En effet, le 28 avril dernier, Exportation et développement Canada (EDC) a signé une entente en vue d’accorder un prêt pouvant atteindre 500 millions de dollars à la multinationale TC Energy pour l’aider à financer la construction du gazoduc Coastal Gaslink.
« On est toujours un peu sous le choc de constater l’empressement du fédéral à financer l’exploitation des hydrocarbures. Pourtant, dans un contexte de crise climatique, c’est assez clair que l’avenir n’est pas aux énergies fossiles », souligne Mario Simard, député de Jonquière.
Pour le Bloc Québécois, il serait préférable de miser sur l’industrie forestière, particulièrement dans le cadre d’un plan de relance économique. Toutefois, présentement, ce secteur fait face à des défis importants. « Les tarifs douaniers américains faisaient déjà mal au secteur du bois d’œuvre, mais c’est encore plus difficile en raison de la crise sanitaire. Oui, il y a des mesures de soutien, mais ces mesures ne cadrent pas avec la réalité de l’industrie forestière », déplore monsieur Simard.
Le député de Jonquière souhaiterait voir des assouplissements aux différents programmes pour venir en aide à l’industrie forestière. « Dans l’industrie forestière, très peu d’entreprises arriveront à se qualifier pour la Subvention salariale d’urgence, par exemple. Le programme actuel est trop rigide pour leur offrir une aide adéquate », soutient le député bloquiste.
« Par ailleurs, c’est inconcevable, en 2020, de voir qu’on prête des centaines de millions de dollars pour l’exploitation des énergies fossiles alors que l’industrie forestière tire le diable par la queue », ajoute-t-il.
Rappelons que l’industrie forestière génère près de 58 000 emplois et contribue à 6 G$ du PIB québécois.
Double discours du gouvernement fédéral
Par ailleurs, le Bloc Québécois s’inquiète du double discours du gouvernement fédéral en matière d’environnement. « Il y a quelques jours, le premier ministre Trudeau laissait entendre qu’il fallait profiter de l’après-crise pour entamer un véritable virage vert. Aujourd’hui, on constate plutôt un empressement à financer l’exploitation des énergies fossiles », fait remarquer monsieur Simard, en rappelant que le projet controversé Coastal Gaslink pourrait générer annuellement 8,6 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
À cet effet, le député soutient que, contrairement aux énergies fossiles, l’industrie forestière pourrait jouer un rôle central en matière de lutte aux changements climatiques. Il rappelle notamment les bienfaits que pourrait avoir une politique pour l’utilisation du bois dans les constructions fédérales.
Crédit photo : site web du projet Coastal Link