Le concept surestimé par excellence ces temps-ci : la "division du vote"

Chronique de Nic Payne



1) Les réservoirs d'appuis des différents partis ne sont pas des vases
communiquants. Si, par exemple, Option nationale ou Québec solidaire
n'existent plus, absolument rien n'indique que cela fait autant de votes
qui s'en vont directement au Parti québécois. Rien. Un parti comme ON
suscite souvent son propre appui, chez des gens qui, autrement, ne
voteraient pas, ou voteraient autre chose que PQ. Il en est de même pour
QS.

Aussi, quand la CAQ a avalé l'ADQ, les intentions de vote ne se sont pas
additionnées, elles sont plutôt retombées aux niveaux moyens traditionnels
de l'ADQ.

2) Si les péquistes et battre-Charestistes passionnés veulent rassembler
des appuis, pourquoi insistent-ils auprès d'Option nationale, un parti qui,
contrairement au PQ, porte l'indépendance à bout de bras, alors que la CAQ,
par exemple, fait actuellement de beaucoup plus gros scores qu'ON, avec une
politique nationaliste-en-attendantiste très similaire au souverainisme
provincial du PQ ? François Legault est un ex-péquiste qui veut mettre la
question nationale en veilleuse pour dix ans, et Mme Marois refuse tout
engagement indépendantiste en disant qu'elle pourrait agir dans deux, trois
mandats, ou plus. Pourquoi taper sur ON alors que ce sont les
gouvernementistes de province qui se divisent ?

3) "Battre Charest" à tout prix ne constitue pas une pensée politique.
Les libéraux, leurs combines calamiteuses et leur servilité canadian
existent depuis longtemps, et existeront encore. Le Québec, heureusement,
est plus fort que cela. Du reste, le PQ a gouverné pendant des années, et
cela n'a pas empêché le PLQ de sévir par la suite.

L'irrépressible pulsion partisane à court terme, le fantasme d'une défaite
libérale immédiate -- que je comprends volontiers --, ne peuvent pas être
les fondements, ni les guides d'une vision politique digne de ce nom. Le
seul parti qui propose concrètement l'indépendance du Québec, ON, n'a pas à
se taire sous prétexte qu'on déteste un gouvernement libéral comme on a
détesté des tonnes de gouvernements avant lui et comme on en détestera
d'autres bientôt. Oublier l'indépendance au profit des luttes ordinaires
entre partis de province, est un piège à ours dans lequel on n'est pas
obligé de tomber.

Si on se décolle un instant de l'actualité, on peut voir, par exemple, que
le PQ a déja réduit les salaires de la fonction publique de 20% d'un coup
pour trois mois. Imaginez si les libéraux faisaient une chose pareille...
On voit aussi que Raymond Bachand est un ex-péquiste, et que Pauline Marois
parlait il y a quelques années à peine d'augmenter les frais de scolarité,
en évoquant la fameuse nécessité pour chacun de " pouvoir faire sa part
"... Ça vous rappelle quelque chose ? En outre, Mme Marois et plusieurs
ténors péquistes actuels ont été de fiers collaborateurs de Lucien
Bouchard, qu'on peut voir festoyer avec Paul Desmarais et Jean Charest sur
Youtube ces jours-ci. Il y a de ces symboles qui pèsent lourd. À méditer,
pour les mordus d'une victoire péquiste sans condition.

4) La politique et la démocratie ne se résument pas à l'exercice du
pouvoir. Je préfère une opposition bruyante, vibrante, mobilisée,
grandissante, en face d'un PLQ sous haute surveillance, plutôt qu'un
mouvement souverainiste s'ensommeillant alors que le PQ patauge indéfiniment
dans les marécages de la gouvernance provinciale. Ce film-là, on le connaît
déjà.

