Un référendum, M. Couillard ?

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Alors M. Couillard, osez, osez!

Pourquoi pas ? N’ayons pas peur des mots. Il y aurait un moyen homéopathique – guérir par le semblable – pour vous débarrasser de votre obsession. Nous le verrons tantôt.
Mais d’abord…
Comme tout le monde, j’écrivais il y a deux jours que c’était maintenant, pour Pierre Karl Péladeau, le baptême de feu. Avec son entrée à l’Assemblée nationale, la glace est cassée. La glace et le feu ne sont parfois pas si différents l’une de l’autre. Pour le baptême de feu, il aura cours encore quelque temps. Les Libéraux savent étirer les « affaires ». « Baptême! » aurait dit mon père, bien innocemment. D’abord, il reste cette Commission que l’on sait, et les deux partielles que l’on sait aussi. Et la finale de session.
Mais pour cette entrée, chapeau! Malgré toutes les attaques mesquines que l’on a dirigées et que l’on dirigera contre lui pour le discréditer, ainsi que les « jambettes » amies (?), le nouveau chef de l’opposition officielle a mis le pied, poliment mais fermement, sur le terrain de jeu commun que les adversaires s’imaginent « posséder » et maîtriser dans l’esprit des Québécois. Mais voilà, PKP revendique ce terrain comme étant aussi le sien, terrain étroitement soudé par ailleurs en ce qui le concerne à l’idée et au projet d’indépendance : le Québec économique. Et il a émis d’entrée de jeu cette idée : un Forum économique dès l’automne, pour des choix collectifs. « Non merci! » a répliqué le Premier ministre, « Pour l’instant, nous préférons jouer entre nous. » Mais la FTQ, elle, a dit « OUI, merci, nous n’attendons que ça! » À suivre. Un référendum?
Philippe Couillard préférerait « piéger » le nouveau chef du PQ sur la question de l’autre « référendum », son obsession… Avez-vous remarqué que cet homme évite le mot « indépendance », comme s’il lui brûlait la langue – sa « maternelle », sans doute! Il préfère agiter son hochet « référendum » en regardant tout autour de lui pour en voir l’effet. Le monde tremble-t-il ? On dirait d’ailleurs qu’il n’existe pour lui qu’une seule forme de référendum. C’est le MOT qu’il présume affolant pour les Québécois, plus que la chose. Si le PM veut vraiment en finir avec la question qui le hante lui aussi, différemment mais tout aussi sûrement que nous, qu’il en déclenche un « référendum » sur l’avenir du Québec dans le Canada ! Le voilà le remède homéopathique à son obsession.
Cela m’amène au texte d’opinion publié hier par Fatima Houda-Pepin, texte qui s’intitule : « PKP et le vide fédéraliste ».* Voilà le doigt de Mme Pepin en plein sur le bobo. (Entre nous, cette petite parenthèse : je trouve chaque fois triste que cette dame rejette l’accent aigu de Pépin; c’est un choix qui en dit long hélas – voir note après la signature du texte).
Mme Pepin, donc, débute son article en affirmant que la donne politique québécoise vient de changer : désormais, il y aura Avant PKP et Après PKP. Ce qu’elle situe parfaitement, c’est le cœur du débat qui s’impose : le choix collectif d’un pays. Et que du côté du pays qu’elle privilégie, il y a comme un grand vide qu’elle espère voir se combler. Dans son élan d’espérance « canadienne », elle écrit : « Il est donc urgent pour le Parti libéral du Québec de retrouver son âme et d’articuler une position claire sur la place du Québec dans le Canada du XXIe siècle. (…) Et cette bataille ne se gagnera pas par la peur ou les slogans. C’est par les idées et les actions concrètes qu’il faut la mener. »*
Ce que je choisis d’en comprendre – à tort ou à raison – c’est que le courage de ce débat doit s’imposer et que son clan libéral, pour s’y engager, a des « croûtes à manger » au-delà du « dada » qu’il claironne : ce « Référendum dont les Québécois ne veulent pas ». Des croûtes à manger, oui. Liette Perreault pourrait examiner pour nous cette expression mais en attendant, servons-nous de celle qu’elle nous propose dans sa Belle parlure du moment : que Philippe Couillard cesse de faire son « Ti-Jean Lévesque » et qu’il le mette lui-même sur le tapis, ce sujet fondamental. Qu’il ose. Peut-être pourrait-il de fait, en faire son enjeu; une élection référendaire, tiens, pour 2018, en interdisant cette fois, s’il respecte les Québécois, aux « fédéraux » de s’en mêler. Nous avons trois ans pour raffiner notre approche.
Je regrette toujours que Mme Houda-Pepin ne soit pas indépendantiste. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Comme y invitait PKP dans son discours de mardi au Salon rouge : « Ceux qui croient qu’avec la confiance tout est possible, que ceux-là se joignent à nous. »
Nicole Hébert
Note (22.05: quelqu’une me signale que l’époux de Mme, Paul Pepin, portait son nom sans accent, tout comme Marcel Pepin de la CSN. Dommage quand même!…)
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*http://www.ledevoir.com/politique/quebec/440417/pkp-et-le-vide-federaliste


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