Chronique de la croqueuse de mots

Vous avez dit... "50"?

Chronique de Thérèse-Isabelle Saulnier

50 sièges remportés par le Bloc, avec un maigre 38% des votes, c'est bien, dans un sens, mais il n'y a pas de quoi pavoiser sur la vigueur de la flamme indépendantiste... Et ce n'est pas ce qu'on peut appeler avoir voté Bloc en bloc...
Après 4 semaines de repos, je pensais bien revenir avec une chronique sur le résultat de ces élections fédérales, mais je laisse ce soin à d'autres, qui ont déjà commencé cette tâche et qui feront tout aussi bien, sinon mieux que moi.
50 chroniques, aussi, depuis un an, et le glas sonne. La passion n'y est plus. Ou elle est pour autre chose, pour d'autres choses.
J'ai "cinquante-six mille" raisons de renoncer à cette chronique, qui a occupé pratiquement tous mes avant-midi, de mon lever jusqu'au dîner, mais je vous en fais grâce. Elles sont surtout personnelles (cette question de passion qui, lorsqu'éteinte, devient un simple travail), et quant à celles qui touchent davantage le public, je m'abstiendrai aussi de les mentionner. Que je dise, simplement, que j'espère que Vigile deviendra ce que j'ai toujours souhaité qu'il soit: une référence, une source d'informations où s'abreuveront un grand nombre, un beaucoup plus grand nombre de personnes, tant indépendantistes que fédéralistes, et qui saura vaincre par la qualité et la force de son argumentation. Aussi, un lieu de rassemblement plus que de division.
Je remercie Bernard Frappier de m'avoir proposé cette chronique, et de m'avoir fait connaître, ce faisant, l'excitante aventure que cela représente. - Et je pèse mes mots! :)
Merci, aussi, à tous mes lecteurs et lectrices, particulièrement ceux et celles qui m'ont envoyé un commentaire et des encouragements.
Je laisse ma chronique, mais je resterai une fidèle lectrice de Vigile et j'aurai sûrement l'occasion, parfois, de rédiger un texte pour la Tribune libre, au gré des événements - et des mots!