Nic Payne


Laissez un commentaire



15 commentaires

  • François Ricard Répondre

    7 juin 2012

    Mme Marois et sa garde rapprochée ne veulent que le pouvoir pour une gouvernance souverainiste.
    C'est du Desmarais apprêté à une autre sauce.C'est un changement d'épices, mais le plat demeure le même.
    Il nous faut l'indépendance maintenant. Pas dans dix ans.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2012

    Pour ce qui est d'Option Nationale, elle est ouverte à tout parti qui placerait en première place l'indépendance du Québec de manière sincère et sans équivoque. Option Nationale est même disposé à une FUSION. C'est inscrit dans son ADN, dans sa constitution. Difficile de demander plus. En conséquence, le PQ doit absolument cessé de diviser la famille nationaliste en remettant au centre de son discours et de son programme sa mission fondatrice.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2012

    À TOUS LES NATIONALISTES MOUS DU QUÉBEC.
    Est-ce que votre petite madame-en-question arrive à la cheville de M. Jean-Martin Aussant ? Écoutez cette vidéo et dites-moi que votre "cheuffe" est capable d’une plus grande performance et d’une aussi grande compétence.
    http://www.facebook.com/photo.php?v=4061878183353&set=o.221985374523581&type=2&theater

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2012

    M. Payne,
    Je veux vous souligner que ce ne sont pas avec des dogmes qu'on va sortir jjcharest du Québec mais plutôt avec la réalité du moment : jjcharest fait du tort au Québec et il faut le sortir au plus maudit.
    Je peux vous dire aussi que de lier Mme Marois à la gouvernance des autres chefs du PQ c'est de la démagogie et de la fausse représentation et que votre façon de voir les choses me laisse à penser que vous êtes lié à ceux et celles qui veulent nous diviser pour mieux régner, par conséquent le PLQ ou le fédéral . N'essayez pas de me convaincre du contraire vous perdriez votre temps.
    À vigile:
    Par contre je veux souligner que vigile s'est amélioré depuis que j'aie recommencé à le lire, depuis peu, en étant moins directif, moins subjectif dans son approche et dans le respect de ceux et celles qui ont la conviction que Mme Marois est une personne capable de nous mener à l'indépendance!...ça divise moins et c'est plus respectueux.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2012

