« Free for all » alimentaire canadien

ACI - Accord sur le commerce intérieur 2009


Aujourd'hui, au fin fond du Canada, à Whitehorse au Yukon plus précisément, sans avoir parlé à quiconque, pas même aux producteurs, ni non plus aux consommateurs, Charest signera le « free for all » alimentaire canadien. Nous être battus pendant toutes ces années pour hausser la qualité de notre production tout en veillant à nous construire un minimum d'autosuffisance alimentaire et nous faire « enfirouaper » de la manière que Charest le fait, au nom des intérêts du Canada, il y a de quoi être « sans connaissance »!
En Amérique du Nord le secteur agricole québécois est parmi les plus performants et disciplinés. Au fil des ans nous avons appris à gérer l'offre pour produire de la qualité, éviter le gaspillage, maintenir les coûts et garantir les revenus. Tout n'est pas parfait. Cependant nous progressons. Reste à obtenir des normes qui obligent une meilleure identification de l'origine et de la composition des produits. Reste à obtenir le respect des exigences que nous posons à la fabrication d'un certain nombre de produits. Reste à obtenir le bannissement de toutes les stratégies de marketing qui visent à confondre les consommateurs. Que fait Charest? En catimini! Il signe le désordre canadien.
En moyenne les produits que nous consommons ont parcouru 2,500 kilomètres! Au lieu de permettre à n'importe qui de nous vendre n'importe quoi en hypothéquant l'environnement, pourrions-nous avoir un gouvernement qui favorise une plus grande consommation locale de produits locaux de qualité? L'industrialisation de l'alimentation a eu pour effet de manipuler et de standardiser les modes de consommation par l'introduction de quantité de produits néfastes pour la santé. Qu'est-ce que ce gouvernement qui signe une entente qui donne carte blanche aux industriels de l'alimentation. Depuis qu'être vert et bio est devenu « in » les industriels de l'alimentation le sont devenus aussi! Ils multiplient les astuces de marketing afin que nous les croyions. Et Charest de les bénir.
De tout temps il a été important que les peuples ne soient pas dépendants des autres peuples dans la gestion de leurs secteurs vitaux. L'eau est un de ces secteurs. L'alimentation en est un autre. Le secteur agricole québécois s'inscrit dans cette perspective. Au niveau mondial, ce mouvement a pour nom la souveraineté ou la sécurité alimentaire. Au Québec, bien que nous ayons fait des gains, il reste beaucoup à faire, notamment au chapitre de l'obtention et du respect des règles de fabrication et d'étiquetage des produits correspondant à nos choix culturels (moins de chimie, plus de nature) et à nos objectifs de société (circuits courts). L'entente administrative que s'apprête à signer Jean Charest, en notre nom, en est la parfaite contradiction.


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