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2008

    @ Ouhgo
    Vous parlez du fait que l'on ne pourra pas toujours parler de « canadianisation »... pour plus de précision donc voici la définition que je donne à mon invention :
    - Canadianisation : processus, action, de canadianiser. De « canadian »
    - Canadianiser : Pensée, idéologie, projet, processus, actions, gestes, qui ont pour buts et effets de rendre « canadian » ce qui ne l'est pas, à savoir, le Québec, le peuple souverain du Québec : son histoire, sa langue, ses arts et sa littérature, ses institutions. Qui défend, justifie, légalise, promeut ou publicise, l'ordre illégitime de l'État actuel du Canada unilatéralement et d'autorité venue d'en haut imposé au Québec sans le soumette nommément à l'approbation du peuple souverain du Québec.
    - Canadianisateur(trice) : Les canadianisateurs sont à Ottawa et dans le ROC. Personnes, organisations, regroupements, partis politiques, manifestes, processus, actions, gestes concernés en tant qu'agent concepteur, propagateur, partisan de la canadianisation. Les canadianisateurs imposent le Canada légal actuel qu'ils veulent imposer au Québec. Ils ne se privent d'aucun moyens légaux, illégitimes ou illégaux : chantages sociétaux, émotifs et culturels, non respects des lois du Québec ( langue, dépenses référendaires, etc. ), manipulations commanditaires, affirmations falsificatrices, mensongères ou diffamatrices, réécriture de l'histoire, etc. - À distinguer des fédéralistes rénovateurs, qui veulent changer cet état de fait et qui veulent soumettre à l'approbation du peuple souverain du Québec, l'État du Canada qu'ils désirent. - À distinguer des valets qui au Québec, circonstanciellement, au hasard de la convergence d'intérêt, ou parce que financé ou engagé par des canadianisateurs, font ce qu'il faut faire pour leur plaire.
    - Canadian : Ce qui est propre à un état de fait actuel de l'État du Canada légal, qui se prend à tort pour un État valide et légitime du Canada.
    - Canada légal mais illégitime : L'État du Canada actuel tel que rapatrié en 1982.
    C'est-à-dire, un État avatar d'un Empire monarchique autocratique de droit divin, imposé d'abord par la force armée de la Conquête militaire d'un territoire possédé par La France. Cela, par la guerre, la bombarde, le pillage et l'incendie, la bataille rangée et le sang versé. Cette défaite de la France consacre le fait que le Souverain de France a par là abdiqué son devoir premier de protéger son peuple de l'envahisseur, ce qui fait du peuple de Nouvelle-France un peuple distinct du peuple de France, ce qui en fait un peuple souverain, sans Souverain, le peuple souverain du Québec.
    Ce peuple ne saurait être la propriété du Souverain. Le Souverain n'est que l'incarnation charnelle et personnelle de la souveraineté du peuple. Ce peuple qui dès lors ne saurait être objet de Cession. ( comme si un peuple pouvait être objet, un objet de Cession !? ), ce qui est la prétention de la Saul-itude du ROC canadian.
    Sur cette base, l'Empire britannique, n'a jamais soumis à l'approbation du peuple souverain de Nouvelle-France, les États qui ont été imposé d'autorité à ce peuple sans Souverain, tel que la défaite des armées du Roi de France sur les Plaines d'Abraham le 17 septembre 1769, l'a constitué, mais dès lors inféodé à la Couronne britannique en tant que tuteur d'un peuple souverain, cela, par l'occupation militaire, par l'invasion de populations étrangères et dès lors voué à la disparition délibérée.
    L'échec de cette politique d'assimilation, les contraintes géopolitiques ont fait que l'Empire a dû composer et imposer d'autorité des États qui se sont succédés sans rupture, toujours sans être nommément soumis à l'approbation du peuple souverain du Québec, jusqu'à nos jours, : de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, jusqu'à l'État actuel rapatrié unilatéralement au Canada en 1982, en passant par la Confédération de 1867. Un État qui prétend légitime sa légalité circulaire, excentrique, non fondée sur la volonté expresse exprimée nommément par le peuple souverain Conquis du Québec. Une excentricité qui le ferait être fondé en 1608 par Champlain. Cela à titre de propriétaire occupant de lieux et d'objets qui ne lui ont jamais appartenu : à savoir, le peuple souverain du Québec et son territoire national. Un abus de pouvoir fonde cet État du Canada actuel, qui s'impose tel quel dans le statut quo de blocage actuel.
    Il n'y a pas que le 400e que l'on a canadianisé. Les canadianisateurs sont toujours en place et sont toujours actifs, contrairement à ce que vous semblez sous-entendre.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    20 octobre 2008

    Monsieur Luc nous prie de ne pas « tancer » les non voteurs. Que la députation fédérale majoritairement souverainiste présage d’une prochaine députation majoritairement souverainiste à Québec.
    L’équation rapide ne prend pas en considération qu’à Québec il y a déjà un noyau solide d’ennemis du pays : Anglos, allos, résistants ataviques… et encore les non voteurs ! Il n’y aura pas toujours l’évident prétexte de bloquer le canadianisateur religieux fondamentaliste. Alors si on ne vote pas en masse comme en 1995, où ça n’a pas suffi, heh !… C’est pourquoi les militants ne pourront rester indolents ou en vacances, mais convaincants et insistants, séduisants…
    On ne pourra pas remplacer les bulletins dans l’urne par des « Celles et ceux qui prennent les contingences pour l’essence, ne pourront que trouver d’autres contingences, et non l’essence. Aucune contingence n’est parvenu à détruire ce qui est l’essentiel. Le sentiment d’être. Le sentiment d’être un peuple démocratique et souverain, distinct de tout autre « libre de choisir son destin ». Voilà ce que nous sommes peut importe le lieu, ni l’état des lieux. »
    Même si on s’en fait en ce lieu sacré que Vigile.net une mélopée, une cassette d’espérance (opium du peuple) comme nous en servaient du haut de la chaire les curés d’antan, avec force effets de chasuble et éclats de voix portant écho sous la voûte du temple, pour réveiller les fidèles assoupis.
    Autre exemple : « Ce n’est pas pour rien qu’il s’agite autant. Allant jusqu’à quêter l’ingérence de La France. Cela il y a longtemps que nous n’en sommes plus là. Eux, il en sont là... Nous, on est ailleurs. On est chez soi. Jamais ils ne pourront obtenir l’adhésion de ce peuple souverain. Nous, nous pourrons un jour vivre le jour où il se donnera l’État qu’il désire. »
    (Michaël rode about the shore, Alluluia : Milk and honey, on the other side, Alleluuuia !)
    Et si nous en voulons encore, du Gospel, voici:
    « Le Saint-Laurent qui coule dans nos veines ne pourra jamais s’arrêter de couler. Il coule et gonfle la masse liquide qui altère à chaque jour de soleil ou de pluie, de neige ou de vents, les murs de sable que leur mouvance étrangère à la dignité de l’être tente désespérément de construire pour nous contenir et contraindre dans leur délire de propriété. » …
    Allez, vous avez raison : Bonnes vacances. Paix aux hommes de bonne volonté. Passé la dinde et la citrouille, nous serons déjà à l’Enfant-Dieu.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2008