    Des forces discrètes mais puissantes tirent les ficelles de ce qu'il convient d'appeler les démocraties occidentales. Soumis à ces forces, les politiciens «du pouvoir» n'ont visiblement pas le champ libre lorsque vient le temps de mettre en place des politiques qui vont dans le sens des intérêts de la majorité. En forçant à peine le trait, on peut dire qu'aucun parti ne peut désormais prendre le pouvoir politique (et ce n'est pas le cas du Québec seulement !) sans la bénédiction des réseaux économiques et médiatiques tissés serrés qui se sont mis en place pour manipuler l'opinion publique et influencer plus que quiconque les décisions politiques.
    On a vu les faux espoirs, entièrement fabriqués, qu'ont suscité le remplacement de Bush par Obama, on est en train de voir se produire à la vitesse grand V la désillusion que produit déjà le remplacement de Sarkosy par Hollande. Nouvelle figure, nouvelle mise en scène au service d'un même projet politique.
    http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/francois-hollande-la-finance-n-est-35265
    Tout chef politique qui veut se faire élire ne peut réussir son pari sans mentir et sans rester évasif sur son véritable programme politique. Formée à toutes les manoeuvres politiciennes, c'est le jeu que consent à jouer Pauline Marois : tenter de se proposer (lire se vendre) comme une solution de rechange acceptable aux yeux de l'oligarchie apatride québécoise, en remplacement d'un Jean Charest devenu irrécupérable.
    Pauline Marois continuera donc de souffler le chaud et le froid sur la souveraineté, restant le plus souvent évasive sur ses intentions et jamais assertive. C'est par ce stratagème destiné à susciter de faux espoirs que tout changement réel sera écarté et que ses partisans seront trompés. L'histoire est écrite d'avance.
    Il y a aujourd'hui des gens avisés qui voient clair dans la duperie «démocratique», ils sont de plus en plus nombreux à refuser qu'on les mène en bateau.
    Par conséquent, et en accord avec MM. Payne, Bouchard et autres intervenants, ceux qui se méfient du PQ sont tout à fait justifiés car le PQ est un parti qui cultive délibérément l'ambiguïté. Un parti qui n'est jamais clair sur ses allégeances. Et pour cause ! Il donne des gages de soumission aux forces qui veulent le maintien du statu quo, une offre bonifiée par la promesse d'un retour relatif à la paix sociale. Il travaille donc à se rendre alléchant aux yeux des mêmes qui contrôlent aujourd'hui Jean Charest; et le PQ travaille par ailleurs à mobiliser des appuis pour la souveraineté et le changement. Son rôle : détourner de leurs objectifs les véritables forces du changement.
    Dans cette grille d'analyse qui me paraît réaliste, testée et commune à plusieurs pays occidentaux en proie aux mêmes oligarchies, il devient facile de comprendre le manque de pugnacité du PQ, ses silences, ses faux-fuyants, ses prises de position qui ne vont toujours qu'à mi-chemin.
    Ceux qui la main sur le coeur veulent nous convaincre qu'il faut d'abord remplacer les visages et la mise en scène, ceux qui actent de bonne foi dans cette comédie, se préparent et nous préparent des lendemains amers. Une Xè ré-édition d'espoirs déçus. Comme Sisyphe, certains semblent condamner à remonter leur grosse pierre au haut de la colline pour la voir retomber aussitôt.
    Haut les coeurs et un peu de lucidité que diable !
    Les Québécois méritent mieux que ça !
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2012

    Je suis d'accord avec la plupart des commentaires ci-dessus car des deux côtés vous apportez de très bons points. Mais ne croyez-vous pas que s'il fallait que Charest soit reporté au pouvoir au prochaines élections, ça refroidirait l'ardeur du mouvement actuel? Dans quatre ans aussi, peut-être que Harper ne serait plus au pouvoir... Quatre ans c'est long pour rester fâché, surtout qu'au Québec on oublie vite.
    Aussi, j'essaie de me mettre dans la situation inverse, et je crois que je serais très heureux que quatre partis fédéralistes s'entre-déchirent alors qu'un seul parti, peu importe ses idées secondaires, ramasserait tous les votes souverainistes.
    Il ne faut pas oublier que le PLQ a une base d'électeurs assez solide. Je connais personnellement plusieurs personnes (surtout anglophones) qui vont toujours voter pour eux, peu importe ce qu'ils font. On ne peut pas en dire autant pour nos partis.
    On est dans un sérieux "quitte ou double".

