Fiers plus d’une journée

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La fierté retrouvée


En cette journée de la fête nationale des Québécois, le sentiment de fierté s’impose tout naturellement comme nos élans de générosité qui se manifestent à la veille des réjouissances de fin d’année ou comme nos passions qui s’exacerbent le jour de la Saint-Valentin. C’est à croire que nous ne pouvons pas éprouver ces nobles sentiments toute l’année, car il y a moins d’une semaine, nous nous méprisions avec l’état de nos routes en nous faisant accroire que nous étions de pauvres hères. 


Pourtant, nous avons de quoi être fiers plus d’une journée par année ou plus que par la seule adoption du projet de loi sur la laïcité. Nous disposons d’institutions publiques qui contribuent à la réduction des inégalités et qui permettent de satisfaire les besoins fondamentaux de l’ensemble de la population. Notre économie n’est peut-être pas au premier rang mondial, toutefois, elle s’avère être dans le peloton de tête comme le révélait le professeur émérite de l’UQAM, l’économiste Pierre Fortin, lors d’une présentation à une table ronde des intellectuels pour l’indépendance. (Plus de détails sur le site IPSO) Mise à part l’Alberta qui continue de jouir des bénéfices du pétrole, nous devançons toutes les autres provinces canadiennes au chapitre de la moyenne du revenu disponible pour la tranche de population de 15 à 64 ans. 


Le Québec est loin d’être aussi pauvre que certains se complaisent à le faire croire. Des pays à fortes valeurs sociales comme les scandinaves se classent également dans les premiers rangs. D’autres nations à la population semblable à celle du Québec, comme les Pays-Bas ou l’Autriche, tirent également bien leur épingle dans le jeu de l’économie. En excluant les pays qui fondent leur richesse sur le pétrole ou les paradis fiscaux, le professeur Fortin classe le Québec au 13e rang, sinon au 28e rang sur 120 États comparables. L’ancien premier ministre Bernard Landry rappelait régulièrement, après sa sortie de la vie politique, que notre économie trônait dans les sommets des pays développés.  


Si nos routes ou certaines infrastructures sont délabrées, ce n’est pas parce nous sommes pauvres. C’est surtout la résultante de mauvais choix politiques et d’un grand soupçon de corruption. Certains analystes l’omettent trop facilement et servent des intérêts, qui sans être occultes, ne sont pas toujours au bénéfice de la population. Évidemment, les fédéralistes claironneront les premiers que l’économie du Québec ne peut se passer de celle du Canada, ils seront cependant vite rejoints par des néolibéraux avides de commercialiser les services publics pour en tirer profit en faisant croire à l’incurie de l’État ou aux effets pervers du modèle québécois. 


Et pourtant, pour paraphraser Aznavour, nous sommes riches de notre économie, de notre culture, de notre langue et de notre territoire. La fierté doit s’extirper du séquentiel d’un jour pour devenir l’apanage de notre identité tout au long de l’année. Le gouvernement Legault jouit d’une conjoncture économique extraordinaire pour mettre un terme à la fracture sociale, imputable à l’austérité imposé par les libéraux, en ravivant nos instruments collectifs et en rayonnant de confiance quant à la capacité d’assumer pleinement notre destin.  


Vivre la fierté en permanence!