    Le défaitisme est le père aimant de la défaite, sa compagne, l'amère victoire !
    On peut, à bon droit n'être pas toujours vaillant, on peut être à bout d'énergie. On peut le dire aussi. Mais est-ce bien là la qualité du militant ? On peut vouloir cesser de militer. Vivre aussi, ailleurs. Partir, revenir. Mais on ne peut du même souffle tancer celles et ceux qui votent avec leurs pieds en n'allant pas voter. C'est ce qui vient de survenir. Les souverainistes ont décidé de ne pas la jouer triomphant. Et, c'est très bien ainsi. Ceux qui la joue triomphante, ne font que s'exposer à la désillusion. Les canadianisateurs qui pavoisent actuellement me semblent bien imprudents.
    J'ai exposé ailleurs dans vigile ce qui me fait être ailleurs que dans les bras rassurant de la mère victoire. Je ne recommencerai pas ici...
    Lendemain de « Vigile » électorale
    Une députation fédérale majoritairement souverainiste
    L’essentiel est consolidé et prépare fort bien la constitution d’une députation totale du Québec majoritairement souverainiste.
    Luc Archambault 15 octobre 2008

    Le rassemblement
    Je ne vois pas davantage dans Vigile, ce que M. Deshaies y voit.
    « (...) il ne me paraît pas encore aujourd’hui que ce lieu de communication devienne à court terme « un lieu de rassemblement ». »
    La communication en un lieu, est rassemblement. Vigile EST le rassemblement, du moins est un rassemblement. Vigile rassemble un contenu autrement dispersé, dans l'espace et néantisé autrement dans l'espace-temps. Vigile est un contenant qui a du répondant, un contenant qui rassemble et archive une quantité phénoménale de contenu autrement inédit, inouïe. Ni dit, ni ouïe. Ni exprimé, ni entendu. Cela compte. Énormément.
    Je vois votre retraite comme un ressourcement. Informé de cela, j'y participe à distance, et me sens d'office ressourcé. Rasséréné. Je le serai à chaque fois que je vous penserai en vacances de militance. J'y trouverai repos et énergie afférente. Moi aussi je quitterai bientôt. Je dois retourner dans l'atelier. Ce qui ne sera pas perte mais apport.
    Je vois celles et ceux qui ne sont pas allé(e)s voter pareillement. Ce peuple souverain aspire en soi à la liberté. À chaque fois que chacun respire l'air d'ici, même ailleurs, souvent surtout ailleurs, il respire le sentiment d'être Québécois, partie d'un vaillant et têtu peuple souverain. L'État qu'il désire est en chacun au plus profond de soi.
    Cela ne peut que produire ce qui fait un peuple être ce qu'il est. Aucune contrainte, aucune menace ne peut l'extraire de soi, même si, en surface, tout semble dire que l'on se gouverne hors de soi. Les contingences ne disent rien de l'essence. Celles et ceux qui prennent les contingences pour l'essence, ne pourront que trouver d'autres contingences, et non l'essence. Aucune contingence n'est parvenu à détruire ce qui est l'essentiel. Le sentiment d'être. Le sentiment d'être un peuple démocratique et souverain, distinct de tout autre et « libre de choisir son destin ». Voilà ce que nous sommes peut importe le lieu, ni l'état des lieux.
    La force
    Je n'ai pour soulager la peine que j'ai parfois, qu'à imaginer le désespoir canadien. Ce n'est pas pour rien qu'il s'agite autant. Allant jusqu'à quêter l'ingérence de La France. Cela il y a longtemps que nous n'en sommes plus là. Eux, il en sont là... Nous, on est ailleurs. On est chez soi. Jamais ils ne pourront obtenir l'adhésion de ce peuple souverain. Nous, nous pourrons un jour vivre le jour où il se donnera l'État qu'il désire. Et, ce peuple ne désire pas l'État du Canada, certainement pas l'actuel État du Canada, mesquin, retors, vicieux, manipulateur, qui ne sait s'imposer que d'autorité ou par la force du chantage, de la menace de représailles, de la manoeuvre commanditaire, ou par la propagande activiste minoritaire de la Art-Peur. Jamais ils ne pourront emporter libre adhésion à tout ce qui nous exaspère. Je comprends bien leur recours obligés. Nous nous ne sommes qu'obligé à la rigeur de la fidélité à ce que nous sommes, nous sommes un peuple démocratique et souverain qui forcera un jour l'État qui nous gouverne à se gouverner par nous, le peuple.