  • Marcel Haché Répondre

    3 juin 2012

    Nic Payne et Pierre Bouchard
    Que par le passé le P.Q. se soit écrasé, je le pense avec vous. Je ne renie rien de ce que vous écrivez Pierre Bouchard. Je l’ai écrit aussi et je ne renie rien non plus. Mais…mais c’était un P.Q. faiblard et satisfait, plus satisfait que faiblard, à qui les fédéralistes avaient coupé les jambes. Les deux maudits référendums perdus ont accouché chacun des gouvernements les plus « chouverainistes » de l’histoire de notre mouvement. Cela m’apparait indéniable.
    Un prochain gouvernement péquiste ne s’engage pas à tenir référendum rapidement, bravissimo, cela pourrait l’aider à prendre le pouvoir. Contrairement à Nic Payne, j’estime que le Pouvoir est déterminant.
    En gardant cette menace (le référendum) dans ses cartons, pour de meilleurs jours, un gouvernement péquiste serait libre de son agenda mais, quoi qu’il en pense alors et quoi qu’il fasse,il ne se ferait pas d’amis auprès de la gang à Harper non plus que de celle de Mulcair. Je crois bien naivement qu’advenant son élection, un gouvernement péquiste se chercherait rapidement des amis et qu’il ne pourrait en trouver de meilleurs ailleurs que chez les purs et durs. Quel paradoxe !
    Évidemment, j’apprécie assez la realpolitik pour réaliser aussi qu’une fois au Pouvoir, le P.Q. pourrait être tenté de renier ses meilleurs amis, se rapprocher ainsi et se fondre dans un caquisme péquiste. Cela est possible, hélas. Je crois simplement que le P.Q. est condamné à l’indépendantisme. Mais s’il se reniait, outre qu’une très pesante ambiguité serait levée auprès des indépendantistes, le P.Q. aurait rapidement la très mauvaise impression que ses ennemis d’hier, les féds, n’auraient absolument aucun intérêt pour cette nouvelle amitié. Quelle surprise !
    Quoi qu’il arrive, les indépendantistes sont à la veille d’avoir leur tour. Entretemps, ce ne serait pas une mauvaise idée de se débarrasser du P.L.Q., paravent du West Island. J’en appelle au vote stratégique en faveur du P.Q. même…même s’il faut pour cela se pincer le nez. Cela n’est rien en comparaison de ce que Nous sentons déjà…et ce que les libéraux continueraient sans doute de Nous faire sentir peut-être pour très longtemps…
    Nic Payne, la « crise étudiante » pourrait créer une génération qui vote à gauche longtemps, sans qu’elle ne fasse jamais le lien nécessaire avec la question nationale. C’est indistinctement les bleus et les oranges qui en profiteraient sur le long terme. Pas besoin d’imagination là-dedans. Il suffit d’observer le silence actuel de chacun des partis fédéraux, y compris les minables libéraux, sur une crise sociale supposément historique.
    Salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2012

    Pour ma part, la division du vote nationaliste est une réalité palpable qui ira en s’amplifiant de manière exponentielle. Ce qui me dérange c’est la tentative des péquistes d’imputer la cause de cette division sur les VRAIS. Il y a un grand risque que le PQ ne puisse former le prochain gouvernement. C’est pour cette raison que les MOUS cherchent constamment des bouc-émissaires pour nier leur propre échec. Ces derniers n’avoueront jamais leur lâcheté à affronter le fédéral et à oser réaliser l’Indépendance. Depuis 1995, ils ont abdiqué mais ne l’admettront jamais.

    La vieillerie passe et laisse place à d’autres générations moins colonisées, moins complexées, pas du tout traumatisées. C’est un triste spectacle que nous offrent ces MOUS. Ils empêchent l’avènement de notre pays. C’est eux qui ont divisé le mouvement en déboutant tous ceux qu’ils ont appelé eux-mêmes "les purs et durs". Ce qui me dérange, c’est leur effronterie à venir ensuite nous faire porter le chapeau. Je rappel à tous ces individus qu’Option Nationale est ouvert à un partenariat avec toutes formations qui aura pour mission de réaliser l’indépendance. Cette disposition est inscrite dans sa constitution. Qui dit mieux ! Alors cesser vos manœuvres de petits politiciens et ayez le courage de vous regarder en face. Ayez au moins la décence de parler d’indépendance dans Lafontaine et dans Argenteuil.

    Voici un exemple de la déchéance du discours péquiste : http://www.vigile.net/Voici-MA-reponse-au-texte-de

