Manifestation étudiante à Montréal contre la hausse des frais de scolarité, le 31 mars 2011.
Photo: La Presse Canadienne /Graham Hughes
Plus de 2000 étudiants ont sillonné le centre-ville de Montréal, jeudi, pour exprimer leur rejet des hausses des droits de scolarité, annoncées dans le dernier budget du gouvernement Charest.
Ils se sont rassemblés devant le bureau du premier ministre pendant qu'une vingtaine d'entre eux se rendaient dans les bureaux de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec. C'est là que les choses se sont gâtées.
Trois bombes fumigènes ont été lancées par l'escouade tactique qui voulait disperser les quelques centaines de personnes venues soutenir ceux qui s'étaient rendus dans les bureaux des recteurs. Un jeune a été blessé par une bombe et deux personnes ont été arrêtées.
Le porte-parole de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), qui organisait la manifestation, Gabriel Nadeau-Dubois, estime que la force employée par les policiers était démesurée. « On déplore les agissements des forces de l'ordre qui ont vraiment agi avec une brutalité et une force absolument disproportionnée par rapport à des gens qui faisaient de la résistance passive, de la désobéissance civile, tout ce qu'il y a de plus légitime. »
Trois autres arrestations ont eu lieu au cours de la marche, mais dans l'ensemble les choses se sont déroulées plutôt calmement et dans la bonne humeur.
Le budget Bachand prévoit une augmentation des droits de scolarité de 325 $ par an à compter de l'année scolaire 2012-2013 jusqu'en 2016-2017.
Les manifestants s'étaient rassemblés dès 12 h 30, jeudi, au square Victoria, avant de marcher pendant trois heures jusqu'au bureau du premier ministre.
Venus d'un peu partout au Québec, les étudiants ont répondu à l'appel de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Des associations affiliées à la Fédération étudiante collégiale et à la Fédération étudiante universitaire se sont également jointes à la manifestation.
La manifestation d'aujourd'hui est avant tout la mise au jeu d'un match à finir entre le mouvement étudiant et le gouvernement libéral de Jean Charest.
— Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l'ASSÉ
Les associations étudiantes s'inquiètent que les hausses des droits de scolarité nuisent à l'accessibilité aux études supérieures pour les personnes issues des classes moyenne et démunie.
« On pense qu'il faut réhabiliter le seul moyen qui a été trouvé dans les dernières années pour faire en sorte que tout le monde participe au financement de l'éducation selon ses moyens. Ça s'appelle l'impôt sur le revenu. Et non pas une hausse des frais de scolarité qui est régressive et qui donne à chaque personne un poids inégal », a affirmé M. Nadeau-Dubois, en entrevue à RDI.
Ce n'est qu'un début...
Rassemblés devant les bureaux du premier ministre, les étudiants ont promis que ce n'était qu'un début et qu'ils iraient jusqu'à la grève générale pour faire reculer le gouvernement.
« Les étudiants avaient promis un hiver chaud. Ça démontre que tout le monde est uni derrière la hausse. On veut envoyer le message au gouvernement Charest que la hausse des frais de scolarité ne passera pas », a averti le président de la Fédération étudiante collégiale, Léo Bureau-Blouin.
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