Pour qui ces cadeaux?

Les études le confirment. La baisse d'impôts des entreprises ne génère ni investissements, ni emplois. Pour qui alors ces cadeaux?

Québec c. Canada — le Québec entravé

Les études le confirment. La baisse d'impôts des entreprises ne génère ni investissements, ni emplois. Pour qui alors ces cadeaux?
Hier, le Congrès du travail du Canada rendait publique une étude d'Andrew Jackson et de David Macdonald sur l'impact des réductions d'impôts aux entreprises. Les Conservateurs nous racontent encore des sornettes.
En 12 ans le taux fédéral d'imposition des entreprises est passé de 21% à 15% . De 42% à 25% si on ajoute la moyenne des taux d'imposition des provinces et du Québec. Pour le fédéral cela constitue un manque à gagner annuel de 13 milliards$. Une somme supérieure aux déficits anticipés et pour lesquels les services à la population seront passés à la moulinette, encore une fois.
"Nous n'avons pas le choix" nous disent régulièrement les néo-libéraux. Il faut s'ajuster par rapport aux États-Unis? Qu'en est-il précisément? Le taux fédéral américain est de 35%. Additionné à celui de la moyenne des États il est de 40%. Un écart global de 15% à 20% favorable aux entreprises canadiennes par rapport à celles des États-Unis.
"Mais c'est pour favoriser l'investissement". Éric Pineault, sociologue de l'UQÀM, dans une étude serrée du flux d'investissement des entreprises canadiennes nous avait appris qu'il n'en était rien. Au contraire, au cours de ces années les investissements des entreprises canadiennes, dans leurs propres activités, ont littéralement stagné. Et l'emploi? Du même ordre.
Mais où donc passent ces allègements fiscaux? Essentiellement dans l'accumulation de liquidités et dans les dividendes. Ces derniers ont été multipliés par quatre en 10 ans. Les réserves monétaires, elles, de 37 milliards$ qu'elles étaient se sont haussées à 87milliards$. Et que font-ils avec des liquidités? Ils ne les cachent pas dans les fonds de tiroir. Ils spéculent. Une activité qui n'a rien à voir avec l'expansion des entreprises, leur modernisation, la création d'emploi, l'amélioration de la productivité, le rehaussement des conditions de travail et de rémunération ou le partage de la richesse produite. Autant de caractéristiques de l'économie réelle de production de biens et de services que l'économie financiarisée achève de déstructurer à coups de crises répétitives.
Pour qui ces cadeaux? Pour ces p.-d.-g. qui ne se reconnaissent aucune limite dans leur rémunération et pour ceux qui gagnent déjà plus de 150,000$ par année et toucheront leurs dividendes.
"Et combien pour les autres 99%?"criaient les indignés de partout dans le monde ?


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