nu. On l'a dit de petite constitution, mais il a su faire mentir l'Histoire par sa seule et digne survivance.
    Ce peuple souverain et démocratique, ce peuple démocratique, donc souverain, comprendra un jour qu'à maturité venue, il lui faut se procurer tous les papiers que les tigres lui refusent. Il a cru pouvoir vivre sans papier, loin des tigres ou dans leurs pacages. Un jour, l'ordre du mineur se dissout quand il atteint sa majorité. L'adolescent insouciant se pose un jour adulte responsable de ce qui gouverne ses comportements. L'adulte se penche sur l'enfant en pleur en lui, et le rassure et l'entoure de soin rassérénant. Il lui conte la vraie histoire contre l'Histoire des autres, dans sa langue et non pas celle de l'autre, cette histoire de ce qui le fait en vie, vigoureux et vivant. Il n'abonde pas dans la peur et le ressentiment. La vie devant soi...
    Bonne et souveraine année 2009
    PS
    De choc, en voilà un autre
    La clôture des fêtes du 400e anniversaire de fondation de Québec se fait à la une du Soleil sous le drapeau du… Canada, Place… George V.
    IMAGE
    Le Soleil - 2009 01 01 - Isabelle Houde
    Salut 400e!: une foule joyeuse pour une fête chaleureuse
    Le mépris n’aura qu’un temps.
    Arthur Lamothe
    bilan.usherbrooke.ca
    www.thecanadianencyclopedia.com
    Références :
    L'amère patrie - Boubacar Seck - Éditions Baudelaire – 2008
    FNAC - Xalima.com
    L’Amère patrie - Lamoureux, Diane – Éditions du remue-ménage - 2001 – 181p.
    L'amère patrie des anciens tirailleurs - Le Monde.fr – 2006 06 25
    __________________
    PS 2 :
    Oui, un jour... à force, je suppose que je saurai être plus court, moins long...