Suite aux propos de François Legault affirmant que l'islamophobie n'existait pas au Québec, son cabinet a précisé sa pensée en écrivant que « M. Legault voulait dire qu’il n’y a pas de courant islamophobe au Québec. Il existe de l’islamophobie, de la xénophobie, du racisme, de la haine, mais pas de courant islamophobe ». Pour le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, même si le premier ministre a rectifié ses propos, sa sortie n'en est pas moins une « trahison », même un « coup de massue ».
Je trouve déplorable que M. Benabdallah n’accepte pas la rétractation de François Legault et persiste à entretenir un sentiment de hargne envers le premier ministre du Québec qui a agi, à mon sens, comme il se doit, à savoir qu’il n’existe pas de « courant islamophobe au Québec » pas plus qu’il n’existe de courant terroriste même si des actes terroristes sont commis au Québec.
Pour ce qui est de la proposition d’une Journée contre l’islamophobie, je rejoins aussi M. Legault, considérant qu’une telle Journée ne viendrait qu’amplifier démesurément l’islamophobie au Québec en lui dédiant une Journée spéciale annuelle au calendrier.
Enfin, je suis d’avis que cette saga risque de dégénérer en guerre sémantique inutile compte tenu du caractère émotif qu’il véhicule dans un contexte où la raison devrait guider ce débat déjà trop chargé d’émotions encore à fleur de peau. Aussi, serait-il opportun d’y mettre fin!
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Svp, M. Legault, pas de clause « grand-père »
Le premier ministre François Legault semble bien déterminé à présenter à l’Assemblée nationale le projet de loi sur la laïcité de l’État au début de la session parlementaire, ajoutant qu’il souhaiterait avoir l’appui d’autres partis à défaut de quoi il allait procéder à l’adoption quand même.
Toutefois, là où le bât blesse, à mes yeux, réside dans le fait que M. Legault hésite sur l'inclusion ou non d'une clause de droits acquis dans le projet de loi, qui protégerait les droits dits acquis des employés actuels de l'État, communément appelée la clause « grand-père ».
Or le fait d’exclure le port de signes religieux ostentatoires sur les lieux de travail pour les employés de l‘État en position d’autorité devrait, en toute logique, s’appliquer à tous les employés actuels, peu importe leur nombre d’années d’expérience. C’est une simple question de gros bon sens…À mon sens, la laïcité de l’État ne doit tolérer aucune exception.
Extrait de l’article de Josée Legault, Journal de Montréal, 1er février 2019, Détricoter l’ère libérale :
« Sur l’idée d’une clause grand-père, qui limiterait l’interdiction de signes religieux aux nouveaux enseignants, le caucus caquiste est divisé… Quant à la clause « grand-père », elle scinderait les enseignants du public en deux catégories : ceux à qui on permettrait de porter un signe religieux et ceux à qui ce serait interdit. »
https://www.journaldemontreal.com/2019/02/01/detricoter-lere-liberale
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
André Verville Répondre
9 février 2019M. Marineau, je suis d'accord avec vous que la fameuse clause grand-père n'est pas souhaitable, mais elle s'inscrit dans un dilemme, il faut le constater.
En politique, le consensus existe peut-être mais il est rarement atteignable. Sur ce sujet, il ne fait aucun doute que dans l'éventualité où on en arriverait à l'impossibilité des personnes en fonction de poursuivre sur la lancée de leurs choix vestimentaires religieux, ils vont assurément régaler les médias en faisant la danse du bacon sur la place publique. On n'a pas besoin de ça.
Il s'agit donc d'un véritable dilemme pour le gouvernement et dans un cas de dilemme, il n'existe jamais de résolution idéale, que des compromis qui font mal.
Il faudra donc accepter d'avoir mal à notre désir de faire les choses proprement et accepter de conférer aux personnes en poste un laisser-passer pour poursuivre la mission qu'ils ou elles se sont donnés. On se consolera en se disant que le temps jouera alors en notre faveur et que leur nombre diminuera avec les années. Ce sera alors un gain plein d'humilité et sur le long terme qu'il nous faudra envisager, plutôt qu'une guerre sanglante, peut-être gagnée mais avec des dommages collatéraux substantiels et des martyrs médiatiques.