Rions beaucoup: Québec et les pétrolières

Corruption libérale - le PLQ en perte de légitimité - cynisme politique croissant



Les Canadiens se font voler rondement par les pétrolières. C’est Stephen Harper qui le dit : «Prix de l’essence : Les Canadiens “escroqués”.» Ça ne l’empêche pas de leurs verser près de 2 G$ annuellement en subventions et faut surtout pas lui suggérer de nationaliser l’industrie, comme le font tous les pays producteurs et exportateurs allant de la Norvège au Koweit et le Venezuela.
En passant, le New-York Times mentionne que le fonds norvégien alimenté des recettes pétrolières, pas seulement de ridicules redevances, comme au Canada, atteindra 1 000 G$ d’ici 10 ans. Lorsque les géants norvégiens Statoil et Norks Hydro ont fusionné en 2006, l’État a augmenté sa participation, contrairement au Canada qui a privatisé entièrement Petro-Canada.
En 2004, le chef du Bloc québécois a dit : «Duceppe entend mettre les pétrolières au pas.» Comme les pétrolières ont fait fi des menaces, il a récidivé en 2005 : «Le Bloc veut mettre les pétrolières au pas.» En fait, ce sont les pétrolières qui ont mis les gouvernements au pas. Puis, en 2006, le ministre de l’Environnement du Québec, Claude Béchard, s’est essayé à son tour en voulant instaurer une taxe verte aux pétrolières en pensant naïvement qu’elles l’absorberaient sans rechigner : «Fonds vert : Québec se fie à la bonne volonté des pétrolières.»
Faisant preuve de bonne volonté, les pétrolières l’ont refilé aux consommateurs avant que la taxe soit instaurée : «La redevance verte de 1,3 cent le litre imposée prématurément. Des pétrolières taxent déjà les automobilistes.» Puis, Béchard revient à la charge : «Taxe verte : Béchard en appelle au sens civique d’Ultramar.» Réponse de la pétrolière : «Ultramar fera payer les automobilistes.» Et Béchard, qui en rajoute : «J’en appelle à leur bonne foi et à leur responsabilité sociale.» Bonne volonté, sens civique, développement durable, éthique et responsabilité sociale, le privé en a absolument rien à cirer. C’est juste bon pour financer des universitaires et des écologistes qui tiennent des colloques sur ces sujets très sérieux.
Ce n’est pas fini. Après être tombé, M. Béchard se relève et leur demande maintenant de justifier par écrit leur hausse des prix : «Québec veut faire mal paraître les pétrolières.» Elles n’ont rien justifié pantoute et c’est le gouvernement libéral qui a mal paru. Béchard récidive et cette fois, il menace : «Béchard pourrait plafonner le prix de l’essence», comme la loi lui permet.
Évidemment, il n’a rien plafonné du tout. Après avoir manqué de courage pour s’attaquer au cartel des pétrolières, le gouvernement libéral du Québec se soumet docilement et en 2009 les supplie à genoux de collaborer : «Coût de l’essence : Québec invite les pétrolières à collaborer.» Elles ont répondu positivement à cet appel lancinant de Québec par la fermeture de la raffinerie de Shell à Montréal. Le PLQ n’a pas levé le petit doigt pour les empêcher de mettre en péril l’acheminement de pétrole raffiné dans la province.
Nos élus sont plus «courageux» avec les syndicats et la population. Et Business Week qui titre : «Exxon Mobil : pumping cash, not oil.» Faut être prudent avec ça. Malchanceux comme ils sont, ils pourraient en trouver… du pétrole, ce qui ne ferait pas du tout leur affaire.
Pour se libérer de la dictature des transnationales pétrolières, faut créer Pétro-Québec, s’accaparer de la raffinerie que Shell vient de fermer à Montréal et importer nous-mêmes notre pétrole par une entente à long terme avec des pays producteurs, tel la Russie et le Venezuela. Le Nicaragua, un tout petit pays, vient justement de le faire. Mais non, comme pour nos mines, Québec en a rajouté et a cédé gratuitement tous les droits d’exploration pétrolière et gazière au Québec à des bineries comme Gastem et Junex, qui vite se sont associées à des firmes étrangères n’ayant même elles-mêmes pas une «pépine» pour creuser un ravin.
Aucune redevance sera encaissée mais elles sont déjà intensément subventionnées par Québec et on paiera la note salée de la décontamination. Comme le disait une défunte revue : «C’est pas parce qu’on rit que c’est drôle.»


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