    Le repos
    Eux ils sont devant le mur de leur impérialisme. Nous, nous n'avons qu'à passer le pas de la porte ouverte de notre maison. À chaque jour nous la construisons. Eux, ils ne font que construire les digues de leurs frontières d'enfermement, celles qui ne pourront jamais contenir le fleuve que nous sommes. Le Saint-Laurent qui coule dans nos veines ne pourra jamais s'arrêter de couler. Il coule et gonfle la masse liquide qui altère à chaque jour de soleil ou de pluie, de neige ou de vents, les murs de sable que leur mouvance étrangère à la dignité de l'être tente désespérément de construire pour nous contenir et contraindre dans leur délire de propriété. Leurs titres sont falsifiées. Nous le savons tous.
    Jamais ce peuple n'a été dupe, même dupé. Jamais il ne sera dupe. Ce pourquoi ce Canada-là que la crispation ne nous a jamais appelé à le valider. Jamais il n'aurait pu l'être en l'état, et jamais il ne le pourra. Ce sera notre reconnaissance en tant que peuple souverain, ou ce ne sera rien. Peu importe leur constance. Leur cause est perdue. Pas la nôtre. Elle ne fait que prendre son temps. L'eau coule sous les ponts, aucune digue ne saurait résister.
    Bonne vacances.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    18 octobre 2008

    Madame Saulnier,
    Il n’y a pas de surprise. Nous avons bien sûr osé espérer mais le peu d’indépendantistes qu’il reste sont ici, massés autour du vieux poêle, à « s’étriver » mutuellement. Nous nous sommes pompés, nous sommes parvenus à un compromis d’aller voter Bloc en bloc, mais les Québécois laborieux ne sont pas sortis. « Y’a trop d’alexions ! » se sont-ils répétés sur le tabouret du snack-bar, en feuilletant Benoît Aubin, Marco Fortier, Martineau, sans même ouvrir les grandes pages des autres anti-Québec. Nos humbles concitoyens ignorent jusqu’à l’existence de Vigile.net il va sans dire…
    La campagne ascétique de Gilles Duceppe a eu beau dénoncer la tentative de hold-up de Harper et rappeler aux Québécois de toute allégeance que Notre survie en Amérique française nécessite l’unité de tous ceux qui se souviennent, les 18-35 ne votent pas et plusieurs autres ont abdiqué : « Froncophonie, qu’ossa donne ? » Le RRQ s’est joint au MMF et à la SSJBM pour hurler son indignation devant le scandale Charest du sabotage CHUM en faveur du CUSM. Il a fait appel général pour aller manifester devant le consulat espagnol contre la torture canadienne d’un ressortissant basque avant son rapatriement à l’abri de nos regards. Nous étions 12 à l’appel de Patrick Bourgeois venu de Sainte-Anne des Monts. Quand nous marchons autour de Westmount Square, nous nous sentons bien loin de Vigile.net…
    Bien sûr, le site doit continuer… On trouve encore des francophones en Louisiane pour proclamer que la culture y survit encore, même en l’absence de la langue… La France ne croit plus au français, elle tient ses communications internes en anglais, comme le Québec avec ses industriels et ses immigrants.
    Et Mme Marois n’a pas lu de rejet dans l’affirmation Sarko : « Le monde n’a pas besoin d’une autre division… »
    La partie finale pour la coupe Stanley aura-t-elle lieu ? Si Duceppe a gagné la première période, devra-t-il venir jouer les deux autres lui-même à Québec ?