  • Nic Payne Répondre

    2 juin 2012


    M.Haché,
    Petite erreur qui a été corrigée : il fallait lire " alors que le PQ patauge... ". Voilà, pour que ce soit plus clair.
    Par ailleurs, je ne me moque pas des battre-Charestistes. J'utilise cette dénomination pour dire qu'on peut être férocement opposé aux libéraux, au point de n'avoir momentanément pour seul but que de les faire battre. J'appelle à réfléchir là-dessus.
    Pour ce qui est de la mobilisation et de la suite indépendantiste des choses, soit vous avez plus d'imagination, soit vous avez moins de mémoire que moi. Nous avons eu une éclatante démonstration, pendant de nombreuses années, de ce que donne un gouvernement péquiste qui gouverne indéfiniment. Jamais, en prenant des décisions, en créant de l'insatisfaction, en envoyant le message qu'on peut attendre à plus tard, en laissant passer du temps, le PQ n'a-t-il réussi à créer quelque contexte indépendantiste favorable que ce soit. Jamais. Bien au contraire, il a tiré l'option vers le bas.
    Vous pensez qu'une fois au pouvoir, cette fois-ci, les motifs qui poussent les péquistes à se taire disparaîtraient comme par enchantement ? Ils ne diraient plus qu'il ne faut pas parler, qu'il ne faut pas agir, qu'il ne faut pas " se diviser " pour pouvoir gagner les prochaines élections ? Vous pensez qu'on se fait élire sans engagement indépendantiste, et qu'ensuite, on réalise l'indépendance sans crier gare ? Vous pensez que les indépendantistes ne seraient plus instrumentalisés comme un groupe de radicaux servant à se ménager une posture " raisonnable " entre deux chaises ?
    Je ne dis pas que le PLQ est inoffensif. Je dis que je préfère une vision claire et assumée, un parcours politique fondé sur du solide, à une politique du " moins pire " appelant strictement aux instincts de la revanche partisane.
    NP

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2012

    Bonjour M. Payne, bonjour M. Haché,
    Comme on sait je pense comme M. Payne mais j’aime aussi généralement la pensée de M. Haché. Ici je ne veux que souligner nos désaccords, que nous connaissons tous les deux. M. Haché dit :
    « Les indépendantistes doivent s’unir sous la bannière péquiste parce que, de toutes les façons que vous retourniez la question, rien ensuite ne serait impossible quant à la mobilisation que vous souhaitez, s’il advenait que le P.Q. prenne le pouvoir. ».
    Non M. Haché, au contraire, l’histoire récente le montre, avec le PQ au pouvoir tel qu’il est actuellement, il est impossible d’espérer une mobilisation en faveur du mouvement souverainiste. Les seules mobilisations sont toujours contre le gouvernement et si le gouvernement ne propose rien, comme le fait Mme Marois, comment espérer enfin une mobilisation positive qui appuierait le gouvernement ? Que QS et ON joue le rôle de frondeurs quant à la souveraineté pendant que le PQ tempèrera et jouera au sage prudent, c’est toujours la division, l’Égo avant le projet, et c’est précisément cela qui endort la population, qui nuit au projet de l’indépendance. En plus, aujourd’hui, le temps est compté.
    Vous dites « Et bien des indépendantistes craignent le Pouvoir, en attente qu’ils sont d’une mémorable mobilisation, rassurante, décisive, qui ne s’est pourtant jamais pointée le bout du nez, et qui n’adviendra sans doute jamais d’une position d’opposition. À cet égard, c’est l’action d’un gouvernement souverainiste, ou chouverainiste, tant que vous voudrez, c’est d’abord l’action de l’état qui est déterminante, et non pas l’inverse. Et cela passe donc par l’élection avant même la mobilisation. »
    Au contraire de ce que vous dites, c’est dans l’opposition que les mouvements les plus substantiels peuvent s’opérer. Une fois l’élection passée il est trop tard, plus rien n’est possible, le parti au pouvoir ne change plus. C’est dans l’opposition qu’un parti peut être réenligné, renouvelé, pas au pouvoir. Obtenir le pouvoir par la peau des dents, comme les péquistes l’espère, sans mandat quant à l’indépendance, c’est tourner en rond pendant encore 20 ans. Le PLQ ou la CAQ finiront bien par revenir au pouvoir.
    Vous nous demandez de croire qu’une fois au pouvoir le PQ sera transformé comme par magie, que son comportement changera et que son chef aura subitement une vision, une détermination et un jugement appropriés, ce que nous ne voyons pas chez Mme Marois depuis qu’elle est en politique.
    M. Haché, personne ne nie qu’il faille mettre dehors ce gouvernement libéral qui nous tue à petit feu. M. Payne signale que si notre action politique, dans l’état actuel des choses, se limite à ça, nous n’aurons fait que faire tourner la roue, nous aurons contribué à ce que les choses perdurent. Un PQ minoritaire ou avec une faible majorité, sans mandat pour l’indépendance, c’est la garantie que rien ne se produira. Il faudra attendre un autre cycle, une nouvelle génération de péquistes, qui ne pourra advenir qu’après le passage du PQ au pouvoir, c’est-à-dire, donc, lorsqu’il retournera dans l’opposition.
    Pour moi et pour une majorité de québécois, Mme Marois n’est pas digne de confiance, elle représente le contraire du changement. M. Haché, le Québec entier ne veut pas de Mme Marois comme chef. Les délégués auraient dû en prendre acte au fameux congrès du vote de confiance à 93 %.
    Il y a urgence, il faut sortir de ce cercle vicieux. Le PQ actuel au pouvoir est un risque trop grand, c’est un moratoire sur la question nationale et à cause de notre problème démographique, ça signifie la mort de notre mouvement pour l’indépendance. Mieux vaut une défaite du PQ pour un changement rapide de sa direction, mieux vaut perdre 4 ans plutôt que 20 ans. Si les militants s’étaient ouvert les yeux quand il était temps, s’ils avaient su lire les signes, si le PQ était dirigé par un chef convenable, nous n’en serions pas là.

