C’est le temps de fonder Équipe Québec

3f6d7f676aff24b8a18785e3424c7620

Une vision nationale du sport


Le meilleur moyen de développer et de valoriser le hockey de chez nous, tant chez les hommes que chez les femmes, passe par la création d’un programme d’équipes nationales québécoises. Plus personne ne devrait s’opposer à un tel projet en 2022. Ça devrait être sans appel.


Le Comité québécois sur l’avenir du hockey a reçu dernièrement un mémoire à cet effet de Robert Sirois, dont la position à ce sujet est bien connue. 


L’ancien porte-couleurs des Flyers de Philadelphie et des Capitals de Washington en fait la promotion depuis quatre décennies.


Le document, qu’il a envoyé aussi à la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, de qui relèvent aussi les dossiers reliés au sport au sein du gouvernement Legault, est étoffé.


Il s’agit en fait d’un condensé de son livre intitulé L’équipe nationale du Québec, un projet rassembleur et identitaire, qui est sur le marché depuis septembre dernier.


Rassembleur pour le Québec


La vision de Sirois ne se limite pas au hockey. Elle englobe tous les sports, sans tenir compte des ethnies. 


Comme il le dit dans son dernier ouvrage, la religion divise, la politique divise, le sport rassemble.


Personne ne peut contredire ça.








On aime Anthony Duclair, on aime Antony Auclair, on aime Leyla Fernandez, on aime Félix Auger-Alliasime, on aime Abraham Toro. 


Par contre, l’idée de permettre à nos athlètes de s’affirmer sur la scène internationale avec la fleur de lys comme logo cause des frictions dans notre propre province.


N’est-ce pas décourageant ?


« Non, répond Robert Sirois, mais décevant, oui.


« Parce qu’on a beau expliquer les faits aux opposants, ils te reviennent avec des arguments qui ne tiennent pas. »


« Je pense ici à Enrico Ciccone, mais il y en a d’autres », dit-il.


Avant de poursuivre, précisons qu’il est indiqué dans le mémoire de Sirois que Ciccone, qui est député libéral dans le comté de Marquette, ne s’oppose pas comme tel à la création d’équipes nationales du Québec.


Mais selon lui, le Québec n’aurait pas ce qu’il faut pour rivaliser sur le plan mondial au hockey masculin.


« Enrico en était rendu au point de dire que l’on ne serait même pas capable de rivaliser avec le Kazakhstan. Des arguments comme ça, raconte Sirois.


« De plus, pour ces gens-là, nous ne sommes pas une nation. Ça les dérange dans leur confort canadien. Ils n’ont pas vraiment d’arguments solides. »


Des précédents existent


Or, il est possible pour une entité non souveraine de prendre part à des compétitions internationales.


L’Écosse et le pays de Galles, qui font partie du Royaume-Uni, sont les deuxième et troisième plus anciennes fédérations de soccer au monde.


La Fédération internationale de football association (FIFA) leur permet de participer à l’Euro et à la Coupe du monde.


Le règlement de la Fédération internationale de hockey sur glace stipule que chaque pays n’a droit qu’à une inscription.


Mais alors qu’il en était le président, René Fasel avait déclaré qu’il pourrait accepter une adhésion du Québec.


Maintenant que la FIHG est dirigée par un Québécois d’origine en la personne de Luc Tardif, le moment serait parfait pour lui tendre une perche.


On peut penser qu’il prêterait une oreille attentive à une demande du Québec de vouloir s’émanciper sur la scène internationale du hockey.


Il faut battre le fer quand il est chaud.


Une crainte injustifiée


Comment expliquer que le doute subsiste au sein de la colonie du hockey québécois ? 


« Les réfractaires ont peur de déplaire au Canada, répond Sirois.


« Ils disent que le Canada ne serait pas content. On s’en fout-tu ? On a chez nous beaucoup de nationalistes qui ne sont pas nécessairement indépendantistes.


« À Québec, Jacques Tanguay [ancien propriétaire mais toujours président des Remparts et aussi président du Rouge et Or] s’est déjà dit en faveur de la création d’équipes sportives québécoises à l’international. »


Sirois verrait d’un bon œil l’implication d’un homme de la trempe de Serge Savard.


Fédéraliste reconnu, Savard n’en est pas moins un nationaliste convaincu. On l’a vu lorsqu’il était directeur général du Canadien.


« Les gens qui hésitent à donner leur aval à un programme de nationalisation québécoise de nos équipes sportives y souscriraient si Serge Savard embarquait, estime Sirois.


« Serge sait très bien que ce qui manque aux entraîneurs et aux hockeyeurs québécois, c’est la visibilité. » 


Message à François Legault


En terminant, Sirois a un message pour François Legault.


« Quand M. Legault affirme que la présence de deux ou trois joueurs québécois de plus au sein des équipes canadiennes redonnerait de la fierté au Québec, je dis non, continue-t-il.


« Cette satisfaction, on l’obtiendrait avec des formations nationales québécoises.


« S’il y a cinq Québécois de plus avec le Canadien, le monde va être content. Je suis d’accord là-dessus. Que l’on en compte 80 dans la Ligue nationale au lieu de 60, ce serait beau là aussi.


« Mais ce n’est pas ce qui va redonner de la fierté aux Québécois. Ce qu’il nous faut, ce sont des équipes identifiées au Québec. »


Sirois a mon vote.











-->