  • Archives de Vigile Répondre

    17 octobre 2008

    J'ai dégusté tous vos textes et je trouve regrettable que vous preniez un recul de la scène. Passons à autre chose dits-vous mais à quoi? Pendant que les 7 quotidiens de Gesca continueront à faire de la programmation subliminale des cerveaux contre le pays de la nation québécoise que ferons -nous? Laisser s'écraser le sentiment de fierté d'un peuple qui paie la note aux Desmarais-Sarkosy? Internet étant un organe de presse par définition, il faut 7 quotidiens régionaux pour fouetter les organes officielles du fédéralisme, Il faut une nouvelle pléiade, madame. Une vacance oui mais un arrêwt, je vous l'interdis.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 octobre 2008

    17 octobre 2008 Bruno Deshaies
    Votre analyse de la situation me paraît juste. De plus, vous avez raison de faire allusion à l’apport monumental de la documentation accumulée sur le site Vigile.net qui pourrait représenter un très gros dépôt de munitions prêt à exploser si l’on parvenait à décoder son contenu dans l’optique indépendantiste.
    Votre constat au sujet des résultats électoraux du Bloc au Québec est juste aussi. En vos mots vous nous dites : « …il n’y a pas de quoi pavoiser sur la vigueur de la flamme indépendantiste... » Je vous comprends et aussi je me désole. La force de résistance des instances souverainistes a atteint un tel niveau d’inconscience que ce qui n’appartient pas à la vulgate péquiste ou bloquiste n’existe pas. Plus têtu que cela, tu meurs !
    Vous soulevez un problème considérable lorsque vous dites : « ...j’espère que Vigile deviendra ce que j’ai toujours souhaité qu’il soit : une référence, une source d’informations [...]. Aussi, un lieu de rassemblement plus que de division. » Pour la première partie du problème, tout va selon moi. Pour la seconde, il ne me paraît pas encore aujourd'hui que ce lieu de communication devienne à court terme « un lieu de rassemblement ».
    À mon avis, le processus de communication entre les individus est tellement complexe qu'on ne peut en ce moment prévoir une éclaircie dans la situation politique du Québec et encore moins d’une embellie qui se profilerait à l’horizon. Toutefois, si les deux chefs souverainistes, madame Pauline Marois et monsieur Gilles Duceppe, avaient la sagesse de sortir du giron des officines parlementaires, syndicales et politiques et qu'ils montreraient plus d'intérêt pour l'espace public plus vaste et plus ouvert dans la population, peut-être pourrions-nous voir naître des échanges différents et plus créateurs d'idées nouvelles.
    En ce moment, ces deux partis politiques souverainistes vivent sur le pilote automatique du souverainisme complaisant qui les prive d'élargir la base de leur raisonnement indépendantiste – si tant est qu’ils peuvent y croire. Ils sont victimes de la tradition nationaliste de la bonne entente qui prive les Québécois-Français de bâtir à partir de l'optique indépendantiste en lieu et place de l'optique fédéraliste. Ce changement d’orientation est tellement radical qu’il faut tourner la tête de ce côté-là pour en prendre conscience et pour se libérer de la tradition.
    Les indépendantistes ont surtout l’obligation de poser les bases du raisonnement indépendantiste. Ils doivent s’efforcer de contrer systématiquement l’offensive fédéraliste canadian qui paralyse la pensée politique de libération du Québec à produire l’effet escompté. Ce travail de sape ne peut être réalisé sans l’usage de concepts appropriés et d’un discours politique cohérent et solide. En d’autres termes, nos chefs doivent apprendre ce que c’est que l’indépendance pour parler avec des mots simples et clairs. Ils doivent apprendre que le discours social est insuffisant pour répondre aux exigences de la lutte nationale d’un peuple. Ici, le national transcende le social.
    Bon succès dans vos nouveaux choix de vie sans toutefois oublier Vigile.
    Salutations sincères.
    Bruno Deshaies

  • Archives de Vigile Répondre

    17 octobre 2008

    Merci pour le bon ton de vos intéressantes opinions qui ont certainement aidé Vigile à demeurer dans un bon chemin.