  • Henri Marineau Répondre

    2 juin 2012

    @Mario,
    "Vous écrivez un très bon français. Vous savez décrire vos idées. Par contre, entre les lignes, il y a un « mais »"
    En ce qui me concerne, l'article de Nic Payne ne prête à aucune confusion...Il invoque simplement le fait qu'il ne faut pas sacrifier la sempiternelle question de la "division du vote" au détriment d'un vote pour un parti qui s'affiche ouvertement pour l'indépendance, à savoir Option nationale.
    Sinon, le Québec, même avec le PQ-Marois, va retomber dans le même vieux pattern du piétinement...à vous de choisir, le recul avec le PQ ou la route vers notre autonomie avec ON?

  • Nic Payne Répondre

    1 juin 2012


    Mario,
    J'ai lu trop vite votre commentaire, et j'ai manqué vos étranges conclusions à l'effet que je réprouve la souveraineté, et que je discrédite le vote CAQ-ADQ.
    D'abord, je ne discrédite aucun vote. Je dis que les taux d'appui respectifs de l'ADQ et de la CAQ se sont fondus en un seul, qui n'équivaut pas à la somme des deux, loin s'en faut.
    Deuxièmement, comment pouvez-vous dire que je réprouve la " notion de souveraineté " ? Au contraire, je souhaite que le mouvement souverainiste n'aille pas s'endormir derrière un PQ qui démobilise.
    NP

