Ce matin, en conférence de presse, le maire réélu de Montréal, Gérald Tremblay, a juré, la main sur le coeur, qu'il allait:
- Rétablir la confiance des Montréalais;
- Apporter plein de «changements»;
- Revoir le rôle du privé dans les appels d'offres;
- Rétablir la crédibilité de la Ville aux niveaux national et international;
- S'assurer que les citoyens aient les meilleurs prix pour les contrats publics.
Et tutti quanti.
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Dans ce cas, vous me permettrez la question suivante:
Le maire s'est-il seulement rendu compte qu'en disant cela, il avouait dans les faits que s'il doit maintenant «rétablir», «revoir», faire des «changements majeurs» et s'assurer d'obtenir les «meilleurs prix», c'est alors que depuis 8 ans, sous SA gouverne, c'est LUI qui:
- A perdu la «confiance» des Montréalais;
- A géré la ville de manière à nécessiter aujourd'hui des changements majeurs;
- A cédé au privé un pouvoir d'influence démesuré et coûteux;
- A miné la crédibilité de la Ville;
- A géré de manière à ce que les contribuables n'obtiennent PAS les meilleurs prix - la cerise sur le gâteau!
Et tutti quanti.
À ce chapitre, il fallait aussi voir le ministre des Affaires municipales ce matin, de toute évidence préparé depuis un sérieux bout de temps, à «accompagner» la réélection de l'ancien ministre libéral à la mairie de Montréal en présentant son gouvernement comme celui qui allait finalement superviser et surtout «encadrer» ce «renouveau» miraculeux à Montréal....
Cette hyper-activité aussi soudaine que suspecte = tout pour ne pas tenir une commission d'enquête. (voir mon billet précédent: «Diviser pour régner»).
Mais aussi, tout pour tenter de stopper le début de perte de popularité du gouvernement Charest constaté dans le CROP-La Presse du 28 octobre dernier alors que le PLQ n'avait que 33% d'appuis chez les francophones contre 46% pour le PQ.
Résultat: Messieurs Tremblay et Lessard, synchronisés lundi matin comme un métronome, battant ensemble le rythme - et sûrement pas par hasard -, de toutes les réformes qu'ils affirment vouloir maintenant imposer.
Pour les citoyens, le comble du ridicule est que si le maire préside depuis 8 ans au «problème» montréalais, le gouvernement provincial le fait aussi depuis un bon six ans...
Bref, leur numéro d'aujourd'hui - les Dupond & Dupont de l'éthique - est quasiment une insulte à l'intelligence des contribuables.
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Alors, je vous pose une seconde question:
Croyez-vous vraiment, vraiment, vraiment que dans de telles circonstances, le maire Tremblay et le gouvernement Charest vont tout à coup se métamorphoser en Messieurs Net de la Ville et du Québec?...
Comme disait ma grand-mère: poser la question, ma belle, c'est y répondre!
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PQ, luttes intestines et élection montréalaise:
Quant à l'importation dans la campagne montréalaise des luttes intestines du PQ entre certains clans - Diane Lemieux du clan Boisclair se présentant aux côtés de M. Tremblay et attaquant durement Louise Harel à répétition en fut certes l'exemple le plus visible et le plus spectaculaire, mais sûrement pas le seul (!) - il restera aussi ce qu'en écrivait mon collègue [Michel David dans Le Devoir de lundi->23086]:
«Certes, la division du vote d'opposition a permis au maire Tremblay de se faufiler, mais cela n'aurait sans doute pas été possible sans l'appui massif que l'électorat non francophone lui a accordé. Plusieurs en concluront qu'aux yeux de certains, la mafia vaut encore mieux que les séparatistes. (...) Même dans un contexte de crise comme celui des derniers mois, la mairie semble tout simplement inaccessible à un(e) souverainiste notoire.»
L'ironie étant que cette situation est le produit, du moins en bonne partie, de la saga des fusions-défusions dont la genèse revient en titre à Mme Harel du temps du gouvernement Bouchard...
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Mario, Mario, Mario....
Au lendemain de l'élection montréalaise, entendu Mario Dumont sur son émission se moquer de la «go-gauche du Plateau» (*).
Bref - et soit dit en toute amitié pour l'ex-chef adéquiste et avec un gros grain de sel:
On peut sortir Mario de l'ADQ, mais on ne peut pas sortir l'ADQ de Mario...
(*) Et j'avouerai même ici mon «conflit d'intérêts»: eh oui, je suis une fille du Plateau... pas de naissance, mais sûrement d'adoption...
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