  • Marcel Haché Répondre

    1 juin 2012

    « …alors le PQ patauge indéfiniment dans les marécages de la gouvernance provinciale. Ce film-là, on le connaît déjà. »
    Mais la caméra, Nic Payne, comme dans la chanson : « mais la caméra n’a jamais cessé de tourner… ». Nous sommes tous depuis très longtemps dans le très vieux film de la gouvernance provinciale. Et vous nous affirmez ici qu’il vaudrait aussi bien garder Charest en poste, que cela serait quasiment inoffensif, afin de mieux garder une grande surveillance, une vigilance et une grande mobilisation ? Bel exercice de style.
    Pourquoi alors faudrait-il une grande mobilisation seulement en face de Charest, grand fédéraliste, mais qu’en face du P.Q. au pouvoir (provincial), il faudrait ne rien conclure ni espérer, sinon la démobilisation ? Quoi que nous en pensions vous et moi, il y a des indépendantistes au P.Q., et qui le sont autant que vous et moi, et de tous ceux du P.I et de O.N.
    Mais il n’est pas indifférent, comme vous le suggérez, qu’à l’élection, les indépendantistes ne soient pas unis. Charest joue sur les divisions. Sur toutes les divisions. Et c’est une cheap shot de votre part de moquer les « battre-charestistes passionnés ». Ils étaient nombreux, les battre-charestistes, à défiler dans les rues pendant que les charestistes restaient bien tranquilles à l’intérieur du campus de McGill.
    Les indépendantistes doivent s’unir sous la bannière péquiste parce que, de toutes les façons que vous retourniez la question, rien ensuite ne serait impossible quant à la mobilisation que vous souhaitez, s’il advenait que le P.Q. prenne le pouvoir. Le P.I. et O.N. continueraient d’exister et pourraient être les fers de lance d’une nouvelle mobilisation.
    En réalité, Nic Payne, la caméra n’a jamais cessé de tourner et le vieux film se continue toujours. Et bien des indépendantistes craignent le Pouvoir, en attente qu’ils sont d’une mémorable mobilisation, rassurante, décisive, qui ne s’est pourtant jamais pointée le bout du nez, et qui n’adviendra sans doute jamais d’une position d’opposition. À cet égard, c’est l’action d’un gouvernement souverainiste, ou chouverainiste, tant que vous voudrez, c’est d’abord l’action de l’état qui est déterminante, et non pas l’inverse. Et cela passe donc par l’élection avant même la mobilisation. Il n’y a rien là qui soit indifférent ni inoffensif.

    Pour l’espoir porté par ceux du P.I. et ceux de O.N., la réélection de la gang à Charest ne serait pas sans conséquence, ou alors vous vous illusionnez et n’avez pas pris toute la mesure politique des risques encourus par notre Cause par suite de la « crise étudiante ». Charest divise le Québec. Il divise la jeunesse elle-même. Surtout, il divise une jeune génération d’une vieille, ce qui n’est pas précisément la promesse de lendemains qui chantent…

  • Nic Payne Répondre

    1 juin 2012

    Bonjour Mario,
    Si la démarche d'un parti, en l'occurence ON, dérange le PQ au point de faire la différence entre une victoire et une défaite -- ce qu'on ne peut absolument pas prédire en ce moment --, c'est évidemment frustrant si vous considérez les libéraux comme une abomination, et c'est votre droit le plus strict de penser ainsi.
    Sauf que, dans de telles circonstances hautement hypothétiques, le PQ pourrait décider de revoir son programme et son action, par exemple en prenant un engagement indépendantiste concret, pour être plus " concurrentiel ". Ne serait-ce qu'en cela, ON aurait produit des fruits. C'est un peu l'essence même du jeu démocratique.
    Du reste, en tout respect, si j'oeuvrais pour les libéraux, je serais bien ingrat d'avoir écrit ce que vous avez peut-être lu ci-haut.
    NP

  • Mario Boulet Répondre

    1 juin 2012

    Écrire une chronique a un but. Quel est ce but dans cette chronique?
    Vous écrivez un très bon français. Vous savez décrire vos idées. Par contre, entre les lignes, il y a un « mais ».
    Au fond, si je comprends bien, vous souhaitez que l'on garde M. Charest au pouvoir? Vous discréditez les votes au CAQ parce qu'ils sont devenus des votes adéquistes. Tout comme vous désapprouvez la notion de souveraineté. Votez pour le Parti Québécois correspond à voter pour un ancien chef Lucien Bouchard ou un transfuge tel que Raymond Bachand. Oeuvrez-vous pour le Parti Libéral du Québec?